Chapitre 1 - la rivière
Dans une lointaine contrée ensoleillée vivait un petit homme haut comme trois pommes, qui s’appelait Tom. Il habitait une petite hutte de feuillage au bord d’un champ. Et, tous les matins, il allait cueillir des beaux pétales colorés pour confectionner un collier pour sa bien-aimée.
« Ah, qu’elle est belle, ma Lisbeth », pensa-t-il tout haut en caressant le collier presque achevé qui reposait sur ses genoux. « Il me manque juste de beaux pétales orange pour le parfaire. Il lui ira si bien. »
Mais les pétales en question, ces fameux pétales d'un orange flamboyant, il les avait aperçus un jour de beau temps luire d’un magnifique éclat loin de l’autre côté du champ. Une aventure dangereuse le séparait d’eux !
Cependant, tout courageux qu’il était, il décida de se mettre en route sans plus attendre. Après avoir préparé un balluchon avec quelques noisettes au miel, il se mit en chemin. Le soleil s’était levé et la rosée matinale luisait de mille couleurs sur le vert tendre des feuilles printanières. Le ciel était bleu, lavé de ses nuages par les pluies de la nuit.
« Quelle belle journée pour se mettre en route », se dit Tom.
Mais à peine était-il en vue du champ qu’il sentit son cœur se serrer. Devant lui roulait une rivière brunâtre, large comme un petit poney, impossible à traverser d’un bond.
« Misère, c’est dû aux pluies de la nuit ! Pourquoi n’y ai-je point pensé avant ? », se lamenta-il. Il faillit tout abandonner sur le champ. Mais une pensée à sa Lisbeth bien-aimée le ragaillardit. Il ne pouvait pas abandonner son rêve !
Il remonta le long de la berge à la recherche d’un gué mais n’en trouva point. Il décida alors de construire un radeau. Avec des morceaux de bois tombés entrelacés de brins d’herbe, il construit une coque. Puis une grande feuille lui fournit une voile. Il choisit finalement une brindille comme pagaie.
Après avoir poussé son bateau de fortune sur le fleuve, il sauta lestement sur son pont et se mit à pagayer de toutes ses forces. Malheur, l’eau du fleuve était trop puissante ! Elle l’emportait de plus en plus vite et de plus en plus bas, malgré ses tentatives désespérées pour tenir le cap ! Il finit par être rejeté sur l’autre berge dans une culbute, trempé et bien en aval de son point de départ. Son radeau avait quant à lui été englouti par les eaux boueuses. Il s’assit tristement au bord de la berge et étendit ses habits pour qu’ils sèchent au soleil. Décidément, son aventure ne se déroulait pas comme prévu.
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