Chapitre 28 :
Will Marx :
Ma mère s'affaire dans la cuisine alors qu'Angelo et moi l'observons virevolter un peu partout autour de nous. Depuis que je me suis réveillé contre mon trésor, mes lèvres sont ourlées d'un sourire. Pourtant, intérieurement je hurle, je pleure et me noie. Je vais devoir me résoudre à le quitter, lui dire au revoir pour seize semaines et y penser me brise le cœur. Je n'y suis pas préparé, ni mentalement ou émotionnellement, encore moins physiquement ; mon corps refusera de le laisser s'en aller. Il a besoin de son contact pour se galvaniser. Comment vais-je supporter son absence ?
J'aimerais l'attacher au lit, le menotter à moi et l'interdire de partir mais je n'ai pas le droit d'agir ainsi. J'ai eu le temps d'y réfléchir depuis qu'il m'a annoncé sa décision, même si je ne désire pas qu'il s'éloigne, c'est lui qui a raison. Une prise en charge sera bénéfique pour sa santé mentale. En y songeant, je réalise que cela aurait dû arriver bien plus tôt afin d'éviter certains drames qui nous ont assurément faits souffrir.
C'est l'anniversaire de Lolita et également la dernière soirée avant que son frère ne soit interné. Mes parents ont proposé qu'ils passent la nuit ici, et ont aussi prévu une petite fête en l'honneur de la demoiselle de la journée. Je suis ravi qu'Angelo ait accepté, je compte bien lui faire l'amour avant qu'il parte. Peut-être même que je le ferais jusqu'à ce que le soleil se lève, pour m'imprégner de lui jusqu'à n'en plus pouvoir. Mes bras se referment machinalement autour de son corps et je l'approche davantage contre moi. Il lève la tête pour me sourire, j'en profite pour déposer un baiser sur ses lèvres. Ma mère ne réagit pas, mon entourage est désormais habitué à notre couple un peu singulier et les critiques provenants de l'extérieur me passent au-dessus de la tête. Personne ne pourra ternir mes sentiments par des paroles déplacées, s'ils se permettent encore de parler, c'est qu'ils n'ont pas compris que l'amour ne se contrôle pas. Le cœur aime sans que l'on puisse interagir, c'est instinctif et naturel. Mon âme est à Angelo, il est le seul qui compte.
— Je t'aime, souffle-t-il en laissant tomber son crâne contre mon épaule.
— Plus encore.
La porte d'entrée s'ouvre et avec elle s'élèvent les voix de Pietro et Judas. Mon meilleur ami embrasse la joue de ma mère et vient ébouriffer les cheveux de mon trésor.
— Ça sent super bon ! s'extasie Bloom en se positionnant au-dessus des plats.
— Ce n'est pas pour maintenant, le réprimande ma mère, ne touche pas !
Judas fait la moue et pique un gâteau qu'il enfonce dans sa bouche lorsqu'elle se détourne. J'éclate de rire alors qu'il se brûle la langue.
— Mauvaise pioche, c'était la dernière fournée.
— Quand on est con, commente Angelo.
— Va chier, DeNil, et toi aussi sale traitre, peste-t-il en me regardant.
— C'est le karma, hein, m'dame Marx ?
Elle sourit à Pietro en hochant la tête. Je lève les yeux au ciel, complètement exaspéré.
— Lèche cul, gronde le voleur en se laissant tomber sur une chaise.
L'ambiance est calme et légère, à l'opposé de la tempête qui s'acharne en moi. Bien que je sois désespéré, ça m'apaise de voir tout le monde de bonne humeur. La mienne se volatilisera demain à quatorze heures.
