Chapitre 34 :
Will Marx :
Mes yeux ne quittent pas Angelo, comme aimantés aux siens. Je ne me suis pas senti aussi bien depuis des mois. Il est si beau, mon Adonis. Son regard brille comme jamais je ne l'ai vu auparavant. Il est à couper le souffle, à tel point que je respire par saccades depuis que je l'ai découvert sur le pas de la porte.
Installé sur un tabouret de la cuisine, il étreint sa sœur qui ne cesse de parler. Elle est heureuse et resplendit, c'est doux à regarder. Si Judas était là, il aimerait sûrement sa belle avec une force décuplée. Un frisson désagréable me parcourt à cette pensée, et finalement, j'aurais préféré ne pas y songer. Angelo ne va pas apprécier la nouvelle. Je mets rapidement cette idée de côté et fais quelques pas afin de m'adosser à l'îlot central. Angelo relève le menton dans ma direction. Un sourire éblouissant éclot sur ses lèvres et mon cœur rate un battement.
— Tu as faim ? Tu veux que je te répares un repas ? lui propose ma mère en enfilant déjà son tablier.
— C'est gentil, Kristen, mais non merci. Je ne peux rien avaler pour le moment, souffle-t-il en laissant trainer son regard sur moi.
Jude déboule dans la pièce telle une mini tornade, suivi par notre chien qui le pourchasse en secouant la queue. Mon petit frère attrape la main de Lolita et la tire avec toute la force qu'il possède pour qu'elle s'éloigne d'Angelo. Elle éclate de rire en cédant la place. Jude saute dans les bras de mon trésor, puis blottit sa tête contre son torse en soupirant de contentement.
— Je suis content que tu sois là.
Angelo sourit davantage en le secouant doucement.
— Moi aussi je suis heureux de te voir, petit monstre.
— Will dit que je suis un champion.
— Et il a raison, mais pour moi, tu es un monstre tout minuscule !
— Maman, crie-t-il, tu as entendu ? C'est vrai ou pas ?
Notre mère s'approche de lui pour pincer doucement ses joues.
— Ça arrive, en effet. Angelo n'a pas tort.
Jude râle et dissimule ses rougeurs en baissant la tête. Je ne peux me défaire de mon sourire béat. J'ai probablement l'air d'un idiot mais c'est le dernier de mes soucis. Après un moment passé tous ensemble, l'envie de me retrouver seul avec Angelo me retourne l'estomac. J'ai besoin de l'avoir contre moi et de réaliser qu'il ne me quittera plus. Je récupère Jude et le dépose dans les bras de Loli qui l'accueille avec plaisir. J'attrape les mains de mon trésor et l'attire contre moi. Son regard tendre me ferait presque défaillir.
— C'est à mon tour de profiter de toi, susurré-je contre ses lèvres.
Ses bras s'enroulent autour de ma nuque alors qu'il se dresse sur la pointe des pieds.
— C'est ce que j'attends depuis que j'ai passé les portes de l'hôpital.
Sans me soucier des paires d'yeux qui nous regardent avec intérêt, j'empoigne l'arrière de ses cuisses et le hisse dans mes bras. Ses jambes se referment autour de mon bassin alors que son rire me fait trembler. Je traverse le salon tout en déposant des baisers sur ses joues. Je contourne mon père qui apparaît dans le couloir en tentant de ne pas vaciller.
— Angelo est de retour ! s'exclame-t-il en passant près de nous.
— Ravi de vous revoir ! Rodrigue vous attend dans le salon.
— J'y vais de ce pas. Et Will, ne le fais pas tomber, ce serait dommage.
— Ça n'arrivera jamais, affirmé-je en embrassant son nez. Je ne le lâche plus.
Le rire de mon paternel résonne dans la cage d'escalier alors que j'atteins enfin ma chambre. Je nous laisse tomber sur le lit en ignorant le sommier qui grince atrocement. Angelo resserre ses cuisses autour de mon bassin en riant. J'enfouis mon nez dans ses cheveux que je respire avec insistance. J'ai enfin retrouvé son odeur.
— Tes cheveux ont poussé, fais-je remarquer. Quand on s'est rencontré, ils étaient légèrement ondulés et maintenant, tu as de grosses boucles que j'adore dédoubler.
Il embrasse ma joue puis gigote lorsque je laisse mon poids reposer sur lui.
— Mon trésor ! soupiré-je de bonheur.
— Tu attends quoi pour me donner un baiser ?
