Chapitre 8, partie 2 :
Will Marx :
— Installez-vous, déclare monsieur Johnson en se plaçant derrière son bureau. Je suppose que vous connaissez les raisons de votre venue ici ?
J'acquiesce alors que DeNil ne bronche absolument pas.
— Premièrement, je tiens à vous informer que la personne responsable de cet affront sera punie à la hauteur de ses actes.
Je m'apprête à parler mais il lève la main pour m'en empêcher.
— Nous avons rapidement trouvé la responsable, elle sera dans mon bureau à l'instant où vous en sortirez. Ce que mademoiselle Grant a fait est punissable par la loi, ici, nous nous contenterons des règles de l'établissement mais il s'agit tout de même d'une violation de vie privée, ainsi que d'autres délits que je m'abstiens de nommer. Libre à vous de décider de poursuivre cette affaire au commissariat afin que Marianna Grant soit entendue et probablement punie de façon juste et légale. En tant que proviseur, je ne peux aller au-delà de mon pouvoir, elle sera donc sanctionnée comme le règlement intérieur de l'école le suggère.
Angelo s'agite sur sa chaise, c'est sa vie qui a été étalée et je m'en veux énormément. Je ne suis pas responsable, mais je me sens tout de même coupable. Je ne pense pas qu'il optera pour le dépôt de plainte comme le sous-entend Johnson, pourtant je suis près à parier qu'il ne passera pas l'éponge si facilement.
— Monsieur DeNil, il est important que vos enseignants et moi-même soyons au courant de vos troubles médicaux. C'est primordial de nous en tenir informé pour votre sécurité et celle de vos camarades.
— J'en ai conscience, grogne-t-il en serrant les poings. Mais ça ne regarde personne.
— En effet, mais taire ce genre d'informations amène à des drames comme celui qui a eu lieu ce matin. Désormais, la totalité des étudiants n'ont que cela à la bouche.
— Sans blague ? Je suis bipolaire, pas complètement débile. Évitez de me prendre pour un demeuré.
— Pas de sarcasme, Angelo, gronde Johnson.
Je pose ma main sur sa cuisse pour tenter de calmer son agitation. Le proviseur observe mon geste, reste silencieux puis soupire enfin.
— Ce que vous avez fait, messieurs, est strictement interdit dans mon lycée. J'ai conscience que vous êtes jeunes et avides de nouvelles expériences mais je ne tolère pas ce genre de comportement. Voyez par vous-même les problèmes que cela a engendré.
— Nous sommes désolés, soufflé-je. Nous ne sommes pas idiots et nous savons que c'était stupide et irréfléchi. Nous assumerons les conséquences et accepterons la punition sans faire de vague.
— C'est effectivement ce que j'attends de vous. Vous êtes loin d'être bêtes, les garçons. J'ai été, contre mon gré, témoin de la discussion plus que sérieuse que vous avez échangé. Vous me semblez parfaitement aptes à gérer la situation et je ne doute pas de vous monsieur DeNil. Le fait que vous soyez malade ne remet pas en question votre potentiel dans cette école. Je vous serai tout de même reconnaissant de vous entretenir avec la psychologue scolaire.
Angelo grogne et râle mais finit par accepter sans grand enthousiasme.
— Je le ferai, bougonne-t-il, mais ne vous attendez pas à ce que je lui déballe toute ma vie.
— Discutez de choses et d'autres, c'est à vous de choisir quoi dire mais faites-le. Une conversation, aussi banale soit-elle, peut s'avérer plus libératrice que vous l'imaginez, Angelo.
— Très bien, grogne-t-il.
— Maintenant, venons au vif du sujet. Je ne peux pas laisser un tel comportement sans sanction. Vous allez chacun avoir un blâme qui sera visible dans votre dossier scolaire, vos parents seront informés de la situation et...
— Monsieur, le coupé-je brusquement, mes parents ne sont pas au courant de ma relation avec Angelo. Je ne souhaite pas qu'ils l'apprennent de cette façon.
Les doigts de mon trésor se resserrent sur ma main toujours posée sur sa cuisse. Je lui jette un regard, il articule une excuse silencieuse.
