Chapitre 25
Ecrit en écoutant notamment : DJ Mad Dog – A Real Voice [Hardcore]
Le soir-même, avant de dormir, je démarre une délicieuse masturbation en pensant au corps musclé de mon Alexandre tel que je me le représente. Lorsqu’une vingtaine de minutes plus tard, je sens le plaisir monter, j’accélère mes mouvements, et caresse l’intérieur de mes cuisses de ma main libre.
J’imagine mon beau mâle me pénétrer avec tendresse et virilité, me caresser les pectoraux sensuellement et m’arracher quelques gémissements lors de quelques coups de reins plus rudes et profonds. Je passe mes bras dans son dos et l’attire de toutes mes forces contre moi pour l’embrasser en me déchaînant sur ses lèvres et son cou. Je suis à la fois totalement à sa merci, mais me sens également protégé par la virilité qu’il diffuse en moi. Je plane littéralement…
Le lendemain matin, pour me donner de l’assurance, je marche d’un pas fier vers le lycée, en sortant le torse pour me sentir plus viril et attirant. Je suis d’excellente humeur, même si je tends à m’impatienter quant à la soirée techno à laquelle Morgan compte m’amener après-demain soir.
Pendant toute la matinée, Alexandre et moi nous amusons à nous lancer des séries de regards malicieux, sans se faire repérer, ni par Lilian, ni par Victor. Cela a effectivement l’air de passer inaperçu concernant ces deux-là, mais moins avec le prof de physique :
— Dites-moi, Michaël, qu’avez-vous donc à vous retourner sans cesse ? Le fantôme de Newton serait-il sorti de l'antique armoire du fond de la salle ? Ou plus trivialement, espionnez-vous une charmante camarade de classe ?
— Réponse B, monsieur !
Surpris par ma remarque, d’une impertinence dont je ne suis pas coutumier, il s’exclame :
— M. Hincker, vous n’avez pas votre langue dans la poche, mais au moins vous égayez ma pauvre journée passée à tenter d’inculquer des principes de bases à une plèbe dissipée. Cependant, tâchez de ne pas avoir à me faire regretter plus tard ma magnanimité à votre encontre.
Après sa remarque digne d’une réplique de théâtre, il reprend paisiblement son cours au tableau. Alors que je croyais l’incident clos, une voix plus forte que les autres jaillit des bavardages ambiants :
— Vous vouliez dire UN charmant camarade, monsieur, n’est-ce pas ?
Le volume sonore dans la salle s’amplifie d’un coup, une partie de la classe s’étranglant de rire et l’autre s’indignant de ce manque de respect. Le calme finit par revenir après que M. Kwiatowski a proféré avec son si célèbre accent une menace d’interro surprise qui en a fait pâlir plus d’un.
*
**
Pendant toute la journée du vendredi, je me sens comme sur un nuage. Les heures de cours qui me séparent d’un week-end qui s’annonce terriblement émoustillant fondent lentement, et avoir le bel Alexandre à quelques mètres de moi me met en transe. Dimanche va être une journée intéressante… On a convenu de se retrouver chez lui en fin de matinée… D’ailleurs, je ne lui ai même pas demandé ce qu’il faisait samedi…
En fin d’après-midi, le prof de maths sort d’un geste sentencieux une épaisse pochette de son sac, qui s’avère contenir nos contrôles de la semaine précédente. Il navigue agilement entre les rangs en prenant un malin plaisir à égrener les notes de chacun en glissant de temps à autre un commentaire plus piquant…
— … Lilian, c’est bien, c’est sérieux tout ça, quatorze et demie,… Victor, si vous voulez avoir votre bac, il va falloir apprendre à dormir la nuit, quatre,… Michaël, c’est correct, vingt,…
Il finit par s’arrêter à la table d’Alexandre. Faites qu’il n’ait une pas trop mauvaise note… D’un coup, je me sens horriblement mal à l’aise de l’avoir envoyé paître pendant le contrôle la semaine dernière alors qu'il me réclamait de l’aide... Je serre les dents comme si c’était ma propre copie.
— Alexandre, vous valez sans doute mieux que ça, neuf.
Ça va… après tout, je peux toujours lui dispenser mes fameux cours très particuliers !
