Chapitre 9 : Initiation
Richard, allongé sur Anthony, plonge son regard dans le sien, pour s'assurer que l'adolescent est prêt. Les deux hommes se dévorent des yeux, puis se reprennent la bouche avec envie, avec passion. Ils ont faim l’un de l’autre, jamais rassasiés.
Puis, les doigts ensalivés, Richard commence à jouer avec l’anus. Le poids de son corps est déplacé sur son avant-bras. Il attrape un tube de lubrifiant, en prend une bonne rasade. Tandis qu’il prépare l’orifice encore vierge, il parsème de baisers et succions la gorge de son compagnon. Ce dernier respire fort, transporté par la caresse innovante qu’il reçoit. Sa pomme d’Adam monte et descend chaque fois qu’il déglutit avec difficulté. Son amant l’explore de manière si sensuelle qu’il en a le souffle coupé. Son corps s’embrase, transcendé par le feu de son désir. Son sexe est tendu contre son bas ventre, droit et dur comme une épée.
Lorsque Richard s’apprête à mettre un préservatif, Anthony intervient. Il se penche vers sa queue érigée et l’enfile comme un avaleur de sabre. Richard se laisse faire, enchanté par cette initiative. Le gamin n’a pas menti, il n’est pas novice. Sa fellation est exécutée à la perfection, comme une danse maintes fois répétée. Anthony le déguste du bout des lèvres avant de le sucer avec voracité. Sa bouche est chaude, sa gorge accueillante. Richard s’y enfonce en ahanant. Il regarde son amant le pomper avec délicatesse, puis férocité, puis alterner les deux dans un ballet incandescent. Son envie de lui dépasse l’entendement. Il va crever s’il ne le prend pas maintenant.
Il tend la capote à son partenaire, qui la déroule sur son membre viril. Les deux hommes se rallongent l’un sur l’autre et continuent de s’embrasser goulûment. Richard le surplombe, conquérant. Il reprend son souffle et se penche vers son oreille :
— Dis Adieu à ta virginité, cette nuit, tu es à moi.
Disant cela, il lui mord le lobe et en lèche le pourtour, sous les gémissements de l’adolescent, conquis. Essoufflé, Anthony lui murmure :
— Fais ce que tu veux de moi, j’ai entièrement confiance.
Richard relève les cuisses de son amant et se positionne à l’entrée de son organe lubrifié. Doucement, par à-coups légers et répétitifs, il s’introduit en lui. Il ne le quitte pas des yeux, à la recherche de cette étincelle de satisfaction qui doit s’allumer. Anthony se mord la lèvre, pari gagné. Son regard vacille, ses paupières se ferment par intermittence. Richard progresse lentement pour s’assurer du plaisir partagé. Au moment où sa verge est à moitié rentrée, il voit Anthony le fixer.
— C’est ok ? demande Richard, inquiet.
— C’est... putain, c’est... continue.
Rassuré, Richard sourit et le pénètre un peu plus. Une pensée le traverse. Il est en train de dépuceler le jeune homme. Quoi qu’il arrive désormais, il sera pour toujours le premier. Cette idée le comble. Il aimerait lui dire mais se retient, de peur de l’effrayer. Pourtant, à cet instant précis, alors qu’il s’insinue dans le corps de son amant, il sent son cœur gonfler d’amour pour lui. Un amour sincère, puissant et inédit, qu’il s’interdit de lui confier. À la place, il lui offre un baiser empli de ferveur. Puisque sa bouche ne peut pas parler, elle peut au moins l’embrasser. Si seulement cela pouvait suffire à lui faire comprendre à quel point il est épris de lui. Richard est envahi d’un bien-être qu’il n’a jamais connu. Cette plénitude l’inonde. C’est la première fois que son cœur et son corps sont en symbiose.
Le front collé contre celui d’Anthony, il l’observe avec tendresse en s’insérant profondément en lui. Malgré l’engouement de son désir, c’est tout en retenue qu’il continue ses va-et-vient. Le corps du jeune homme s’habitue peu à peu. Anthony en réclame davantage. Richard s’exécute et, d’un coup de bassin, le pénètre jusqu’au bout, son sexe enfoncé jusqu’à la garde. Une salve de gémissements s’ensuit de chaque côté. La bouche contre son oreille, Richard s’enquiert :
— Tu aimes ?
— Et toi ?
— Évidemment. Je te fais pas mal ?
— Mal ? Carrément pas. C’est tout le contraire...