Mes doigts glissent sous le pull d'Angelo, sur son poignet et longent l'énorme cicatrice qui s'y trouve. C'est la dernière en date, celle qui nous a presque achevés. Elle est épaisse et boursouflée, sa peau est encore violette et parfois, j'ai l'impression qu'elle le fait souffrir. Lorsque je la vois ou l'effleure, les images désastreuses des toilettes du lycée réapparaissent dans mon esprit et l'envie de massacrer Noah Carter me submerge. Je ne l'ai pas oublié. Cela fait des semaines que je me canalise alors qu'il fait tout pour ne pas croiser mon chemin dans les couloirs et qu'il se présente de moins en moins aux entraînements. Pourtant, je vois Alexie chaque jour et elle ne m'évite absolument pas. Elle me demande régulièrement des nouvelles d'Angelo et chaque fois, je lui répète les mêmes mots. " Il est fort, mon guerrier, mais il a besoin de temps. On doit être patient... ". Elle finit par me sourire en frottant mon bras avec compassion puis me dit qu'elle lui souhaite un bon rétablissement. Il est guéri en soit, ses plaies sont entièrement refermées, mais intérieurement, la cicatrisation est plus lente.
Je finirai par tomber sur Noah et enfin régler mes comptes. Le temps passe et ma haine ne faiblit pas. Elle disparaîtra que lorsque j'aurai laver l'honneur de mon trésor.
Je lève le bras d'Angelo et parsème la marque de baisers, plongé dans ma colère muette et ma quête de représailles. Il tressaille quand mes lèvres caressent sa peau.
— Vous êtes tellement mielleux, grimace Pietro. Cachez votre bonheur, moi je suis seul depuis dix-huit ans.
Judas ricane en lui jetant un moule à cupcake vide au visage.
— T'es rarement solo dans ton pieux, pourtant.
— La baise et l'amour sont deux choses différentes.
— Pietro, s'offusque ma mère, attends que tes parents rentrent de leur voyage ! Si j'entendais Will parler ainsi, il se prendrait une tape derrière la tête.
— Cette punition est trop sévère, se moque gentiment Bloom.
— Ne me contrarie pas, jeune homme ! La prochaine fois que tu joues avec mon matériel à pâtisserie, je te botte les fesses.
— Moi aussi ! s'exclame mon meilleur ami. Bottez-moi le cul quand vous voulez m'dame Marx.
Angelo secoue la tête et me jette un œil désabusé. Je comprends ce qu'il ressent, ils me font le même effet mais c'est ainsi depuis tellement d'années que plus rien ne m'étonne.
— Fais attention à ce que tu dis, l'oie. C'est mon quarante-six que tu vas te prendre dans le fion !
— On s'était mis d'accord pour l'aigle, je ne suis pas un animal de basse-cour !
— Ferme-la, pintade ! intervient Judas. Moi j'aimerais savoir si on parle de la pointure de ses crampons ou de la taille de sa queue parce que quarante-six... DeNil doit souvent avoir mal au cul.
— Putain, mais je vais le dégommer celui-là ! Ferme ta gueule, Barthélemy !
J'observe la scène en me retenant de rire. Angelo a sorti les griffes et est sur le point de le charcuter. C'est à la fois hilarant et désespérant.
— Dieu ! souffle ma mère. Sortez immédiatement de ma cuisine ! Allez débiter vos bêtises ailleurs.
— Bonne idée, Kristen ! s'exclame Angelo. On se casse, mon amour ! Tes débiles de potes vont me faire vriller.
Il attrape ma main, se lève et me dirige vers l'escalier.
— On passe à la pharmacie, braille Judas, on va t'acheter de la crème pour soulager ton derrière après le passage des quarante-six centimètres de notre Willy !
J'entends Pietro éclater de rire et ma mère continuer de râler mais je n'ai pas le temps de répliquer. Angelo me traîne en haut des marches en grinçant des dents. Il ouvre la porte de ma chambre et me pousse sur le lit pour me grimper dessus. Instinctivement, mes mains attrapent ses hanches, je le maintiens sur mon bassin alors que ses paumes se plaquent sur mon torse. Il m'observe, les sourcils froncés et les lèvres pincées.
— Je vais les tuer, gronde-t-il en s'inclinant.
— Tu peux, si tu veux. Mais avant, tu dois rester dans mes bras jusqu'à ce que le jour se lève.
— La nuit n'est même pas encore là.
— Ou est le problème ? Puis... je n'ai pas précisé quel jour.
Un léger sourire détend les traits de son visage. Il approche davantage, jusqu'à ce que son torse se presse au mien.
— Alors dis-moi, Will, jusqu'à quand ? s'enquiert-il en un murmure.
— Jusqu'au jour de ma mort, réponds-je sur le même ton.
