Chapitre 25 : Sapiosexuelle
Appuyé sur ses avant-bras, Erwann veille à ne pas écraser sa compagne, allongée sous lui. Heureusement pour eux, la voiture est spacieuse et leur laisse suffisamment de place pour déployer leurs membres. Sous leurs corps affalés, le revêtement en cuir est chaud. Erwann avait mis en route les sièges-chauffants. Judicieuse idée.
Tandis qu’il l’embrasse à pleine bouche, Gwendoline ondule sous ses caresses. Elle pose sa main sur son visage, dont elle effleure la joue blessée, traversée par sa longue cicatrice. Comme pour la soigner, elle y dépose de tendres baisers. Elle lui dit que, même balafré, il est séduisant, qu’il lui plaît toujours autant, si ce n’est plus, au fil du temps. Ses compliments lui font du bien et le rassure sur son apparence, qu’il juge depuis des mois monstrueuse. Elle l’aime, il le sait, il le sent, et chacune de ses attentions le lui rappelle. Lorsqu’elle passe ses mains dans ses cheveux, elle lui répète qu’il est beau, qu’elle le désire, qu’il la rend folle. Ses mots lui foudroient le cœur, nourrissent son âme affamée.
Privé d’amour pendant des semaines, Erwann se repait de ces déclarations qu’elle lui murmure à l’oreille. Ses cellules s’en regorgent, s’en remplissent, complètement vidées de leur substance. Elle chuchote ses louanges dans son cou qu’elle embrasse, sous son oreille qu’elle mordille. Il se laisse faire, savourant ces démonstrations de douceur, de tendresse, d’amour sincère.
Il lui répond avec la même intensité, lui rappelant combien elle lui a manqué, combien il s’est languit d’elle, de sa présence, de son sourire et de son rire. Leurs échanges s’entrecoupent de baisers profonds, d’étreintes qui s’éternisent, comme s’ils ne pouvaient plus se séparer.
Protégée par le corps massif de son amant, Gwendoline se meut comme une sirène, aguichante, sensuelle et demandeuse. Elle l’hypnotise, le laisse pantelant de désir, torturé d’envie, mais surtout, plus amoureux que jamais. Il caresse sa poitrine, observant ses réactions. Que veut-elle de lui ? Il doit la réapprendre, la redécouvrir, elle et son corps transformé par l’enfant qui grandit en elle. Ses seins bombés le rendent fou et il le lui avoue. Elle sourit, amusé de le sentir si fébrile face à ses nouvelles rondeurs. Il n’ose pas lui dire qu’il a toujours aimé les formes généreuses. Depuis qu’elle est enceinte, son corps le rend marteau. Certes, il la désire aussi bien svelte que plantureuse, mais ce corps maternant assouvi ses fantasmes secrets.
— Tu es tellement belle, mon amour... ta peau est si douce, on dirait du satin.
Elle lui répond en l’embrassant de plus belle, les sens aiguisés par cette proximité dont ils ont tant besoin, qu’ils attendaient impatiemment depuis des jours, des semaines. Elle enserre de ses bras son corps robuste contre le sien, s’imprégnant de sa chaleur réconfortante et de son odeur musquée. Elle l’invite entre ses jambes écartées, appréciant de retrouver son homme entre ses cuisses. Malgré son pantalon, elle perçoit son érection plaquée contre son intimité. Elle se frotte à lui, lascive, suppliante, ce qui pousse Erwann à en faire autant. Il presse son sexe sur son entre-jambes, glissant sur le tissu lisse de sa lingerie.
Sa lingerie ?
Sous sa robe, elle ne porte pas de collant, comme il l’avait cru, mais une paire de bas autofixants, noirs et bordés de dentelle, ainsi que des sous-vêtements de soie noire. Très, très excitants. Il lui en fait la remarque. Puis murmure, au supplice :
— Donc, en fait, tu veux juste me faire disjoncter, si je comprends bien...
— Ce n’est pas impossible, répond-elle, taquine.
— Tu es... absolument... divine.
— Divinement excitante ?
— Tu es plus que ça mon amour, mais c’est un peu l’idée. Pardonne-moi de ne plus trouver mes mots, mais avec ta tenue, tu viens de cramer les derniers neurones qui me restaient.
Elle éclate de rire et se coule de plus belle contre lui, le suppliant de lui faire l’amour. Tout en l’embrassant à perdre haleine, il dirige sa main plus au sud, s’aventurant vers sa culotte affriolante. Sous ses doigts délicats, le tissu léger l’est encore plus, presque comme s’il la touchait à nu. La barrière du textile, tel un léger voile, est le dernier obstacle à surmonter avant d’entrer en contact avec son intimité. Cela créé une attente délicieuse, une frustration excitante. Précautionneux, il l’effleure avec volupté, jouant avec son sexe humide et bouillonnant sous le tissu. À travers la fine lingerie, il essaie de deviner où se cache son point sensible. Lorsqu’il pense être au bon endroit, elle geint plus fort. Beaucoup plus fort.
