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« … Et maintenant le titre du jour : une nouvelle femme a été retrouvée assassinée hier au soir. Selon une de ses amies, la dernière personne qui l’aurait vue serait un homme dans une Renault 25 Bleu métallisé. Son témoignage au micro de Michel Pointcarré.
‘ Ben en fait, il est pas allé tout de suite voir Paty, on l’appelait Paty entre copines. On discutait sur le trottoir. Mais y s’est pas dirigé tout de suite vers elle, il est d’abord venu me parler. Y m’a dit ‘Dites-moi mademoiselle pourriez-vous m’indiquer laquelle de ces jeunes personnes est Patricia Scelles ? … Merci mademoiselle…’
Y causait vachement bien… Vous l’décrire, j’pourrais mais j’garantis rien. Vous savez j’lai pas vu beaucoup. Disons qu’il était plutôt grisonnant mais il était pas vraiment vieux qu’sa voix elle faisait quarante, quarante-deux ans mas… Et puis, y s’est dirigé vers elle. Et là, elle est partie avec lui. Elle était comme ça Patricia, elle était prête à suivre n’importe qui pour peu qu’il a une grosse voiture et qu’il parle bien. Mais moi, si j’aurais été à sa place, j’l’aurais pas suivi. Oh ! Si on avait pu s’douter qu’e’r’viendrait pas…’
Voilà un tem... »
Jim désespéré coupa la radio. Il se prit la tête dans les mains. Des mains glissèrent sur ses épaules et son torse. Amy lui demanda ce qui n’allait pas mais Jim n’eut pas le courage de lui répondre. Le courage de lui dire qu’il était décidé à faire la chasse à ce monstre.
Dès lors, chaque soir, à la fermeture des archives Jim resta dans les locaux. Il descendit au premier sous-sol et se mit à fouiller parmi les documents qui s’y trouvaient.
Et il trouva. Il trouva dans un livre de l’an Mil des textes parlant d’un homme qui avait été amoureux d’une femme qu’il avait épousée. Et c’est là que le déclic se fit dans son esprit. C’était cela qui le gênait depuis le début. Toutes ces histoires se ressemblaient et elles ressemblaient toutes à celle-ci. Il avait déjà lu le livre quand ils l’avaient découvert. Heureux de cette découverte, il se mit à étudier les textes et documents s’y rapportant.
C’est ainsi qu’il apprit que cet homme s’appelait Jean-Baptiste d’Orléans, vivant à Paris mais le titre lui était légué de son père. Il s’intéressait à la magie noire. Un jour il fit la connaissance d’une femme. Ils se plurent et se marièrent. Malheureusement, cette jeune femme, dénommée Esmeralda TESSIER, était volage et son mari fut trompé presque immédiatement. Il ne pouvait supporter l’adultère et assassina donc sa femme avec un couteau. Il la fit disparaître prétextant un voyage important qu’elle devait faire. Mais ses voisins savaient qu’il jouait avec la magie et s’interrogèrent au sunet de cette disparition si bien que quelques jours plus tard, il était brûlé. Il se mit à hurler qu’il reviendrait et les gens se signèrent. L’histoire s’arrêtait là.
Tout concordait : les meurtres par couteu, le lieu de ces meurtres qui était le quartier où vécut d’Orléans, les qualités de ces jeunes femmes… Justement, pourquoi elles ? Et si… Mais non ! On ne voyait cela que dans les mauvais romans policiers. Pourtant… Oui. C’était bien cela : chaque femme portait une lettre du nom d’Esmeralda et était tuée dans leur ordre. La première : Thorel. La deuxième… Tiens qui était la deuxième ? Jim remonta rapidement et chercha fébrilement parmi les journaux du mois précédent. Oui ! La deuxième était là, ainsi que la troisième. Toutes deux dans la rubrique nécrologique qu’il avait lue le mois dernier. Ces fameuses femmes à qui il n’avait pas prêté attention. Evorel et Scarano. La quatrième : Patricia Scelles. Voyons. Où en était-il maintenant ? T-E-S-S restaient I, E, R. Il inspecta les derniers journaux toujours dans la rubrique nécrologique. Rien. Dans les faits divers ? Bien sûr ! Elles étaient là les deux disparues : Issartelle et Etienne. En restait une. Qui ? Apparemment il fallait qu’elle soit une femme adultère, ou une prostituée, et que son nom commence par R. Il feuilleta l’annuaire à la page R et en extirpa les femmes seules ou ne portant pas le nom de leur conjoint. De cette liste, il retira tous les noms qui n’étaient pas dans le quartier concerné. Il ne lui en resta plus que deux. L’une des deux était décédée depuis à peu près quatre ans. Il n’en restait plus qu’une.
Il allait pouvoir passer à l’action.
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