Il rit et embrasse mon nez.
— Pietro a au moins raison sur un point.
— À bon ? Lequel ? soufflé-je en fermant les yeux, profitant des doux baisers qu'il parsème sur ma mâchoire.
— Il t'arrive d'être mielleux parfois.
Je râle et inverse nos positions en un coup de bassin. Je le plaque contre le matelas, le surplombant de toute ma hauteur. Une étincelle fugace fait pétiller ses yeux et réveille immédiatement mon entrejambe que je caresse langoureusement contre sa cuisse.
— On parle de niaiserie là ? susurré-je en l'admirant se mordre la lèvre. Qui est mielleux, déjà ?
— T... toi, souffle-t-il en penchant sa tête en arrière.
Je me déplace légèrement afin de presser mon sexe contre le sien. Mes mains glissent sous ses vêtements, remontent son torse et viennent titiller ses tétons que je pince doucement.
—Will... soit tu agis rapidement, soit tu ne fais rien, mais ne me torture pas comme ça.
Je lui assène un coup de bassin et dépose mes lèvres sur son cou. Je lèche sa peau, la mordille puis la suçote brièvement. Ses doigts empoignent mes cheveux alors qu'il ondule et halète doucement.
— J'aime bien te faire devenir fou.
— Je le suis déjà.
— Faux ! C'est dingue de désir que je te veux.
— C'est ce que je dis, je le suis déjà...
Je laisse trainer mes dents sur sa mâchoire, puis écrase ma bouche contre ses lèvres. Ma langue caresse la sienne. Elles s'enroulent et se cherchent. Mon érection devient douloureuse, emprisonnée sous trop de vêtements.
— Lolo ! Willy ! Je suis là ! crie Lolita depuis le rez-de-chaussée.
Je soupire, frustré. Je vais devoir patienter pour lui faire l'amour.
— Putain ! râle Angelo. Elle casse les noix celle-ci.
— Tu mens, lâché-je en me laissant choir sur le matelas. Tu l'attends avec impatience depuis que tu as ouvert les yeux ce matin.
— Ouais, mais plus depuis dix minutes.
— Elle a quinze ans ! C'est sa fête, on ne peut pas la faire attendre.
— Fallait y penser avant de me faire bander dur comme fer, se plaint-il en me lançant un regard noir.
— T'es trop sexy quand tu me regardes comme ça, bébé.
— Crétin !
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Mon cœur est malmené depuis un long moment et mon membre également. Compressé sous mon jean, il hurle de désespoir. Assis sur un fauteuil, je regarde mon trésor en compagnie de sa sœur. Il discute avec elle et se trémousse sur le rythme de la musique qui se répand dans le salon. C'est la première fois depuis que nous sommes ensemble que je suis témoin d'un tel spectacle. A-t-il conscience que ses hanches se déplacent avec sensualité depuis une demi-heure ? Je suis obnubilé par le mouvement de son bassin et de ses fesses qui semblent moulées à la perfection pour que mes paumes les enserrent. Il est de profil et m'offre également une magnifique vue sur la commissure droite de ses lèvres qui m'indique qu'il sourit depuis tout ce temps. Cette bouche, je désire la sentir autour de mon sexe qui pulse pour sa beauté. Il paraît détendu, je suis heureux qu'il se sente bien pour sa dernière soirée en notre compagnie. Lorsque j'y pense, mon âme se ploie. Elle se roule en boule et pleure des torrents de lamentations.
J'ai conscience que quatre mois ce n'est pas si long, mais sans lui, ça va me sembler durer une fichue éternité. La seule chose qui me console ce soir, c'est de constater qu'Angelo est Lolita sont réunis et joyeux pour fêter l'anniversaire de cette dernière. Ils sont loins des problèmes et profitent uniquement de la présence de l'autre. Depuis que Bérénice est en centre de désintoxication, mon trésor n'a pas souhaité prendre de ses nouvelles. Il répète souvent qu'il préfère attendre pour que les informations qu'on lui partage soient bonnes plutôt que de se presser et apprendre qu'elle lutte contre le manque et l'envie de se droguer. Ça a créé de nombreux désaccords entre lui et sa sœur, mais ce soir ils ont mis de côté leurs petites querelles pour un moment de paix.