— J'en suis navré, reprend Johnson, mais vous ne me laissez pas le choix. Il fallait y réfléchir avant d'agir ainsi dans les vestiaires de mon établissement.
Son ton cassant me fait frissonner, mais son visage s'adoucit l'instant plus tard alors qu'il soupire en se frottant les yeux.
— Je vais contacter vos parents afin d'expliquer la situation mais je vais taire le nom de la personne présente avec vous. Je vous laisse le temps de leur avouer votre homosexualité, mais il est évident que je ne laisserai pas sous silence le fait que vous ayez partagé des gestes intimes dans l'enceinte du lycée.
J'expire avec soulagement. Je ne voulais pas qu'ils l'apprennent ainsi. C'est à moi de faire cet aveu et je suis en train de me dire qu'il faudrait peut-être que j'agisse rapidement. Je dois en discuter avec Angelo pour être certain que ça ne lui pose aucun problème.
— Merci beaucoup, monsieur.
— Reprenons. Monsieur DeNil, vous êtes exclus de l'établissement pour une période de deux semaines, vous serez cependant autorisé à venir une heure par jour pour rencontrer la psychologue scolaire. Malgré votre absence, vous êtes dans l'obligation te tenir vos cours à jour jusqu'à votre retour.
— Ouais, je ferai ça.
— Bien. Monsieur Marx, vous êtes suspendu pour la même durée de vos entraînements et je refuse que vous jouiez le match de la semaine prochaine.
— J'ai déjà loupé les matchs les plus importants, un de plus ou un de moins, soupiré-je, déçu tout de même.
— Nous reparlerons de cette situation plus tard. J'ai évidemment été informé de ce problème et j'y travaille en partenariat avec le coach Murray. Il est évidemment inenvisageable de vous laisser sans bourse d'études pour l'université alors que vous étiez blessé suite à l'accident dont vous avez été victime.
Mon cœur s'emballe brusquement, est-ce que ça signifie que...
— Vous pouvez répéter ? demandé-je perturbé et soudainement surexcité.
Angelo caresse mes doigts et semble plus calme désormais. Je le regarde du coin de l'œil, un demi-sourire étire la commissure de ses lèvres.
— Vous avez parfaitement compris, Will. Nous en discuterons le moment venu.
Je hoche la tête avec reconnaissance. Malgré la situation chaotique dans laquelle nous nous sommes mis, l'espoir afflue et je souhaite remercier le proviseur.
— Vous pouvez sortir, désormais. Monsieur DeNil, vous terminez cette journée et ensuite vous assisterez à vos cours dans deux semaines. Je veux vous voir ici à dix heures tous les jours pour vos rendez-vous et passez impérativement dans mon bureau pour me signaler votre présence.
— Bien, monsieur.
Je me lève en tirant Angelo avec moi. Ça me fait un bien fou de savoir que mon avenir n'est peut-être pas mis à mal.
Lorsque la porte se referme derrière nous, j'attire mon trésor dans mes bras et respire son odeur en plongeant le nez dans ses cheveux.
— Je suis heureux pour toi, chuchote-t-il dans mon cou.
Je l'étreint avec force, ce qui le fait grogner de douleur.
— Pardon...
— Tais-toi, embrasse-moi.
Je ne me fais pas prier, la seconde suivante ma bouche est scellée à la sienne. Je l'embrasse avidement alors que mon cœur tambourine dans ma poitrine.
— Je m'attendais à pire, souffle-t-il en s'éloignant pour poser son front contre mes lèvres.
Je hoche la tête puis me décide enfin à parler pour apaiser les doutes qui ont pris place dans sa jolie tête blonde. Je l'attire avec moi pour rejoindre un banc dans le couloir. Au passage, je retire plusieurs photos de nous collées sur les casiers et les déchire en dizaines de morceaux. Une fois installé, je pivote pour lui faire face.
— Jamais je n'aurais accepté de coucher avec Marianna, soufflé-je en ancrant mon regard au sien.
Il baisse la tête mais mon index fait pression contre son menton pour l'obliger à me regarder.
