Chapitre 25 :

14 minutes de lecture

Lolita DeNil :

Angelo et Will viennent de quitter la maison, je me retrouve assise sur le sol du salon, devant la petite table et des cartes à la main. Je suis heureuse que mon frère prenne un peu de temps pour lui, heureuse que Will l'incite à sortir pour s'aérer l'esprit. Il m'arrive d'être perdue. Parfois, je me dis que mon Lolo va mieux, que sa relation lui fait du bien, qu'elle lui apporte la paix que je lui ai toujours souhaité. Et par moments, j'ai l'impression que tout est pire depuis qu'il est amoureux. Mon unique certitude est qu'ils s'aiment comme des fous, deux amants maudits pour qui la vie ne fait aucun cadeau. Je trouve ça aussi beau que désespérant.

— Loli ! m'interpelle Pietro. Tu n'as pas posé ta carte, réveille-toi, demoiselle.

J'expire lentement, rassemble mes idées et souris à mon adversaire. C'est étonnant que Lolo laissent les amis de Will veiller sur moi, davantage qu'il les tolère chez nous. Ce n'est pas à moi que cela va déplaire. Ainsi, ça me permet de voir d'autres personnes et Pietro et Judas ont été très présents quand il était à l'hôpital. Indéniablement, l'un plus que l'autre et quand j'y songe mon cœur palpite.

— Tu as encore gagné, râle-t-il en empilant les cartes qu'il me cède. Tu triches, ce n'est pas possible autrement.

— Comment peut-on tricher en jouant à la bataille, abruti ? s'amuse Judas.

Je tourne lentement la tête vers lui, mes joues s'enflamment lorsque j'aperçois le sourire qui orne ses lèvres. Il est vraiment beau, ça m'angoisse de l'admettre. Si mon frère savait ce qu'il se passe dans ma tête chaque fois que l'ami de Will est dans les parages, il m'étranglerait. Judas baisse le menton, dépose sur moi un regard doux qui fait trembler mes doigts sous la table.

— Elle a caché les as dans ses manches !

Je profite de la remarque de Pietro pour détourner les yeux. Je me sens coupable d'être déstabilisée par le lycéen assis sur mon canapé. Ça fait des semaines que ça dure, il est omniprésent dans mes pensées.

— Ce n'est pas ma faute si tu ne sais pas jouer, me moqué-je.

Je frémis lorsque le rire rauque de Judas s'élève dans le salon. Il me faut user de courage pour ne pas fondre en larmes face à ce trop plein d'émotions. J'ignore ce qu'il m'arrive. Est-ce ça, l'amour ?

— Sorcière ! se plaint le mauvais joueur.

Dès qu'une partie se termine, une suivante débute. C'est ainsi depuis un long moment, la fatigue m'englobe doucement. Les bouteilles de bière s'entassent sur la table basse et les yeux des garçons commencent à pétiller sous l'effet de l'alcool.

En silence, je me dirige vers la cuisine et entreprends la préparation d'un chocolat chaud. J'allume la gazinière, depose une casserole dessus et attends patiemment que mon lait chauffe.

Derrière moi, une présence se fait sentir. Je ne bouge pas. Comme soudainement tétanisée, je perds mes moyens. Je sais que c'est lui, j'ai reconnu son odeur et mon cœur s'emballe instantanément. Judas passe son bras près de ma tête pour récupérer le dernier pack de bière qui traîne sur le plan de travail. Mes doigts se crispent sur le rebord du meuble lorsque son épaule me frôle. Je n'ai aucune expérience dans ce domaine pour affirmer quoi que ce soit, mais je pense qu'il le fait exprès. Je me sens oppressée et en même temps volatile, comme emportée sur un nuage cotonneux, lorsque son souffle atteint ma nuque. J'ai relevé mes cheveux en un chignon approximatif, et là, je me maudis de l'avoir fait. L'air chaud qui effleure ma peau me rend fiévreuse.

— Tu n'as pas sommeil ? s'enquiert-il sans s'éloigner.

— Euh... non... enfin, si, un peu. Je pense que je vais bientôt aller dormir.