Je cligne plusieurs fois des yeux lorsque le visage de Simona apparaît face à moi. Elle incline la tête et me sourit aimablement.
— Ça fait un moment qu'on ne s'est pas croisé. Comment tu vas ?
— Ça va, soufflé-je, je vais bien, merci. Et toi ?
— Tu me connais, je suis toujours en pleine forme. Comment tu te sens face à la décision d'Angelo ?
Une main nerveuse passe dans mes cheveux alors que je m'enfonce contre le dossier du fauteuil.
— Je suis content qu'il se décide enfin à prendre soin de lui.
— Mais encore ?
Je reste silencieux un petit moment, mon corps commence à s'agiter et ma gorge se serre. J'aimerais délaisser mon verre de rhum pour enlacer la bouteille mais je me retiens, ce ne serait pas correct. Simona sait parfaitement comment je me sens mais cherche à me délier la langue. Je sais comment elle fonctionne, elle fait parler les gens pour leur apporter un peu de sérénité. Elle est une oreille attentive et sa simple présence illumine la pièce dans laquelle elle se trouve.
— J'ai l'impression de crever, Mona, avoué-je à voix basse. C'est comme si j'étouffais, je n'arrive plus à respirer et plus le temps passe pire c'est parce qu'il sera bientôt loin de moi.
Son regard déjà doux, s'attendrit davantage alors qu'elle m'offre un sourire rempli de compassion et de bienveillance.
— J'imagine comme ça doit être difficile à vivre pour toi aussi, mais vous vous sentirez mieux après. Fais-moi confiance, ça vous apportera tout ce que vous peinez à trouver depuis des mois. Parfois, l'isolement est inévitable pour guérir certaines blessures.
Je l'observe en silence. J'ai peur de parler et de me mettre à pleurer.
— C'est la première fois qu'il décide de se prendre en main, pourtant ce n'est pas faute d'avoir essayé de le convaincre de se ressaisir. Il t'aime, il est fou de toi. S'il le fait, c'est aussi par amour toi.
Je hoche la tête, inspirant lentement pour ne pas craquer. Jusqu'ici, je voulais que le temps s'arrête, désormais j'aimerais que les secondes soient des heures.
— S'il ne veut plus de moi quand il sortira, que deviendrais-je ? bredouillé-je en me tordant les doigts.
— Tu penses vraiment qu'une telle chose peut arriver ? Fais-lui confiance et crois en toi. Moi, je suis certaine que ça vous liera davantage.
— Il a rayé mon nom de la liste des visites.
— Tu comprendras très rapidement la raison pour laquelle il l'a fait.
— Il te l'a dit ? demandé-je, plein d'espoir.
— Angelo parle très peu, même avec moi. Je l'ai deviné toute seule, comme une grande, sourit-elle.
— J'avoue que j'ai parfois du mal à lire entre les lignes.
— C'est normal, il a toujours été comme ça. Je l'ai vu grandir, j'ai été témoin de chaque étape de sa vie et je peux te garantir qu'il a sacrément évolué depuis le début de votre relation.
— Je ne sais pas, il est toujours si... sinistre. Enfin, non, pas toujours. Parfois, il est comme ce soir, il paraît libre et heureux et dans ces moments, il me laisse entrevoir des choses auxquelles je voudrais toujours assister. Mais ça arrive trop rarement, me plains-je la voix vacillante.
— Il est malade, Will, ne l'oublie pas. Il tente de gérer à sa manière.
— Je sais et j'essaie de tout faire pour qu'il se sente en sécurité. C'est pour ça que je ne comprends pas pourquoi il refuse que je lui rende visite.
— Crois-moi, tu trouveras vite la raison et si tu n'y parviens pas, il t'aidera à chercher la réponse. On reprendra cette discussion dans quelques mois, quand il sera enfin déchargé de tout ce qui lui pèse. Maintenant, je vais te laisser parce que ton trésor vient vers toi.
J'oublie de répondre à Simona alors que ma tête se tourne d'elle-même vers Angelo. Il me sourit en s'asseyant sur l'accoudoir du fauteuil que j'occupe. Ses jambes passent par-dessus les miennes et mes mains se posent sur ses cuisses.