— Angelo, je suis sérieux. Je n'y serais pas allé. Elle ne m'attire plus et tu le sais très bien. Je ne l'ai plus désiré à l'instant où je t'ai embrassé pour la première fois. Ni elle, ni personne d'autre. Ce que je ressens pour toi, c'est... trop fort, trop envahissant, pour que je puisse ne serait-ce que songer à quelqu'un d'autre.
Ses yeux sont embués, il est ému, je crois. C'est la vérité, et je pensais qu'il le savait. Il est celui qui fait pulser mon cœur.
— Ça me fait de la peine que tu puisses imaginer le contraire, soupiré-je finalement.
Il s'approche un peu, son souffle caresse mon visage.
— J'ai peur, me confesse-t-il en un murmure. J'ai l'impression de ne pas te mériter et ça me ronge. Je ne comprends tout simplement pas pourquoi c'est avec moi que tu es alors que tu pourrais avoir n'importe qui d'autre, de mieux, de moins cassé.
— Je n'ai pas besoin de mieux ou je ne sais quoi. Tu es parfait à mes yeux, Angelo. Je sais que c'est difficile parfois et que ça le sera souvent mais je m'en moque, tu comprends ? Je ne peux plus me passer de toi, c'est comme si tu t'étais infiltré en moi pour venir te caler dans mon cœur et y prendre toute la place. Tu as envahi mon monde et je l'ai mis à tes pieds.
Il sourit, puis s'incline davantage. Ses lèvres effleurent les miennes alors que je ne peux détourner mon regard de ses beaux yeux bruns. Ma main glisse sur sa tête, je passe mes doigts entre ses ondulations.
— Je ne veux plus que tu me caches des choses, ni que tu me ménages sous prétexte que je suis malade mental. Je ne veux plus de ça, Will. Je risque de m'énerver parfois c'est vrai, ou d'être triste, mais je ne veux pas de cachotteries encore moins de mensonges. Hurle-moi dessus quand je fais des choses qui ne te conviennent pas, insulte-moi quand je pousse le bouchon trop loin. C'est de ça dont j'ai réellement besoin. Pas de limites, parce qu'il n'y en a jamais eu entre nous.
— Oui, soufflé-je. Excuse-moi, j'aurais dû t'en parler et à l'avenir, si une situation similaire se produit, je le ferai.
Il acquiesce et dépose un léger baiser sur mes lèvres.
— Je suis désolé que tout le monde sache que tu es malade, ce n'est pas ce que je voulais. Et je suis également désolé pour les images et aussi parce que le lycée entier nous a vu jouir.
— Au moins, ils savent tous que tu es à moi et que je suis à toi. Ce que j'ai le plus de mal à digérer c'est... la discussion qu'ils ont entendu.
— Je le sais, trésor. Les gens vont en parler pendant quelques jours et ensuite ils oublieront. C'est sûrement la raison pour laquelle Johnson t'a renvoyé.
— Probablement...
— Alors ça va entre nous ? m'enquiers-je pour me rassurer.
— Ça va, me sourit-il. Pardon pour la scène que j'ai fait dehors.
— Je m'en moque, mais plus jamais tu ne me pousses à te frapper en me faisant du chantage. Je ne le ferai pas et tu le sais.
— Je le sais, oui.
— C'est Judas qui t'a cogné, grogné-je.
— Je m'en suis douté, pouffe-t-il, fais-moi penser à le remercier pour ça.
Je lève les yeux au ciel et souris en me redressant pour délaisser le banc. Il fait de même et se place devant moi, les mains sur mes avant-bras. Il me regarde avec énormément de tendresse, je souhaite incruster cette image dans mon esprit. Soudain, les paroles qu'il a prononcé plus tôt me reviennent en mémoire et je fais un pas vers lui.
— Comment m'as-tu appelé tout à l'heure ? demandé-je innocemment, le sourire aux lèvres.
Il me fixe, un sourcil haussé mais je vois bien qu'il se retient de partager ma bonne humeur. La tempête est passée. Elle ne risque pas de s'effacer, elle va rester dans la mémoire des gens pendant un moment mais entre nous, l'ouragan de la colère et des reproches s'est dissipé.
