Chapitre 26 : Une dernière pour la route
Il lui retire sa culotte, qu’il fait glisser le long de ses jambes gainées de voile noir et déboutonne son pantalon. Tout en riant, elle l’aide à s’en dépêtrer, ainsi que de son boxer, qu’il descend sur ses chevilles. Il la positionne à califourchon sur lui. Le sexe gorgé de désir, elle l’accueille en elle avec un soupir d’extase, rejetant la tête en arrière. Il la rejoint dans ses gémissements, le corps exalté par cette promiscuité retrouvée. Elle va-et-vient le long de son membre érigé, avec douceur, puis s’empale avec force. Erwann ahane, prêt à jouir.
— Je vais pas tenir, mon amour, je sors de taule ! se plaint-il contre son oreille.
— Ce sera un coup pour rien, c’est pas grave, je veux que tu viennes en moi.
Elle ralentit la cadence, jusqu’à s’immobiliser. Certes, elle veut qu’il explose en elle et sentir son sperme couler entre ses cuisses mais, en réalité, elle aimerait jouer les prolongations. Mais elle ne peut pas le lui dire, sous peine de lui mettre encore plus la pression. Alors, elle lui reprend la bouche avec délicatesse, priant pour qu’il ne finisse pas trop vite. Elle a envie de le garder en elle, de leurs corps soudés l’un à l’autre, de cette reconnexion physique après leurs retrouvailles émotionnelles.
Dans un effort surhumain, Erwann se contrôle. Il répond à ses baisers avec la même ferveur et se laisse guidé par ses mouvements doux. Son sexe vibre dans la moiteur de son entrejambe, dans l’humidité suave de son cocon brûlant. Gwendoline ondule sur sa verge. La position favorise la stimulation de son organe du plaisir, déjà comblé une première fois, et prêt à repartir. Si seulement, elle pouvait se frotter à lui ainsi sans qu’il ne se lâche trop tôt, elle aurait à coups sûrs un autre moment de grâce.
— Je veux t’entendre jouir encore, exige-t-il.
— Je peux y arriver, crois-moi.
— Fais-le, lâche-toi, bouge comme tu veux.
Incapable de résister au plaisir d’un nouvel orgasme entre ses bras, elle frotte son point sensible, gonflé et chaud, contre lui. Erwann utilise toutes les techniques de sa connaissance pour retarder le moment fatidique, mais quand il la sent au bord de l’explosion, il abandonne tout et la suit vers l’apothéose.
Tremblants et essoufflés, ils reprennent contact l’un avec l’autre. Erwann sourit, ravi d’avoir assuré, même si c’était moins une avant qu’il ne perde pied. Il se félicite de l’avoir faite jouir une première fois avec ses doigts car cet épisode a préparé le terrain pour la suite. Il est toujours plus efficace de porter une femme à l’extase avant de la pénétrer, si on veut la satisfaire durant le coït. Ces deux mois d’abstinence forcée n’ont pas réussi à le mettre minable et c’est au moins une chose dont il peut être fier.
Dans les bras l’un de l’autre, ils se reconnectent. Sa joue blessée posée sur la poitrine de sa compagne, il inspire le parfum qu’il aime tant. Gwendoline reprend ses esprits le menton posé sur le sommet de son crâne. Elle lui caresse le visage et glisse sa main dans ses cheveux.
— C’est pas un peu cliché le mec qui sort de taule et saute sur sa femme comme un affamé ?
— Pas si la femme en question est tout aussi affamée et qu’ils ont été séparés si longtemps, répond-elle en respirant toujours un peu trop fort. Et personnellement, j’adore les clichés. Surtout ceux-là.
Ils rient, soulagés et satisfaits. Après de longues minutes passées dans cette position, à cheval sur lui, Gwendoline se déplace, gênée par ses membres ankylosés. Il lui tend un mouchoir, qu’elle utilise pour se nettoyer. Puis, ils s’assoient l’un à côté de l’autre, épuisés. Il lui ouvre ses bras dans lesquels elle vient se glisser.
— Ce soir, on ne sera plus obligés de se contorsionner comme ça.
— Tu crois qu’on aura encore la force de faire l’amour après cette longue journée ? Tu sais qu’on est attendus pour un week-end de festivités.
— Je sais. Bud et Manon m’ont assez rabâché les oreilles avec ça. Je n’ai pourtant qu’une envie : être au calme avec vous tous et, ensuite, faire l’amour à ma femme toute la nuit.
Un frisson de plaisir la parcourt lorsqu’il prononce cette dernière phrase. Elle sourit et le regarde dans les yeux, puis déclare :
— Arrête de m’exciter.
— Mais je n’ai rien fait, se défend-il.
— Ce que tu viens de dire.
La voix de sa compagne n’est plus qu’un filet léger, presque un souffle expiré contre son visage.
— Que je voulais te faire l’amour toute la nuit ? Ben, c’est la vérité.
Elle tourne la tête de gauche à droite, un rictus malicieux au coin des lèvres...
— Pas ça...
Il réfléchit quelques instants.
— Parce que j’ai dit ma femme ? murmure-t-il contre sa bouche.
Gwendoline opine du chef, rougissante.
— Là, c’est toi qui veux m’exciter.
Ils pouffent de rire tous les deux, les yeux pétillants de malice.
— Ma femme, ma femme, ma femme, chuchote-t-il dans son cou.
Elle rit de plus belle, des larmes luisant au coin de ses paupières.
— À ce rythme-là, on n'arrivera jamais à repartir et à rentrer chez nous, dit-il en lui attrapant la bouche.
Nous, nous, nous...
Gwendoline s’empourpre de plus belle, heureuse d’entendre le chant de ces mots murmurés si doucement. Ils sont pourtant communs mais, prononcés par Erwann, ils font exploser son cœur. Avec lui, chaque parole prend une autre dimension ; elle est mise sens dessus dessous à chacune de ses déclarations. Elle voudrait figer ce moment et ne plus jamais repartir. Profiter de cet instant de fusion avec lui, enfin dehors, enfin libre, et savourer ces retrouvailles inespérées. Ses émotions sont décuplées, rendant magiques leurs échanges. Elle le dévore des yeux, insatiable. Il en est remué, surexcité.
Mu par une énergie renouvelée, Erwann sent son sexe durcir sous son tee-shirt.
— Arrête de me regarder comme ça ou je vais être obligé de te prendre à nouveau.
Elle le dévisage, un sourire mutin affiché sous ses yeux aguicheurs. Puis poursuit :
— Chiche ?
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