Gagné.
Sa compagne respire plus intensément. Son souffle erratique vient chatouiller son cou. Il est heureux de la retrouver si demandeuse après ces semaines d’abstinence forcée. Il avait peur que son séjour en prison refroidisse ses ardeurs, mais il n’en est rien, au contraire. Erwann a même le sentiment que la grossesse majore la libido de sa partenaire. Ce dont il ne va certainement pas se plaindre, lui qui n’a pas eu la moindre activité sexuelle depuis deux mois. Sous ses sollicitations langoureuses, il la sent ultra-réceptive, complètement à la merci de ses caresses et baisers. C’est un régal de la voir s’offrir ainsi.
Désireux de la faire monter vers l’extase, Erwann fait tourner son pouce délicatement autour de sa zone érogène. Aidé du tissu délicat de sa culotte, son doigt glisse avec délice autour de son point sensible. La manœuvre est fluide, douce... efficace. Elle gémit et ondule sous lui, les yeux mi-clos, la bouche entrouverte. Il continue ses circonvolutions, de plus en plus rapides, de plus en plus insistantes.
— J’ai envie de toi, dit-elle en se mordant les lèvres de plaisir.
— J’en ai encore plus envie, crois-moi. Tu veux le faire ici ?
— Oui.
— On n’avait pas déjà fait un remake de Titanic au phare ? demande-t-il l’air de rien.
— Seulement la scène où il la dessine. Sauf que tu me photographiais. On n’a pas encore fait celle de la voiture. Il faut que l’on se rattrape.
Sa bouche près de l’oreille, il susurre :
— Tes seins sont emprisonnés sous ta robe. Je ne peux pas m’en occuper. Dis-moi comment te faire décoller.
— Parle-moi.
Il sourit. Sa compagne est une cérébrale. Sapiosexuelle, ses orgasmes passent d’abord par son esprit. Alors, il s’exécute et lui raconte combien il a pensé à elle, à toutes ces jouissances qu’elle a eues avec lui, depuis la première fois au phare. À ses cris de plaisir, à ses gémissements de bonheur, à son corps en pleine extase. Il confie l’avoir souvent imaginée en train de jouir, tandis qu’il la prenait profondément et en douceur, comme elle aime.
— J’aime aussi quand tu es sauvage, intervient-elle en gémissant.
— Je le redeviendrai.
— Quand ?
— Bientôt.
— Ça me manque, tu sais.
— Je sais. Bientôt.
— Tu y arriveras encore ?
— Si c’est ce que tu veux, oui.
— J’aime quand tu me domine, dit-elle en rougissant.
— Je sais.
— Tu le sais ? demande-t-elle, étonnée.
Est-elle si transparente à ses yeux ? Bien sûr que oui, il la connait si bien, tellement bien...
— Je me souviens du phare. Tu avais aimé.
— Tu recommenceras ? s’enquiert-elle, en vibrant de plus belle sous ses doigts délicats.
— Pour toi, je ferai n’importe quoi.
— Tu me le promets ?
— Je te le promets, mon amour.
La main d’Erwann s’active toujours avec beaucoup de légèreté sur son intimité. Cachée sous le fin tissu de soie, son sexe est brûlant et mouillé. Il le sent se gonfler à travers la lingerie qu’il utilise pour faire glisser ses doigts. La douceur de la soie apporte une touche d’érotisme, comme un écrin enveloppant un bijou. Il lui dit qu’il aime la sentir chaude et humide sous sa main, qu’il adore la voir se mordre les lèvres de plaisir, qu’il donnerait tout pour la regarder jouir sans cesse. Rien n’est aussi bon pour lui que de la voir prendre son pied.
Voyant que sa compagne s’abandonne de plus en plus, qu’elle gémit plus fort entre ses bras, il commence à l’embrasser avec passion. Les mots et les réminiscences de leurs ébats passés ont déclenché une puissante montée de désir. Gwendoline est de plus en plus excitée. Il sent son organe du plaisir se gorger sous ses doigts agiles, et leurs baisers enflammés ne font que la faire grimper encore plus.
Alors qu’il continue à s’occuper d’elle patiemment avec sa main, mêlant ferveur et délicatesse, Il la voit arriver peu à peu au bord de l’extase. Il est temps pour lui de sortir son arme fatale :
— Je t’aime, Gwen. Je suis raide dingue de toi. Je te veux avec moi pour le restant de mes jours. Tu es ma femme, tu es la femme de ma vie, Je t’aime, Gwen… je t’aime… je t’aime.
Écoutant l’accélération de sa respiration, il augmente la pression sur son sexe jusqu’à la sentir décoller, le corps tendu par une jouissance imminente. Lorsque cette dernière explose, les doigts d’Erwann, plus appuyés sur la zone, ressentent les spasmes de plaisir de sa partenaire. À peine a-t-elle fini de jouir qu’elle exige :
— Je veux te sentir en moi, mon amour.
— Viens sur moi.
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