Chapitre 18, partie 2 :
Angelo DeNil :
Mon corps relâche toute la pression, je me laisse crouler contre lui, à bout de souffle et pris d'un sanglot mêlé à un rire dément. Je pense avoir atteint le plus haut sommet du bien-être, du bonheur et c'est dans les bras de Will que c'est arrivé. Il me serre fort contre lui alors que sa poitrine se soulève frénétiquement. Je n'ose pas le regarder, je risque de mourir d'amour si je le fais. On reste immobile pendant un long moment, jusqu'à ce que l'euphorie du moment se dissipe et que nous nous calmons tranquillement. Je gigote un peu pour que son sexe quitte mon corps et nous râlons en même temps. Ses lèvres embrassent tout ce qu'elles trouvent à leur portée, mes cheveux, mon front, ma tempe. Lorsque je me décide enfin à affronter son regard, il est doux et tendre. Un océan calme et reposant.
— Je t'adore, soleil, soufflé-je contre sa bouche.
Il ne répond pas mais le sourire qui illumine son visage me dit silencieusement que c'est réciproque. J'efface le sperme que j'ai laissé échapper sur son visage et me sens de nouveau affreusement gêné.
— Excuse-moi, dis-je penaud quand sa peau est de nouveau immaculée.
— Ne t'excuse jamais de jouir dans mes bras, souffle-t-il avant de m'embrasser tendrement.
Je souris contre sa bouche. J'aime William Marx plus que tout au monde et c'est sensationnel comme sentiment.
Quand on se détache enfin, il retire le préservatif, le scelle en faisant un nœud bien serré et le jette par terre. Je gigote afin de poser ma tête contre son torse pour écouter le rythme calme de son cœur, c'est apaisant.
— La maison entière a dû t'entendre grogner comme une bête sauvage, fais-je remarquer en caressant son flanc.
Will éclate de rire et je ne peux retenir le sourire qui fend mon visage.
— Les chambres sont insonorisées.
— Menteur ! Je me rappelle parfaitement avoir entendu Jude hurler lors de la coupure de courant.
— Ce n'est pas complètement faux, s'amuse-t-il.
— C'est même totalement vrai.
Il pouffe encore et dépose un baiser sur mon crâne.
— C'était si bon, lâche-t-il abruptement. Meilleur orgasme de ma vie.
— Quel beau parleur.
— Non, se défend-il, c'est la première fois que je fais l'amour avec quelqu'un que j'aime réellement.
— Je pourrais dire pareil mais ça n'aurait pas la même portée. Tu es le seul.
— Ça me convient parfaitement.
— Tu m'étonnes, ricané-je alors qu'il me serre un peu plus fort.
— Tu veux te laver ?
— Oui, avec toi.
— Ça me paraissait évident.
— Tu es si sûr de toi.
— Parce que je te connais et j'étais persuadé que c'est ce que tu allais dire.
— Hum... ouais. T'es chiant de tout deviner, je ne peux jamais te surprendre.
— Oh que si ! Tu m'as carrément surpris quand tu as fini sur moi, mon sexe au fond de ton beau petit cul tout serré.
Je rougis brutalement et je trouve ça stupide car lorsque je l'ai fait, ça ne m'a absolument pas dérangé.
— Ta gueule, grogné-je en cachant mon visage contre son torse.
Il se marre et pince ma hanche. En réponse, je mords doucement sa peau.
— Douche ou bain ?
— Bain.
— Ça aussi, je le savais.
Insupportable !
Je délaisse ses bras à contrecœur. On s'habille rapidement et je le laisse me guider jusqu'à la salle de bain. Il allume le robinet de la baignoire et pivote vers moi alors que je retire mes fringues plus vite que je les ai enfilées. Je suis poisseux et tout collant. Il se place dans mon dos, m'encercle de ses bras et pose son menton sur mon épaule. Je me regarde dans l'immense miroir face à moi, puis je constate dans le reflet qu'il ferme les yeux, ne voulant toujours pas affronter l'objet qui se trouve face à nous. J'examine mon corps, remarque les traces violacées dispersées ici-et-là sur ma peau, les griffes qu'il a laissé sur mes hanches. Ça me fait sourire.
C'était époustouflant.
Je pivote finalement vers Will, me dressant légèrement sur la pointe des pieds pour approcher mon visage.
— Ouvre les yeux, mon amour, chuchoté-je près de ses lèvres.