J’éprouve un magnifique sentiment de délivrance et d’excitation quand la sonnerie retentit enfin à cinq heures. Franchement, que demander de mieux qu’un tel week-end ! J’envoie un petit message à Alexandre :
— Ne t’inquiètes pas, avec ma méthode spéciale et approuvée, je te double ta note en un temps record.
Alors que je suis rentré chez moi, et que je me suis voluptueusement affaissé dans les profondeurs d'un canapé du salon, je prends connaissance de sa réponse :
— Ouais, en tout cas, moi, je vais te montrer un autre type de spéciale dimanche, mon petit Mika. Et ce qui est en train de doubler en ce moment, c’est la taille d’un truc avec lequel tu vas bientôt faire connaissance.
— Oh tiens, qui est-ce qui te donne ce diminutif si affectueux ?
Je me retourne d’un coup, sous l’effet d’une brusque montée d’adrénaline, et fait face au sourire goguenard de ma mère.
— C’est ta petite amie ? Tu ne m’en as jamais parlé !
— Oh mais non, ça ne se fait pas, ça, Maman, sérieusement ! Et puis d’abord, ça ne veut rien dire, ce surnom ! Même mon pote Lilian m'appelle comme ça.
Je prie pour qu’elle n’ait pas déchiffré la suite du message, sans quoi je mourrais probablement de honte sur le champ. Pour le coup, c’est plus le contenu indécent que le fait qu’elle puisse apprendre que je suis gay qui me pose problème, étant donné que mon père le sait déjà. Heureusement, mon souhait semble exaucé, et elle poursuit, avec un sourire à peine dissimulé :
— Bah, n'hésite pas à me la présenter un jour, si jamais... Et maintenant que j’y pense, tu n’oublies pas que demain soir, avant d’aller à ta soirée de bourrins, tu m’aides à préparer la maison, on reçoit des amis. Comment tu appelles ça, de nouveau, ta musique de dégénéré ?
— C’est de la techno, rien de plus normal, réplique-je, vexé qu’elle puisse sous-entendre que Morgan est lui-même à moitié taré.
— Et vous ferez attention, avec ton… Morgan, c’est le genre d’endroit où la drogue circule facilement...
— Oui, pas de problème, j’ai 17 ans, hein, soupiré-je, tout heureux de voir mon père débarquer. Je m’enquiers alors passionnément du bon déroulement de sa journée pour mettre fin aux réflexions de ma mère.
Dès le lendemain matin, je reçois un message de Morgan :
— Alors, prêt pour te retourner la tête à coup de basses ?
Euh, ouais, on va dire ça, même si je suis en réalité moins à l’aise que ce que je m’efforçais de paraître devant ma mère. Mais bon, avec Morgan, ça ne peut que bien se passer, et je m’empresse de lui en faire part par texto.
Cependant, avant ça, il faut se concentrer sur le match de foot de cet après-midi ! En plus, notre équipe reçoit le leader provisoire du championnat. Ça ne va pas être une partie de plaisir…
Ainsi, vers trois heures de l’après-midi, mon père, en sa double qualité de chauffeur et de supporter de notre jeune équipe amateur, nous emmène mon frère et moi au match. Je ne m’étais pas trompé, car effectivement, d’entrée, notre équipe se fait malmener dans tous les compartiments du jeu. On se retrouve menés un à zéro au bout de seulement dix minutes de jeu. Cela a au moins le mérite de nous réveiller, et on finit par se battre comme des chiens pour tenter de rivaliser, si bien qu’on arrive à la mi-temps en ayant maintenu ce score de un à zéro seulement.
La deuxième mi-temps est tout aussi acharnée, mais notre équipe peine à se montrer dangereuse offensivement, et le match se termine sur ce score de 1 à 0 frustrant. Je suis aigri, et en rentrant au vestiaire, Morgan vient me voir et me susurre :
— Ça va, mec, t’as fait un bon match, comme toute l’équipe d’ailleurs, mais ils étaient vraiment forts en face.
Je réponds d’une grimace seulement à moitié convaincue.
— Allez, de toute façon, on va oublier ça ce soir !
Nous nous séparons, lui partant directement en voiture avec un de ses amis, moi avec mon père pour aller rapidement préparer la maison avant de rejoindre directement Morgan à Strasbourg.
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