— Bonsoir, bel étranger.
J'admire son visage, ses longs cils qui chatouillent ses pommettes lorsqu'il cligne des paupières, les petites taches de rousseur qui parsement sa meau et je constate une fois de plus qu'il est éblouissant.
Mon Adonis.
— Un étranger, moi ? Dans ce cas, serais-tu contre le fait qu'un inconnu te fasses l'amour pendant des heures et à partir de maintenant ?
— Je ne suis absolument pas contre mais dans l'instant c'est délicat.
Il passe les doigts sur mon front afin d'éloigner une mèche rebelle.
— Elle me gonfle cette fête, râlé-je sans en penser un seul mot.
— Je ne te crois pas, murmure-t-il contre mes lèvres, tu adores être là. Penses-tu vraiment que ton regard sur mon cul était discret ? À ton avis, pourquoi je n'ai pas arrêté de gesticuler sur des musiques pourries ?
— Je ne sais pas, déglutis-je.
— Parce que les vagues de ton océan venaient caresser lentement mes reins tout en faisant chauffer le bas de mon ventre, susurre-t-il cette fois contre mon oreille.
— Et c'est à moi qu'on reproche d'être niais ?
— Je ne te l'ai pas reproché, j'aime quand ta bouche me souffle des paroles toutes guimauves.
— Qu'est-ce que tu apprécies d'autre venant d'elle ?
— Tout. Surtout quand il s'agit d'elle contre ma peau.
Son regard brûlant fait pétiller le mien. Mon corps s'éveille, je le désire à ne plus savoir penser. Ses lèvres s'incurvent en un sourire gourmand mais mon cœur se serre de douleur. Je vais passer seize longues semaines sans son espièglerie.
— Je ne veux pas que tu partes.
Il incline la tête et m'examine durant quelques secondes. Ses iris sont désormais voilés de la tristesse qu'il tente de me cacher depuis des jours. Je ne suis pas idiot, et par-dessus tout, je le connais. Je sais que lui aussi souffre de sa décision mais il est encouragé par l'idée de régler nos problèmes, d'arranger les siens. Pour cette simple raison, je ne pourrai jamais lui en vouloir.
— Ton absence me fera t'aimer encore plus fort, m'assure-t-il en effleurant ma joue. Moins douloureusement comme tu l'as évoqué, mais toujours plus puissamment.
— Tu promets de m'appeler régulièrement ?
— On s'appellera, oui.
— Tous les jours ?
— Will..., me réprimande-t-il.
— Ok, soupiré-je, j'ai compris.
Je tente de baisser la tête, le cœur lourd, mais il en décide autrement en passant son index sous mon menton.
— Passe les matchs de qualifications, joue comme un dieu, montre à tout le monde ce que tu as dans le ventre, gagne le tournoi avec ton équipe et rends-moi fier de toi.
— Je ferai ce que je peux, promis, trésor.
— Parfait, mon amour, c'est tout ce que je te demande ! Embrasse-moi, maintenant.
J'obtempère dans la seconde en écrasant mes lèvres sur les siennes. Ses doigts glissent dans mes cheveux alors qu'il répond à mon baiser avec la même force, jusqu'à ce que nous soyons contraints de nous éloigner lorsque quelqu'un bute contre ma jambe.
— Oh ! Pardon, s'exclame Roselyne sans même se retourner et en éclatant de rire.
Angelo se fige, fronce les sourcils en devisageant sa meilleure amie qui s'immobilise devant Judas qui campe dans un coin de la pièce.
— Est-ce que Rose est ivre ? beugle-t-il en me regardant à nouveau.
— Je crois, m'amusé-je. On dirait qu'elle s'est un peu laissée aller.
— Un peu ? Elle ne tient même pas debout !
— Maël n'a pas pu se libérer ce soir, ça a dû la rendre triste.
— Elle va m'entendre ! s'agace-t-il sans se soucier de ce que j'ai dit.
Mon rire résonne dans le salon alors que je le regarde se diriger d'un pas lourd vers son amie.
Si Lolita et Rose sont les deux femmes de sa vie, je suis ravi d'être le seul homme qui comble son cœur.
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