Chapitre 49

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Ecrit en écoutant notamment : Vortek's x Sköne – Lightning

Ma proposition de céder la place dans mon lit à Morgan, et ainsi de récupérer pour moi le matelas que j’ai installé par terre dans ma chambre, rencontre un franc succès :

— Mais quel honneur de pouvoir dormir dans le lit de mon amoureux ! Si là je passe pas une bonne nuit !

— Et moi alors ! Même si je devais m’allonger par 35 degrés sur un vieux matelas rassis et déglingué, en te sachant à côté de moi, je pioncerais mieux qu’au château de Versailles ! Sinon, j’ai l’habitude de dormir à poil, je suppose que ça ne te dérangera pas, n’est-ce pas ?

— Ahah, j’aimerais bien voir ça !

— Et toi ?

— J’avoue que c’est pas trop dans mes habitudes.

Nous nous déshabillons face à face, et je dois bien admettre qu’il a infiniment plus de talent que moi pour mettre en valeur son corps athlétique, ce qui fait s’activer mes glandes salivaires à fond dans un réflexe purement pavlovien. Mes yeux suivent d’eux-mêmes les étirements et déhanchements qui dévoilent son corps dans toute sa perfection.

Alors qu’il se pavane en boxer et qu'il sait que je n’attends plus qu’il enlève ce dernier vêtement, il se glisse d’un coup sous la couverture sous mes protestations véhémentes, en se justifiant de la sorte :

— Eh, imagine que tes cousins débarquent, on n’aura pas l’air con ! On a toutes les vacances, comme tu disais ! termine-t-il en relevant pendant un dixième de seconde la couverture afin que je puisse admirer son corps allongé, le découpage de ses abdominaux étant superbement accentué par la faible lumière ambiante.

— À me briser dans mes élans, tu ne sais pas ce qui t’attend cette nuit, tu sais ! réponds-je avec un air revanchard.

Nous programmons le réveil à 6h20, et l’idiot qui me sert accessoirement de petit ami semble dormir comme une souche même pas cinq minutes plus tard, alors que j’avais au moins tablé sur quelques câlins en toute discrétion… Finalement, ayant tout de même gardé quelques traces de la beuverie du midi avec Lilian, je m’endors presque aussi rapidement, abandonnant tout projet d’agression affective au milieu de la nuit.

Au petit matin, la sonnerie du téléphone m’écorche les oreilles, mais je n’ai pas le temps de la maudire, puisque je n’ai qu’à me tourner pour admirer Morgan ouvrir lentement des paupières encore lourdes. Après que j’ai coupé la sonnerie, il semble vouloir replonger dans les bras de Morphée, mais jaloux de celui-ci, je décide d’aller le secouer en douceur ; j’ai déjà appris que les chatouilles ne sont pas la solution optimale quand on a affaire à lui ! La méthode douce ne produit pas de résultat significatif, alors je soulève brusquement la couverture, ce qui le fait réagir au quart de tour :

— Maiiis ! J’ai froid là !

Animé d’une brusque pulsion affective, je m’écrase sur lui de tout mon poids en couvrant au mieux la surface de son corps exposée à l’air libre :

— Ça va mieux maintenant ?

— Ah oui, là c’est chaud ! lâche-t-il dans un râle profond.

Il me fait ensuite chavirer et prend ma place. Je me sens à mon tour délicieusement écrasé, aussi bien par son torse chaud et ferme que par une douce volupté. Alors que nous nous accordons encore trois ou quatre minutes de câlins supplémentaires, je sens ma respiration se couper brutalement lorsque je discerne Mia apparaître au coin de la porte. Et évidemment, en la voyant lui aussi, le réflexe de Morgan est de se coller encore plus fort à moi pour cacher au mieux notre entrejambe…

— Salut les amoureux, c’est mon frère qui m’envoie ! Debout ! Si vous voulez encore prendre une douche, faut se dépêcher !

Et elle disparaît dans une succession de bruits de pas rapides qui s’estompe rapidement. Morgan semble trouver la situation particulièrement cocasse, mais je lui rappelle qu’il ferait peut-être un peu moins le malin s’il avait été surpris par sa propre cousine.

Nous préférons nous doucher l’un après l’autre, ça sera sans aucun doute plus rapide que d’y aller ensemble ! Malgré nos efforts, nous avons à peine le temps de préparer quelques sandwichs avant de devoir cavaler vers l’arrêt de bus pour sauter dans celui de 7h04.

Nous arrivons une demi-heure plus tard à Strasbourg, d’où partent des navettes vers le parc d’attraction, après avoir terminé notre nuit malgré l’état plus que douteux des sièges.

Notre navette se gare finalement à 8h40, vingt minutes avant l’ouverture du parc, et nous nous amusons à nous rappeler le nom des différentes attractions que nous apercevons, pour passer le temps. Nous nous chamaillons sur les caractéristiques techniques de chaque, comme la vitesse maximale exacte du Silver Star, ou bien encore le nombre de simples et doubles vrilles sur le Blue Fire.

A 9h tapantes, les grilles ouvrent, et alors que la plupart des visiteurs se battent comme lors du Black Friday pour se ruer vers leurs attractions préférées, notre petit groupe de 5 flâne tranquillement le long des allées du parc. Nous sommes plus qu’admiratifs devant les efforts déployés par les employés pour décorer les lieux façon Halloween. Je suis particulièrement impressionné par la quantité absolument monstrueuse de citrouilles et autres courges décoratives qui jalonnent toutes les ruelles sur toute la surface du parc. Je connais certains producteurs qui ont fait une bonne partie de leur chiffre d’affaire annuel !

Mia nous interpelle lorsque nous passons en face de l’entrée du train fantôme :

— On y va ? Mes amis m’ont dit qu’il est super bien !

Je suis moyennement chaud pour ce genre de délires, mais devant l’enthousiasme affiché par Nathan, Morgan, Alexis, et sa sœur, je ne peux que m’incliner face à la majorité. Je ressors alors quelques minutes plus tard après avoir essuyé quelques visions peu ragoûtantes de squelettes désarticulés et de zombies à moitié décharnés qui me hurlent dessus en sortant de trappes dans le mur, ou encore après m’être effrayé de mygales factices qui descendent du plafond pour venir me chatouiller les cheveux. Je ne suis pas si froussard que ça, mais j’étais quand même bien soulagé d’avoir mon Morgan à côté !

Nous débutons la journée en douceur avec le train suisse, qui ne dépasse guère les 50 km/h, et en sortant, je me plais à suivre le sourire ravi de Morgan. J’étais sûr qu’il allait recommencer à me toucher avec insistance comme dans le train fantôme, mais cette fois-ci, il s’est contenté de s’arrimer fermement à la barre de sécurité.

Nous continuons ensuite à nous promener en quête d’une nouvelle attraction, et passons – par le plus grand des hasards – devant le fameux Blue Fire. Cette fois, c’est mon frère qui se réjouit en voyant les wagons effectuer le looping et les vrilles, et Mia s’exclame :

— Allez les gars ! La file est pas trop longue ! J’en ai rêvé toute la semaine !

Morgan réplique :

— Euh, je ne voudrais pas te décevoir, mais je ne suis pas sûr que tu aies la taille suffisante… Je peux les attendre avec toi si tu veux !

— Si ! J’ai vérifié sur leur site internet : il faut 1m30 ! Et la dernière fois que je suis allée chez le médecin, il m’a mesurée à 1m42 !

— Allez, c’est parti ! lancé-je en tirant le bras de mon amoureux.

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