Mes mains sont prises de tremblements quand je récupère le manche de la casserole, à tel point que le lait se renverse un peu partout. Lorsque sa paume se referme sur la mienne, je ne respire plus.

— Je vais le faire, tu vas te brûler.

Ses doigts glissent sur les miens, jusqu'à ce qu'il empoigne le récipient. Je lève lentement le menton pour le regarder, il me sourit en inclinant la tête. Je recule de quelques pas, enfonçant douloureusement mon dos contre le meuble afin de m'éloigner de lui et pouvoir enfin respirer. Judas remplit ma tasse, puis son pouce et son index se posent sur le haut de ma cuillère pour mélanger lentement ma boisson chaude. Mes yeux ne quittent pas les mouvements de son poignet, là où ses veines enflées palpitent sous sa peau. Je déglutis, tentant vainement d'avaler la boule d'angoisse qui s'est formée dans ma gorge.

— Elles viennent ces bières ? crie Pietro, quelques mètres plus loin.

Je sursaute, comme prise en faute. Comme s'il m'avait surprise à admirer l'un de ses meilleurs amis alors qu'il lui est pourtant impossible de nous voir.

— Je te l'apporte, lâche Judas en attrapant mon mug d'une main et les bières de l'autre. Allez, jolie Loli.

Je l'observe me distancer, le cœur battant si fort qu'il est susceptible d'exploser dans ma poitrine.

Jolie Loli.

Que m'arrive-t-il ? Je suis trop jeune pour ressentir ça, non ?

Lorsque je me réveille enfin, je me dirige mollement vers le salon et me laisse choir sur le canapé désormais vide. Judas s'est assis sur le sol, là où j'ai passé des heures à jouer aux cartes.

— Tu t'es perdue dans ta propre maison ? m'interroge Pietro.

— J'ai nettoyé le lait que j'ai renversé, soufflé-je en baissant les yeux.

C'est faux. S'ils vont dans la cuisine, ils remarqueront sans mal que j'ai menti mais je ne pouvais définitivement pas leur dire que mon cœur était en chute libre.

— Ça va ? continue-t-il. Tu es toute pâle.

J'avale ma salive, jette un œil à Judas qui me zieute avec attention et hoche la tête.

— Oui, je suis juste un peu fatiguée.

Pietro acquiesce, me fixe encore quelques secondes avant de distribuer les cartes pour une nouvelle partie.

— Tu peux dormir. On va surveiller ta mère jusqu'à ce que nos Roméo reviennent.

— On va encore attendre des heures ! ricane Judas. Will ne laissera pas son mec s'échapper avant le lever du jour.

— Tu penses ?

— J'en suis certain ! Il est bien trop mordu.

Son regard m'effleure un instant alors qu'il appose une bière à ses lèvres pour en avaler une longue gorgée. Je dissimule les rougeurs de mes joues derrière ma tasse fumante. Je ne comprends pas ce qu'il se passe...

— Ouais, carrément ! C'est un nounours niais, maintenant.

Ma mère gigote sur son canapé, puis râle un peu avant de sombrer de nouveau. Mon cœur se serre de tristesse. Demain, elle partira pour un voyage long et pénible, jusqu'à se sentir mieux, je l'espère. Je soupire, à la fois épuisée et submergée par l'appréhension. Le temps va être long sans elle, même si elle n'est jamais vraiment là finalement.

— Jouez sans moi, dis-je en déposant ma tasse vide sur la table.

— Tu déclares forfait ?

— Je te laisse une chance de gagner.

— Sage décision, demoiselle. Je vais t'écraser, Bloom !

Ce dernier lui lance un regard de défi et je les observe se chamailler, allongée sur le canapé. Mes paupières se ferment petit à petit, je ne dors pas mais la lumière du salon me brûle les yeux. Le temps passe, les voix de Judas et Pietro s'affaiblissent alors que je suis égarée dans un demi-sommeil.

— Je crois qu'elle s'est endormie, remarque Pietro.

— Elle avait l'air épuisée.

— Ils n'ont vraiment pas une vie facile.