Anthony le lui confirme en geignant de plus belle lorsque Richard le lime avec délectation. Celui-ci commence à aller plus vite et n’hésite plus à chahuter son partenaire en se montrant plus directif. Ce dernier l’embrasse avec avidité en retour. Richard lui rend ses baisers avec dévotion. Il jongle entre la brutalité des assauts de son corps transpirant et la douceur des offrandes de sa bouche insatiable. Il glisse en lui avec plus de facilité, alternant des allers profonds et intenses avec des retours plus doux. Même s’il veille à ne pas être trop brusque, il n’hésite pas à souffler le chaud et le froid pour amener son amant à se perdre entre ses bras, entre ses draps.
Lorsque Richard se montre plus brutal, Anthony se laisse faire avec confiance, guidé par son instinct. Son amant sait comment le combler. À la rudesse de certaines offensives s’ensuit toujours la tendresse de leurs échanges. Richard se montre aussi attentionné que dominateur, ce qui déstabilise Anthony, pour son plus grand plaisir. Sens dessus dessous, il en redemande. L’attitude virile de son partenaire attise son désir autant que sa curiosité. Elle éveille en lui une envie de soumission, percée à jour par le quadragénaire.
Celui-ci le cloue au lit en bloquant ses poignets entre ses mains, en même temps qu'il le prend sans relâche. Anthony est sous son emprise et tous les deux adorent ça. Penché au-dessus de lui, Richard le maintient fermement et s’empare de sa bouche. Le regard planté dans celui de son amant, sa force laisse place à sa délicatesse, tandis qu’il effleure ses lèvres. Alors se propage sur le jeune homme une onde de volupté, un plaisir inouï qui le saisit et le terrasse.
— Tu peux... oh...
— Accélérer ? chuchote Richard.
— Putain oui.
La demande est une supplique dont son hôte s’enorgueillit. Il regarde avec satisfaction l’effet que ses élans procurent à Anthony. Le quadragénaire augmente la cadence. Son partenaire lui griffe le dos avec ses ongles. Des jurons de plus en plus grossiers ponctuent ses ahanements et invitent Richard à en donner encore plus. Les hanches de ce dernier butent à présent contre les cuisses fuselées. Il attrape celles-ci avec fermeté et cogne son bassin dans un claquement sourd. Bam, bam, bam. Cette symphonie reflète à merveille leurs corps exaltés.
Son orgasme approche mais il sait qu’il peut se contrôler. Pourtant ce n’est pas l’envie d’y succomber qui lui manque, mais il préfère jouir en même temps que son invité. Pour lutter contre son empressement, il oscille entre lenteur et célérité, refreinant ses ardeurs par moments, avant de tout envoyer.
Son amant devient fou lorsqu’en plus de le posséder, Richard saisit sa queue dressée. Il le masturbe avec entrain de sa main droite, dans laquelle il vient de cracher. Prenant appui sur son autre bras, il continue de le pilonner. Les deux hommes se meuvent de concert, sur la même longueur d’ondes : surexcités et consumés de désir. L’escalade est délicieuse ; ils en savourent chaque étape, leurs rythmes parfaitement synchrones. Leurs peaux brillent de sueur, leurs cheveux se gorgent d’humidité. Visages crispés par l’effort, ils expriment le même plaisir puissant à s’abandonner l’un à l’autre. La fusion est totale, leurs corps-à-corps, sublimés.
Anthony rejette les bras au-dessus de ses épaules, s’offrant davantage à ses coups de butoir. Tout son être vibre intensément. Il en veut plus, toujours plus. Où sont les limites ? Le jeune homme perd le sens des réalités, dominé par ses bas instincts. Toutes ses terminaisons nerveuses le brûlent, comme s’il avait la fièvre. Ses pulsions le contrôlent et le mettent sens dessus-dessous, au même titre que son amant qui le possède avec ardeur. Revenu à l’état animal, Anthony n’est plus qu’ivresse et exaltation.
— Prends-moi plus fort, halète-t-il, le corps en sueur.
Richard se retire d’un coup avant d’attraper son amant et de le retourner sur le ventre. Il lui saisit les hanches et relève son bassin d’un geste brusque, mettant son cul bien en évidence. Puis le sodomise aussi facilement que si le jeune homme avait fait ça toute sa vie. Sa queue entre avec fluidité dans ses chairs dilatées. Transpirant sous l’effort, il lui laboure les reins avec frénésie, encouragé par les geignements rauques de son partenaire. Son cœur s’accélère, prêt à lâcher.
En même temps qu’il le pénètre plus sauvagement, Richard le branle avec énergie. Bien qu’ayant déjà eu un orgasme, Anthony est sur le point de jouir une seconde fois. L’homme se régale de ce spectacle, de le voir devenir dingue sous ses assauts répétés. Comme au feu d’artifice, la fin s’annonce explosive. Ce n’est pas son jeune amant qui dira le contraire :
— Vas-y encore bordel, c’est bon, putain, c’est bon... défonce-moi, putain.
Le quadragénaire sourit. Il ne faut pas lui demander deux fois.
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