Cher Journal :

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Trésor, les minutes sont bien trop longues depuis que tes paupières sont fermées. Je sais, tu dors paisiblement, ton souffle est apaisé, les pulsations de ton cœur sont calculées mais le mien est esseulé.

Excuse-moi, mes propos ne seront sûrement pas aussi beaux que les tiens. Je n'ai pas ton talent pour faire trembler les maux et assembler les mots. N'ai crainte, bien que le sang m'ait alarmé sur certaines feuilles, je n'ai parcouru aucune de tes lignes. Je ne me permettrai jamais un tel comportement, tes secrets n'appartiennent qu'à toi. Je serai là, pourtant, si un jour tu souhaites me les dévoiler. J'ignore ce qui m'a poussé à écrire dans ton triste carnet, peut-être la douleur de ton absence. J'ai pensé que le temps passerait plus rapidement en agissant comme toi.

Tu sais, te voir si mal en point me brise le cœur. J'ai la sensation d'être en apnée, que mes poumons rejettent l'air que je respire car je n'ai pas la chance de t'embrasser. Mes doigts cherchent les tiens, mes lèvres réclament les tiennes. Ta peau est blême, ton corps est inerte et tes yeux ne me regardent plus. Je suis terrifié à l'idée que mes sentiments sur ton journal soient les derniers que je te partagerais. Je sais que tu as la force de résister, tu es bien plus fort que moi, je crois que j'ai perdu chacune de mes respirations depuis ce jour tragique.

Si seulement tu pouvais imaginer, Angelo, ce qu'il se passe en moi depuis ces neuf derniers jours. La douleur est insupportable mais je refuse d'abandonner. Je dois être là pour toi, il le faut. Je veux voir tes paupières s'ouvrir et t'admirer à nouveau.

Je n'ai jamais aimé avant toi, je crois que tu le sais, mais sais-tu qu'après toi, il ne pourra y avoir personne d'autre ? Chacun de tes sourires est incrusté en moi comme un tatouage à l'encre invisible sur mon âme qui s'impatiente de retrouver la tienne. Et si demain tu n'es plus là ? Comment dois-je survivre ? Donne-moi les réponses à mes questions, je suis perdu sans toi.

J'aimerais savoir, mon guerrier, m'aimes-tu comme je t'aime ? J'ai besoin de t'entendre prononcer ces mots pour apaiser ma douleur. Je mourrai avec toi si tu ne reviens pas,

Will.

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