— Non... Ce n'est pas un secret, Angelo m'exaspère, mais je les plains tous les deux. Ils sont vachement courageux.

— Ouais, soupire Pietro. Si j'étais à leur place, je ne serais pas si fort.

— Moi non plus. Je comprends mieux pourquoi Will se bat pour DeNil.

— Il apporte un peu de paix à Angelo, je crois.

— Sûrement, souffle Judas visiblement ailleurs.

Je les écoute en silence, la gorge serrée, puis la discussion repart naturellement sur leur partie de cartes. J'aimerais dormir, ne plus être bloquée à l'entre-deux, mais je n'y parviens pas. Leurs présences me perturbent, je ne suis pas habituée à être entourée. Celle de Judas me déboussole, son odeur effleure mon âme et me rend attentive à tout ce qu'il se passe. Je ne désirais pas ressentir toutes ces émotions déstabilisatrices, ce n'est pas correct.

Après un temps, une main se pose doucement sur mon bras et caresse lentement ma peau. Des doigts longent mon avant-bras, descendent jusqu'à ma main et remontent vers le creux de mon coude. Je frissonne à chaque va-et-vient, malgré mes paupières closes, je sens son regard me détailler.

— Tu l'aimes bien ? s'enquiert abruptement Pietro.

Mon souffle se coupe, impatiente et terrifiée d'entendre la réponse de Judas.

— Ouais... enfin, c'est une bonne gamine.

Mon cœur s'oprime douloureusement. Je ne veux pas être une gamine à ses yeux. Est-ce que ça fait de moi une mauvaise personne ?

— Elle est mignonne.

— Oui, mais c'est la petite sœur d'un détraqué mental.

Pietro ricane face à la remarque de son ami puis le silence réapparait alors que ses doigts continuent d'aller-et-venir sur mon bras. Je peine à maintenir les yeux fermés, l'envie de les ouvrir pour admirer le visage de Judas me titille. Mais si je le fais, il comprendra que j'ai entendu des mots qui n'auraient sûrement jamais dûs atteindre mes oreilles.

— Je vais la mettre au lit, on pourra pioncer sur le canapé.

Mon corps se tend légèrement, appréhendant la suite et je prie pour qu'il ne s'en aperçoive pas. Quelques instants plus tard, un bras passe sous mes genoux et le second dans mon dos. Il me porte comme si ça ne lui demandait aucun effort et c'est probablement le cas. Il me plaque contre son torse, m'obligeant à laisser retomber ma tête contre son épaule. Je sens chacun de ses muscles se bander quand il commence à avancer. Ma respiration se saccade et je me détends légèrement lorsque mon dos rencontre le lit. Ça me gêne qu'il pénètre dans mon intimité, ma chambre est réellement celle d'une enfant et ça ne va que confirmer ce qu'il pense. Le matelas s'affaisse, je devine rapidement qu'il s'est assis près de moi. Je puise dans une force qui jusqu'ici m'était inconnue, pour garder les paupières closes. Sa main se pose sur ma joue, ses doigts effleurent ma bouche que j'entrouve par automatisme. Il les laisse traîner un moment, retraçant la courbe de ma lèvre inférieure.

— Quel gâchis, jolie Loli, murmure-t-il alors que je sens son souffle frôler mon visage. Je suis probablement trop vieux et mauvais pour toi.

Un baiser délicat se pose sur mon front, sa bouche y reste un instant puis se presse sur ma joue brûlante.

— Il fallait vraiment que ça tombe sur toi ? s'insurge-t-il. Ton frère me butera quand il comprendra l'effet que tu as sur moi.

Ses doigts remontent le long de ma mâchoire et finissent par tirer doucement sur une boucle qui s'est échappée de mon chignon.

— C'est ta faute, Lolita... Pourquoi tu es si belle, si désirable et si douce avec tes grands yeux bleus, tes jolies lèvres et ta peau si pâle ?

Mon cœur bat la chamade, je n'arrive plus à retenir le tressaillement de mes doigts et mes poumons sont enflammés. Je peine à respirer. Je vais faire un malaise s'il ne quitte pas cette chambre rapidement.