Je me redresse en prenant appuie sur mes avant-bras pour placer ma tête au-dessus de la sienne. J'effleure son nez du mien puis appose mes lèvres sur les siennes. Nos soupirs de plaisir s'élèvent et viennent mourir contre la peau de l'autre. Mon cœur bat si fort qu'il me semble être sur le point d'exploser. Ce moment, je l'ai rêvé chaque nuit durant quatre mois.
— Je t'ai manqué ? murmure-t-il à l'orée de mon visage.
— Si tu savais...
— Dis-le moi.
— Tu m'as manqué.
— Toi aussi, tellement fort.
— Tu ne pars plus ?
— Plus jamais sans toi.
Je souris contre sa bouche, j'ai le cœur gonflé d'amour pour lui. Il pousse sur ses coudes pour se redresser, m'incitant à faire de même. Très vite, je me retrouve les fesses sur le matelas, Angelo assit sur mes cuisses.
— Tu vas mieux ? m'enquiers-je en dessinant de petits cercles sur ses reins, par-dessous son pull.
Sa peau frissonne à mon toucher, je suis satisfait de réaliser qu'absolument rien n'a changé. Il réagit toujours avec la même intensité. Ses yeux m'admirent avec douceur et sans cette lueur de tristesse qui noyait son regard il y a encore quelques mois.
— J'ai retrouvé ton océan, tes bras, tes lèvres et je ne me sens ni coupable, ni mal. Alors oui, je vais mieux. Je vais bien, et je t'aime comme ce n'est pas permis.
Mes paupières se ferment pour m'imprégner de ses paroles que j'ai tant souhaité entendre, enfin prononcées. Ses pouces effacent les quelques larmes de bonheur qui roulent sur mes joues. Un baiser atterrit sur mes lèvres et fait rugir mon cœur.
— Ne pleure pas, mon amour.
— Je suis heureux.
— Je le suis tout autant et j'ai une surprise pour toi.
Mes yeux se rouvrent afin de le contempler.
— Qu'est-ce que c'est ?
Il s'éloigne de moi en gigotant et sort son téléphone de la poche de son jean. Il observe l'écran, pianote dessus puis le tourne vers moi.
— C'est quoi ce mail ?
— Lis-le, idiot.
Je récupère l'appareil qu'il me tend en fronçant les sourcils.
" Objet : Université des Sports et des Arts.
Cher Monsieur Marx,
c'est avec plaisir que nous vous informons que le règlement de votre premier semestre à l'université des Sports et des Arts de Chicago a bien été enregistré. Nous vous invitons à nous contacter dans les plus brefs délais afin de vous remettre les papiers nécessaires à la finalisation de votre inscription dans notre établissement. Au plaisir de vous rencontrer,
Recteur Henry Manson et le corps enseignant. "
Mon cœur bat à tout rompre lorsque je relève le regard vers Angelo.
— Comment tu as...
Il incline la tête, un sourire merveilleux s'esquisse sur ses lèvres tout aussi merveilleuses.
— Comment c'est possible ? reprends-je, les yeux arrondis.
Sa main glisse sur ma nuque pour m'attirer vers lui. Sa bouche effleure la mienne, son souffle chaud se répand sur mon visage et enflamme ma peau.
— J'ai passé un deal avec Rodrigue.
— De quel genre ?
— Je le laisse faire partie de la famille, et toi, tu peux réaliser ton rêve.
Si depuis qu'il est arrivé, mon cœur ne cesse de faire des embardées, désormais, il ne bat plus. Je sais à quel point il méprise son oncle et l'entendre m'avouer une telle décision me fait culpabiliser. Je refuse qu'il se force à côtoyer quelqu'un à cause de moi.
— Trésor... je, enfin... tu ne peux pas faire ça.
— Et pour quelle raison ?
— Tu ne voulais pas de lui dans ta vie. Tu m'as répété une centaine de fois que tu ne voulais plus entendre parler de lui lorsque ta mère ira mieux.
— J'ai changé d'avis, dit-il en haussant les épaules.
— Pourquoi ? Tu ne peux pas accepter sa présence uniquement pour que j'aille à l'université. Si tu ne le désires pas, ne le fais pas à cause de moi, s'il te plaît, Angelo.
Il sourit et se colle tout contre moi. Un genou de chaque côté de mon bassin, il se redresse pour me surplomber. Ses lèvres se posent sur mon front tandis que je caresse son dos en passant sous son pull.