— William ?
— Non.
— Will ?
Je secoue la tête. Il me nargue avec malice, ses yeux pétillent.
— Soleil ?
— Toujours pas.
— Alors je ne sais pas, marmonne-t-il en haussant les épaules.
Il grimace, puis sa main délaisse mon bras pour frotter l'endroit sensible sur le sien. Je m'approche de lui jusqu'à coller mon torse contre le sien et enfin il sourit.
— Ça commence par un A.
— Abruti ?
— Ça termine par un R, grogné-je.
— Oh, ça...
— Oui, ça.
— Mon amour, soupire-t-il.
Mon cœur fait une embardée, c'est incroyable. L'effet de ce petit mot est plus grisant qu'un shot de vodka. J'aime ça.
— Tu le penses ? demandé-je en apposant mon front au sien.
— Évidemment.
Je ne peux cacher ma fierté alors qu'il rit, amusé par ma réaction de crétin amouraché.
— J'ai envie de le dire..., soufflé-je contre ses lèvres.
Il comprend immédiatement que je souhaite lui hurler que je l'aime.
— Je le sais.
— Comment ?
— Je le devine dans ton océan, il brille très fort.
— Je peux ?
— Pas encore...
Je retiens la plainte qui tente de s'échapper. Roselyne a le droit, alors pourquoi pas moi ?
— Mais tu le sais, n'est-ce pas ?
— Oui, approuve-t-il en souriant. Bien sûr que je le sais, Willy.
J'écrase mes lèvres contre les siennes pour un baiser brûlant. Sa bouche joue avec la mienne, ma langue caresse la sienne. J'aimerais crier au monde entier qu'Angelo DeNil est à moi et que mon âme lui appartient désespérément. Je le ferai. Un jour, tout le monde le saura. En tout cas, ici ce n'est plus un secret pour personne.
La sonnerie retentit dans les couloirs et nous incite à nous éloigner. Je n'en ai pas envie mais il le faut. Angelo pose sa main sur mon torse et me repousse doucement en souriant.
— Il faut y aller, murmure-t-il alors que les gens se pressent désormais autour de nous.
J'ignore leurs remarques et leurs regards appuyés. Pour le moment, seul Angelo compte.
— Encore un ? quémandé-je en avançant mes lèvres.
Il y dépose les siennes, me lèche et me mordille doucement pour finalement reculer de trois pas, me laissant pantelant et en manque de lui. Il marche à reculons dans le couloir, le regard rivé sur moi.
— À plus, soleil.
Je l'observe partir, jusqu'à ce qu'il disparaisse au milieu de la vague humaine. Quand je ne le vois plus, je prends la direction de ma salle en ne songeant qu'à ses baisers.
Je me fige lorsque j'aperçois la chevelure blonde de Marianna. Elle est immobile devant son casier. La voir éveille en moi une colère brutale. Je m'approche sans signaler ma présence. D'un geste brusque, je fais claquer la porte de son casier. Le boucan métallique résonne dans le couloir et la fait sursauter. Lorsqu'elle se retourne, j'ai toujours la main contre la rangée de casier. Je place la deuxième de l'autre coté de sa tête. Mes yeux doivent sûrement la fusiller, pourtant elle sourit.
— Willy, tu m'as fait peur, s'exclame-t-elle en riant, une main sur sa poitrine qu'elle met en avant sous mon nez.
— Tu es une garce, soufflé-je en m'inclinant vers elle.
— De quoi tu parles ?
— Ne fais pas l'innocente Marianna. Tu es un tas de chose mais sûrement pas une sainte.
— J'en conclu que vous n'avez pas apprécié mon geste, s'amuse-t-elle.
— Tu as fait tourner des informations personnelles aux yeux de tous. C'est petit, même pour toi.
— Tu m'as dit non, se justifie-t-elle, je n'aime pas être en second plan.
— T'as bien caché ton jeu, susurré-je en approchant davantage mon visage vers le sien.