— Je suis vraiment irrécupérable. Merde !

J'ouvre enfin les yeux alors que le matelas se relâche sous son poids qui disparaît. Je ne devrais pas, Angelo va voir rouge. Judas a raison, j'aurai quinze ans dans deux semaines. Je suis trop jeune alors qu'il est a quelques mois d'entrer à l'université. Je me sens nulle et honteuse de vouloir penser à moi plutôt qu'à ce qu'il devrait être une évidence. Je ne devrais pas laisser une telle chose se produire mais, ses mots m'ont touchée. Est-ce vraiment ainsi qu'il me voit ? Mes doigts s'enroulent autour de son poignet alors qu'il me tourne le dos. Il sursaute et un regard surpris se pose sur moi. Ses traits se durcissent, je crois qu'il est soudainement effrayé.

— Loli... expire-t-il en ouvrant de grands yeux, je croyais que tu dormais. Pardon, je vais sortir...

— Tu le penses vraiment ? demandé-je d'emblée, envahie par une assurance nouvelle.

— Euh, quoi ?

— Ce que tu as dit.

— Qu'est-ce que j'ai dit, au juste ?

Je fronce les sourcils, me prend-il pour une idiote ? J'ai conscience que je n'aurais jamais dû entendre ses mots, mais tout de même...

— Rien, j'ai sûrement rêvé, murmuré-je avec déception.

— Peut-être... Rendors-toi. Bonne nuit, Lolita.

Il quitte la chambre sans se retourner, me laissant perplexe et perdue. Pourtant, je suis certaine de ne pas m'être endormie.

♤ ♡ ♤

J'ouvre les paupières en m'étirant. La lumière qui perce les stores me brûle les yeux. Je les frotte avec paresse puis me redresse. Aucun bruit ne se fait entendre dans la maison, et étrangement je n'apprécie pas ce calme. Je quitte le lit pour rejoindre le salon d'un pas traînant. Pietro dort sur un canapé, ma mère sur le second. Lorsque je la regarde, une vive douleur m'assaille. Elle va partir. Elle va nous quitter et même en sachant que c'est pour son bien, notre bien à tous, ça me brise le cœur. Je n'ai jamais passé une seule journée sans qu'elle soit là, même si depuis des années sa présence n'est plus d'une ombre qui rôde dans la maison. Les larmes coulent sur mes joues sans que je ne puisse les retenir. Mon cœur à mal mais je dois souffrir en silence. Comme toujours, je dois ne rien laisser paraître parce que mon frère souffre davantage et que je refuse qu'il se sente responsable de ma douleur. Il en supporte déjà bien assez, je ne veux pas lui en rajouter. Alors, la plupart du temps j'avale ma peine et profite de son absence pour pleurer.

Mes muscles se tendent lorsqu'une porte s'ouvre. J'aperçois Judas sortir de la salle de bain et me précipite dans la cuisine pour le fuir. Ma nuit a été courte, j'ai sans cesse répété les paroles que je ne suis plus certaine d'avoir entendues ou rêvées. Je fais mine de m'occuper en rangeant des objets qui sont déjà à leur place, les doigts tremblants et les pensées en ébullition.

— Bonjour !

Je l'entends tirer une chaise, je devine qu'il s'y installe, le regard braqué sur moi.

— Hum, oui, bonjour, réponds-je en ravalant mes sanglots.

— Bien dormi ?

— Pas trop. Et toi ?

— Pas du tout ! Pietro prend trop de place.

J'ignore sa réponse, et tente de faire de même avec sa présence. Il dégage une aura étrange dans la pièce.

— Tu vas bien ?

Je reste muette par peur qu'il s'aperçoive de mon état lamentable. Je ne souhaite pas être faible face à lui. J'ouvre le frigo sans me retourner, regarde ce qu'il y a dedans et le referme sans rien en sortir.

— Loli ? Tu m'entends ?