— Ce n'est pas ça. Rodrigue nous a apporté suffisamment d'aide pour que je lui laisse sa chance. Il dépense une fortune pour que ma mère aille mieux, il est venu me voir chaque semaine lors de mon internement alors que je le repoussais sans arrêt. Et Loli semble vraiment heureuse d'apprendre à le connaître.
— Et ton père ?
— Il m'a donné sa bénédiction.
Je lève un sourcil dubitatif. Il ricane et s'incline pour effleurer mon nez.
— Ne me regarde pas comme si j'étais bon à enfermer, je viens à peine d'en sortir !
— Je ne comprends pas comment c'est possible.
— Il m'a rendu visite dans un de mes rêves, m'apprend-il en souriant. Rodrigue aussi a le droit de se repentir.
— Comment te remercier pour ce cadeau ? chuchoté-je contre ses lèvres. Tu m'as offert l'opportunité de jouer à la rentrée alors que j'avais perdu espoir.
— Tu as changé ma vie, Will, c'est à moi de te remercier. Je m'efforce simplement de réparer les catastrophes qui se sont produites à cause de moi.
— Rien n'a jamais été de ta faute.
— Bien sûr que si, mais maintenant tout est de nouveau en ordre.
— Oui, souris-je. C'est parfait.
Il m'embrasse tendrement en pressant son torse contre le mien. Mon guerrier est enfin de retour, plus lumineux qu'auparavant. Toutes nos plaies sont pansée, je crois que nous sommes guéris tous les deux. Je m'allonge en l'emportant avec moi. Ses jambes glissent entre les miennes alors que ses mains se posent sur mes épaules.
— Attends, murmuré-je alors qu'une pensée malvenue me submerge. Trésor, attends une minute.
Il s'éloigne, fronce légèrement les sourcils et m'interroge du regard.
— Quoi ?
— On fera comment pour se voir quand je serai à l'université ? Je sais qu'elle n'est pas très loin mais, j'aurai moins de temps et toi, j'ai espoir que tu retournes au lycée, alors... comment on va faire ?
— Je vais effectivement reprendre les cours. Je vais même repasser ma deuxième année qui a été catastrophique.
Mon cœur se serre douloureusement. Je suis content qu'il retourne à l'école, je veux qu'il puisse se bâtir un bel avenir plutôt que de travailler comme un forcené pour des boulots mal payés. Mais, ça met toujours plus de distance entre nous. Je serai sur le campus toute la semaine et chez mes parents seulement le week-end. C'est ainsi que c'était prévu, bien avant qu'Angelo devienne mon monde.
— Mais..., ajoute-t-il après un court silence, j'arrête le journalisme.
— Sérieusement ?
— Ça n'a jamais été pour moi, Will, tu le sais très bien.
Je hoche la tête, évidemment que je le sais.
— Que vas-tu faire dans ce cas ?
— Je vais suivre des cours de littérature.
— Quoi ? m'étonné-je.
— Oui, tu as bien compris, rit-il. Ne sois pas si surpris, tu vas me vexer.
— Non, enfin, c'est juste que je ne savais pas que ça t'intéressait. Je sais que tu adores écrire et que tu es plus que doué mais je ne m'attendais pas à ça.
— L'un ne va pas sans l'autre. J'ai eu énormément de temps pour lire pendant mon séjour à l'hôpital, après que les livres deviennent autre chose que des armes.
Je hausse les sourcils, dans l'incompréhension totale. Son éclat de rire fait exploser mon cœur. Ce son, je veux l'entendre jusqu'à ma mort.
— J'ai peut-être un peu utilisé les bouquins comme défouloir, précise-t-il, ensuite je les ai lus et c'était bien mieux.
J'acquiesce tout en l'admirant comme s'il était l'une des merveilles de ce monde. Il l'est à mes yeux, il le sera toujours.
— Je suis content que tu aies trouvé une voie qui t'inspire, soufflé-je.
— Tu sais où il est, cet établissement ?
Je secoue la tête alors qu'il effleure mon torse de ses doigts.
— À dix minutes de la fac, sourit-il.
— Comment tu vas faire ? C'est beaucoup trop loin de chez toi, tu n'as pas le permis et c'est déjà une misère pour toi d'aller jusqu'à notre lycée.
Il se lève en silence et quitte la chambre sans se retourner. Figé, je reste immobile sur le lit, le regard vers le plafond en rejouant les dernières minutes écoulées dans l'espoir de comprendre pourquoi il s'est sauvé sans un mot. Ma tête est pleine de nouvelles informations que je peine à aligner. La porte se rouvre sur Angelo. Debout face à moi, il m'observe en fronçant les sourcils.
