Rixe dans le noir

2 minutes de lecture

Entrée mouvementée dans le château scellé. Se protéger de la forêt hantée qui précédait nos pas usés. Pas d'issue, on ne peut s'échapper, ils continuent de frapper, de craquer, de taper, d'enfoncer, d'attaquer l'entrée. Pas le choix, il faut riposter. Seris le futé se place de côté, tire son épée, paré. Lorcal l'agacé, ne tient plus, prêt à saccager ce danger de son arme affûtée. Arpal, blasé, fatigué, dans l'inactivité se tient. Il attend le moment de frapper le mal en son sein. Les ténèbres entourent les braves, seuls les souffles saccadés révèlent leurs places dans ce hall sans lumière. La porte, ultime rempart contre l'inimitié, cède enfin aux assauts incessants des séides sauvages de la nuit sans nuages. Créatures volantes et piaffantes, piaillant dans le soir, lévitant dans l'espoir, de tuer, de mordre, d'arracher, de boire le sang des étrangers imprudents. Nuée d'ailes, de griffes, de magie criarde. Sans attendre, sans espoir de survie, les compagnons frappent au hasard, tuent, lacèrent, et font couiner les choses en l'air, qui retombent parfois recroquevillées. La lune au dehors éclaire, une scène délétère, un enfer de fer et de guerre, où le sang rouge et vert se mêlent à terre. Une horreur auditive, des cris dans la nuit, des arbres maladifs qui gémissent les prémisses d'une lutte pour la survie. Résonnent déjà dans les couloirs, les bruits malsains des bêtes qui hurlent leur haine aux hommes, de leur haleine horrifique. Toute discrétion est à oublier. Et déjà le nombre s'amenuise face aux guerriers, acculés, repoussés, mais déterminés, faisant tomber un à un, les agresseurs ailés. On râle, on souffre dans l'ombre, combien en reste-t-il ? Va-t-on vraiment en voir la fin ?

Oui compagnons ! Ils faiblissent, et s'enlisent dans une rixe où l'avantage est nôtre. Frappons juste et fort, faisons encore l'effort de tenir debout face aux monstres aux yeux fous. L'espoir nous fait tenir en ce lieu maudit, purifions l'endroit de son mal.

Et malgré une violence inouïe des derniers instants, les bretteurs restent constants, vont de l'avant. Frappent les épées et s'enfonce le fer, couine et pleure la portée des enfers. Saignent les coeurs et les corps, victoire et bonheur du rude effort. Les bras endoloris, on s'arrête, on s'appuie. Un dernier monstre s'enfuit. On s'observe, on déplore le sang versé si fort. Mais on est heureux, bien qu'inquiets, quant à la suite du périple. Quel est cet endroit ? Quelle était cette chose à la fênetre ? Allons nous enfin connaître quelque répit, et nous repaitre, de quelques denrées gentiment offertes ? Ou plongeons-nous, ce serait peu surprenant, dans un nouveau danger, impossible à éviter ?

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 4 versions.

Vous aimez lire Baram6 ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0