Mon prénom sur sa langue me fait frémir, mon cœur ne le supporte pas. Je le distingue se lever alors que je tourne en rond pour trouver une occupation. Il pose la main dans le bas de mon dos et me fait stopper tout mouvement.

— Regarde-moi, souffle-t-il en se penchant près de mon oreille.

Je secoue vivement la tête. Je ne veux pas, je vais craquer. Sa paume atteint ma hanche qu'il presse pour me faire pivoter dans sa direction. Je retiens ma respiration, fuis son regard, les yeux rivés sur le sol. Son index sur mon menton m'incite à relever la tête. Il me détaille en silence durant de longues secondes. La pression monte en moi, ma douleur également et je me sens tout à coup acculée. Un sanglot brutal me secoue, je m'effondre complètement.

Maman va partir...

Judas referme ses bras autour de mes épaules afin de me guider jusqu'à lui. Son corps musclé se colle au mien qui est trop menu, trop petit. Il est si grand que ma tête repose contre son cœur qui bat sûrement aussi rapidement que le mien. Comment est-ce possible ? Il me caresse les cheveux alors que ma peine fait trop de bruit.

— Ang... Angelo est... rentré ? bégayé-je, la gorge nouée.

— Non, ils ne sont pas encore là. Tu peux te laisser aller, je ne te jugerai pas. C'est normal d'avoir mal.

Mes doigts se referment dans son dos, agrippent son sweet d'une façon désespérée. Mon coeur est en alerte, dans l'incompréhension totale face à sa gentillesse et sa douceur. Il fait un pas en arrière et récupère ma main dans la sienne.

— Viens, on sera mieux sur le canapé.

Je le suis sans discuter, étant de toute façon dans l'incapacité de parler. Lorsqu'il s'immobilise près du sofa qu'occupe son ami, il le secoue brièvement pour le réveiller.

— Debout la belle au bois dormant, tu m'as assez fait chier cette nuit.

Pietro ouvre les yeux en râlant et part immédiatement s'enfermer dans la salle de bain. Judas m'incite à m'asseoir et se place à mes côtés. Son bras me ramène une fois de plus contre lui afin de me laisser pleurer sur son épaule. Il me réconforte en caressant mon dos puis soupire.

— Loli ? souffle-t-il en baissant la tête.

Je me redresse légèrement, mon cœur bat trop puissamment. Son visage est près du mien. Il se penche davantage, ses lèvres effleurent presque les miennes. C'est la première fois qu'un garçon est si proche de moi. Ça me met mal à l'aise mais en même temps, je suis ravagée par un sentiment que je peine à comprendre. Mon ventre brûle et mon corps frémit.

— Tu n'as pas rêvé, murmure-t-il en cherchant mon regard, j'en pensais chaque mot.

— Oh...

— Oh, répète-t-il en s'inclinant davantage vers mes lèvres. Je sais que c'est oh, et que je ne devrais pas, mais j'y peux rien.

Je ferme les yeux en serrant fort les paupières. C'est trop ! Sans réfléchir, j'écrase ma bouche contre la sienne. Il s'étrangle en un soupir de surprise et je ne bouge plus, terrifiée par mon geste. La porte de la salle de bain s'ouvre à nouveau. Je sursaute vivement et m'éloigne de Judas qui me fixe d'un regard indéchiffrable. Je cache ma tête en plaquant mes paumes sur mon visage. Pietro nous rejoint sans se douter de ce qu'il vient de se dérouler, en tout cas, je l'espère.

— J'ai appelé Will. Ils vont bientôt rentrer.

Il se laisse tomber sur le canapé. Mon corps rebondit sous son poids, je m'écrase contre l'épaule de Judas et me retient de hurler. Je ne bouge plus, tétanisée, morte de peur par ce que je viens de faire et ravagée par la culpabilité. Mes larmes ressurgissent, la main de Judas revient caresser mes cheveux. Son corps est tendu, ses doigts sont crispés.

Bon sang, mais qu'ai-je fait ?

Angelo va me tuer et étriper Judas s'il l'apprend.

— Respire Lolita, ce n'est pas si grave..., chuchote-t-il pour que moi seule l'entende.

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