Toute sa vie, Beatrice avait bourlingué à travers le monde.

Le premier état de la fuite d'une cellule familiale toxique s'était transformée en quête de soi à travers les différentes cultures qu'elle photographiait aux quatre coins du globe.

Montecatini, Sienne, la Toscane l'avaient fascinée. Peut-être pour les vestiges de la Renaissance, peut-être parce qu'elle y apprit la beauté. Là-bas, elle avait connu Paolo, son correspondant dans le journal local. Elle avait découvert la Dolce Vita, les virées en scooter jusqu'à la mer, les étroits goulets de Florence où ils s'engouffraient pour déguster chianti et pasta.

Il y avait eu, plus tard, Liam. L'irlandais fougueux et iconoclaste. Bourru, barbu mais une épaule sûre pour épancher les peines de Beatrice.

Puis Richie entra dans sa vie. Le p'tit gars du New Jersey, le vétéran du Vietnam, l'apprenti écrivain. Qui, malgré toutes ses blessures, parvenait à voir le beau de ce monde.

De ses amants, Richie n'était pas le plus évident mais par son absence, Beatrice comprit.

C'est lui. Le bon. Il ne restait qu'à espérer qu'il voudrait encore d'elle. L'amour est un fil ténu.