— Pourquoi tu fais cette tête ? s'enquiert-il en posant un genou sur le matelas.
— Tu es parti.
— Je suis revenu et j'ai ça, déclare-t-il en jetant un trousseau de clés à coté de moi.
Je le récupère sans vraiment savoir à quoi il sert. Je fais tourner une petite clé en argent entre mes doigts. Elle est si minuscule que je ne comprends pas son utilité. Puis, j'en récupère une de taille normale et la détaille distraitement.
— Qu'est-ce que c'est ?
— Ton cerveau a grillé, Soleil ? se moque-t-il en s'asseyant à califourchon sur mon bassin.
— Elles servent à quoi ? rectifié-je.
— Tu es prêt à entendre ce que j'ai à te dire ?
— Probablement...
En fait, je ne le suis pas. J'ignore à quoi m'attendre et ça m'angoisse.
— Elles sont à Rodrigue.
— Et ?
— Ce sont les clés de son studio.
— Angelo ! râlé-je, le cœur battant à tout rompre. Abrège, je t'en prie.
Il rit et secoue la tête avant de m'embrasser lentement, faisant volontairement traîner les explications que j'attends avec impatience.
— Allez ! Arrête de me torturer de cette façon.
— Je t'ai connu plus patient, me taquine-t-il.
Je lui lance un regard noir qu'il accepte en riant encore plus fort.
— Crois-tu vraiment que je supporterais le fait d'être séparé de toi, après tout ce qu'on a déjà enduré ?
— Je ne sais pas, chuchoté-je, alors éclaire-moi.
— Il m'a cédé son appartement, avoue-t-il enfin et je crois que mon cœur défaille. Il est à moi pour les deux ans à venir, enfin, sauf si je trouve le moyen d'en louer un autre avant la fin de mes années de lycée.
Je clos les paupières pour ne pas pleurer. Ai-je bien compris ce que cela implique ou est-ce que je me fais de fausses idées ?
— Où se trouve-t-il ? demandé-je, tout bas.
— À quelques mètres de la cité universitaire. Il y a deux options, à toi de choisir celle qui te convient le mieux.
— Lesquelles ?
— Soit tu prends une chambre sur le campus comme c'était prévu et dans ce cas là, on pourra se voir très souvent puisque je serai juste à côté. Soit tu décides de te serrer dans une petite pièce avec moi pour le temps qu'on trouve quelque chose de plus grand et surtout dans nos moyens, qui pour l'instant équivalent à zéro.
— Putain..., ne puis-je m'empêcher de souffler.
Mon corps entier se met à trembler alors que mes paumes s'agrippent fermement à sa taille. J'ai l'impression d'être dans un rêve. Que demander de plus ? Tout est absolument parfait et j'avais si peur que ça ne le soit pas que le soulagement est encore plus grand.
— Que veux-tu, mon amour ? demande-t-il en s'inclinant vers mon visage. J'accepterai ta décision, peu importe laquelle tu choisiras.
J'écrase mes lèvres contre les siennes, les paupières si serrées qu'une lueur blanche y apparaît. Je l'embrasse avec ardeur, l'enlaçant si puissamment qu'il gémit dans notre baiser. Son corps se frotte au mien sans retenue, ses hanches bougent contre les miennes et réveillent brusquement mon membre. Un désir ardent prend place dans le creux de mes reins. Je le désire tellement. Je le veux, maintenant.
Mes mains glissent sous son tee-shirt afin de le lui retirer. Sa bouche retrouve la mienne la seconde suivante. Son grognement s'élève lorsque je presse une paume contre ses fesses.
— Angelo, j'ai envie de toi.
Il ne répond pas mais ses mains qui se baladent sur mon corps me font comprendre que c'est réciproque. Il se caresse contre moi, provoquant des frissons incontrôlables partout sur ma peau.
— Déshabille-nous, halète-t-il en se redressant légèrement.
Je ne me fais pas prier. En deux temps trois mouvements tous nos vêtements retrouvent le sol. Je pourrais jouir au simple contact de son corps nu contre le mien. Tout se passe très rapidement, nos baisers s'enflamment, nos caresses se font de plus en plus désordonnées. D'un coup de bassin, je le plaque contre le matelas, remonte ses genoux contre mon torse pour avoir accès à ses fesses tout en admirant son visage aux joues rougies. Ses lèvres entrouvertes laissent échapper des soupirs qui me rendent fou. Je l'embrasse tout en faisant dégouliner le lubrifiant sur mon sexe érigé.