Je le sens frémir mais il n'obtempère pas. Du bout de l'index, je retrace l'arête de son nez.
— Affronte tes peurs, Will.
Il grimace, puis inspire lentement et baisse la tête pour apposer son front au mien.
— Je suis minable, hein ? Ne pas être capable de se regarder, c'est quand même nul...
Je me presse contre lui et place mes mains sur sa nuque. Il me fait de la peine. Le seul minable ici, c'est moi. C'est ma faute s'il réagit ainsi.
— Ne dis pas de bêtises. Tu ne l'es pas et ne le seras jamais.
Il reste silencieux, les paupières toujours closes et une idée me traverse l'esprit. Je me replace dos contre son torse et attrape sa main dans la mienne. Je fais glisser sa paume sur ma poitrine, la positionne sur mon cœur en étant certain qu'il sent le rythme régulier de ce dernier. Je suis calme, je me sens bien quand il est près de moi et mon cœur connait sa place. Il n'y a que dans les bras de Will qu'il parvient à être si serein.
— Tu sens comme il bat calmement ? Il va bien, il est vivant, comme toi, comme moi. On va bien tous les deux et c'est grâce à toi.
J'observe son reflet, je l'aperçois froncer douloureusement les sourcils alors je continue :
— Je ne t'ai pas quitté et je ne le ferai pas. Je sais que je t'ai blessé, et je m'en veux énormément pour ça. Mais, j'ai survécu et je vais rester près de toi jusqu'à ce que tu ne veuilles plus de moi. Parce que... je t'aime, Will. Je t'aime et je ne veux pas que tu restes plongé dans une terreur pareille. Regarde-nous, regarde comme je suis heureux, là, tout de suite.
Il fait non de la tête, j'ai envie de le secouer pour qu'il se réveille de sa léthargie mais je m'abstiens. Il a besoin de patience et de tendresse. Je les lui donnerai comme je lui ai déjà offert tout le reste.
— Allez, soleil, s'il te plaît. Regarde comme nous sommes beaux. On vient de faire l'amour, c'était incroyable et je ne me suis jamais senti aussi épanoui auparavant. J'aimerais que tu te vois, que tu constates à quel point tu es magnifique avec tes cheveux ébouriffés, tes lèvres gonflées, tes joues encore roses et ton visage qui montre à quel point tu as aimé ça, toi aussi.
Ses doigts se plantent un peu dans ma peau, comme s'il essayait d'encercler mon cœur dans sa paume. Je sens sa poitrine se gonfler dans mon dos et en inspirant prudemment, il ouvre enfin les paupières. Ses yeux se rivent aux miens dans le miroir et sa respiration se saccade.
— Calme-toi, ce n'est rien. C'est toi et moi, seulement toi et moi et tu sais quoi ? Quand je me regarde, je me trouve beau parce que tu as laissé des traces de ton passage sur mon corps et ça me rend dingue. Tu m'as marqué, Will, parce que je suis à toi.
— À moi, souffle-t-il lorsque son regard parcourt les suçons sur ma peau.
J'acquiesce en souriant.
— Et moi, je suis à toi, continue-t-il alors que ses doigts effleurent les stigmates de sa présence.
— Je suis fier de toi, mon amour, tu as ouvert les yeux.
Sa main se presse contre ma hanche et il me tourne vers lui. Je n'ai pas le temps de réagir que sa bouche accapare le mienne pour un baiser langoureux. Il joint nos doigts et me tire jusqu'à la baignoire. Je le regarde se déshabiller, ne pouvant pas ignorer le désir qui enflamme encore mes reins. L'unique chose que je souhaite en cet instant, c'est être dans ses bras. Il prend place dans le bain et me tend la main pour que je le rejoigne. J'entre lentement dans l'eau, me crispe lorsque mon postérieur est immergé mais finis par m'installer entre les jambes de Will. Son bras sur mon ventre me tient fermement contre lui tandis qu'il dépose quelques baisers sur ma nuque.
— Tu as mal ? s'enquiert-il près de mon oreille.
— C'est légèrement sensible.
— Tu y es allé fort. C'était une première fois et tu as agi comme un bourrin.
— Je recommencerais exactement de la même façon, s'il le fallait. C'était parfait, parce que c'était avec toi.
Je le sens sourire contre ma peau.
— Je t'aime.
Je guide sa main jusqu'à ma bouche et embrasse sa paume.
— Tu n'as pas idée, réponds-je simplement.
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