L'éclair que je vois dans ses yeux m'indique qu'elle espère que je l'embrasse. Grand Dieu, loin de là est mon intention.
Elle presse son corps au mien, je la laisse faire en retenant un haut-le-cœur de dégoût.
— Tu veux que je te dise ?
Elle opine en papillonnant des cils.
— Je n'ai jamais été aussi excité que lorsqu'il pose ses mains sur moi, soufflé-je.
Elle blanchit, son dos se plaque contre les casiers et j'en profite pour me rapprocher.
— Ses doigts sont incroyables, continué-je, sa bouche est parfaite, sa peau me rend fou, ses yeux me font défaillir, ses baisers me font bander, sa voix aussi, et puis son corps, sa langue... rien que d'y penser ça me donne envie de le retrouver.
Je ferme les yeux, dessine Angelo sous mes paupières et presse mon érection contre la cuisse de Marianna alors qu'elle se met à trembler.
— Tu sens ? Je me désire juste en l'imaginant. Ce n'est pas toi, ça n'a jamais été toi. Je me dégoûte de t'avoir touché, tu me dégoûtes d'avoir fait un truc aussi impardonnable. Il est tout ce que tu ne seras jamais. Il est fougueux mais authentique, peut-être un peu fou c'est vrai, ingérable parfois, mais bon sang... ce que je peux l'aimer, Marianna, si tu savais. Ce que tu as fait me donne envie de gerber. Je ne t'aime pas, et c'est auprès de lui que j'ai compris que ça n'avait jamais été le cas. Tu étais mon amie, c'est certain, mais jamais mes sentiments pour toi seraient devenus de l'amour. Et tu peux oublier une quelconque amitié entre nous désormais. Tu as fait du mal à mon trésor et je ne te le pardonnerai pas.
Ma main s'abat violemment contre le casier, elle couine et geint. Je m'en moque, l'unique chose qui me vient à l'esprit c'est la détresse d'Angelo.
— Plus jamais tu ne t'approches de lui. Ça ne fonctionnera pas, tu pourras tout essayer, jamais tu ne nous sépareras.
Elle hoche vivement la tête, les joues désormais écarlates.
— Monsieur Marx, s'élève la voix du proviseur. Cessez de l'intimider, ne me faites pas regretter ce que je vous ai dit dans mon bureau. Allez en cours, tout de suite.
Je recule de plusieurs pas, puis acquiesce en souriant faussement à Johnson.
— Parfaitement compris, monsieur.
— Bien. Mademoiselle Grant, suivez-moi. C'est à votre tour d'assumer vos erreurs.
Je l'observe suivre Johnson, tête baissée et épaules tremblantes. Elle me jette un coup d'œil, je lève le pouce en éclatant de rire alors qu'une larme coule sur sa joue.
Ça ne me ressemble pas. Habituellement, je ne suis pas si insolent et sans cœur. Angelo a une mauvaise influence sur moi, mais bordel ça m'est égal. J'en ai ras le bol de jouer les garçons modèles, de faire comme si tout était parfait dans le meilleur des mondes alors que c'est loin d'être le cas. Mon monde est blond, il a des yeux marrons remplis de provocation, une bouche parfaite, une peau parsemée de petites taches rousses et des mots qui me brisent le cœur autant qu'ils le réparent. Il me fait du mal et me guérit l'instant d'après. Il me détruit pour ensuite recoller chaque morceau. Il me rend faible et si fort à la fois. Je l'idolâtre et l'aime autant que je le déteste d'avoir autant d'emprise sur moi. Il est l'ombre et je suis la lumière. Angelo DeNil, est mon arme de guerre et ma plus grande faiblesse. Il constitue le jour et la nuit, un peu de douceur, un peu de tendresse et autant de peine et de souffrance. Un parfait mélange d'amour et de colère, une égalité de blanc et de noir.
Je récupère mon téléphone, ouvre sa conversation et tape rapidement un message avant d'entrer en maths :
Sms de WillLeMagnifique à Angel :
Je brûle pour toi, ne me coupe pas les ailes mon angelot. Jamais je ne souhaiterai connaître le bonheur dans d'autres bras, sois en certain.
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