— Tu ne m'as pas répondu, susurre Angelo entre deux baisers, option une ou deux ?
Je place mon membre contre ses fesses alors que son souffle se coupe. Il me regarde avec tant d'intensité que mon cœur défaille.
— La deuxième, réponds-je en me glissant en lui.
Un cri lui échappe alors que sa tête se renverse brusquement. Mes doigts se referment sur ses hanches et je clos les paupières pour encaisser le déferlement de plaisir qui m'inonde. Ça faisait tellement longtemps, bordel, ce que c'est bon...
Je commence à me mouvoir seulement lorsque son corps se détend. J'y vais lentement mais assurément. L'orgasme afflux très rapidement et je dois me contrôler pour ne pas exploser dans la seconde. Il attrape mon visage et me guide jusqu'à ses lèvres. Je remarque les larmes qui perlent aux coins de ses yeux et ça me fait sourire. Il est heureux et je le suis aussi. Mon trésor brisé est désormais plus brillant que jamais. Le voir ainsi prendre du plaisir me ravage. Mes gestes s'atténuent jusqu'à ce que je m'immobilise complètement, subjugué par sa beauté. Les yeux clos, il fronce les sourcils.
— Will..., se plaint-il d'une voix chevrotante. Pourquoi tu... j'allais jouir.
Ses paupières s'ouvrent lentement, je suis égaré dans mes pensées et ses iris mordorés.
— Prends-moi, articulé-je sans même y réfléchir plus d'une poignée de secondes.
— Quoi ? s'écrit-il en se redressant sur ses coudes. Tu as dit quoi ?
Je m'incline vers sa bouche rougie par nos baisers et lèche sa lèvre inférieure qui semble irritée par des morsures que je n'ai pas su contrôler.
— Je te veux en moi.
Les yeux arrondis, il m'examine durant un instant qui paraît durer une éternité, puis ses paumes s'abattent sur mon torse afin d'échanger nos positions. Ses fesses se pressent contre mon membre douloureux alors que ses boucles retombent sur mon visage et chatouillent ma peau.
— Tu es sûr ?
— Plus que jamais je ne l'ai été, soufflé-je avec assurance.
Il acquiesce lentement, le regard brûlant. Sa main se fraie un chemin entre mes jambes alors qu'il presse davantage son bassin contre mon érection. Un gémissement m'échappe tandis qu'il insère un doigt en moi avec patience.
— Je n'ai jamais fait ça, Will.
— Tout ira bien, lui assuré-je en un murmure.
Il opine une seconde fois, enfonce son index plus profondément tout en inclinant la tête.
— Dis-moi si ça fait mal.
Il se déplace, glisse entre mes jambes ouvertes pour lui, place son membre contre mes fesses et inspire longuement. Il ne m'a pas suffisamment étiré, je sens mes muscles s'écarter douloureusement alors qu'il exerce une pression maladroite.
— Tu me l'as fait tant de fois, je devrais savoir comment m'y prendre mais ma tête est complètement vide, articule-t-il en ancrant ses ongles dans ma peau. Guide-moi.
— C'est parfait, Angelo. Je me moque de tout, même de la brûlure, alors vas-y, s'il te plaît.
Sans tarder, il progresse en un coup de rein. Je serre les dents, partagé entre céder à la douleur qui s'immisce en moi et le plaisir qu'il me possède.
— Embrasse-moi, quémandé-je à bout de souffle.
Ses lèvres s'écrasent contre les miennes, m'offrent un baiser qui élimine absolument tout sur son passage. Ses mouvements deviennent plus assurés alors qu'il gémit dans ma bouche. J'enroule mes bras autour de sa nuque en ondulant au même rythme que lui. Petit à petit, la gêne s'estompe et ne laisse place qu'au bonheur de sa présence. Sa langue glisse contre la mienne alors qu'il fond en larmes.
— Tu aimes ça ? Dis-moi que tu aimes ça, je vais crever, Will. C'est tellement bon d'être en toi.
— Continue, ne t'arrête pas !
Il obéit, accélère, heurte à chaque va-et-vient un point sensible qui me fait gémir. Je recueille ses pleures en passant mes pouces sous ses paupières alors que ses traits se tirent et laissent transparaître le plaisir qu'il ressent.
— Will, je t'aime, sanglote-t-il contre mes lèvres.
— Moi aussi. Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime, psalmodié-je alors que mon orgasme jaillit.
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