ah, l'école...

4 minutes de lecture

 Quand on parle de scolarité, ce qui revient le plus, ce sont les réformes qui partent dans tous les sens et qui nous font remercier le ciel d'être sortis de là, les jeux dangereux qui se sont étendus aux réseaux sociaux, et le harcèlement.

 J'ai l'impression que tout le monde découvre ce monde terrible où de jeunes enfants s'en prennent à d'autres, plus faibles, devant les profs (qui ne réagissent pas pour beaucoup... "Il faut bien que jeunesse se passe" comme ils disent) ou à la sortie des classes.

 Cela peut commencer dès la maternelle. On voit un enfant différent, on ne comprend pas alors on a ce réflexe de l'éloigner, de ne pas le mêler à nos jeux. J'ai eu de la chance en maternelle. Il faut dire que je n'y suis pas restée longtemps. Mais du CP à la terminale, j'ai été victime de ces gamins qui se complaisent dans l'enfer qu'ils font vivre aux autres. 

 Aujourd'hui, on parle de numéros verts mis en place pour les élèves ou leurs parents inquiets. On parle des différentes façons dont certains ont mis fin à leurs jours à cause de harcèlement. Surtout qu'aujourd'hui, après les cours, on peut continuer à faire du mal via les réseaux. On parle des traumatismes que les tortures psychologiques et physiques peuvent créer, du sentiment d'insécurité quand on voit que les adultes ne réagissent pas, voire même aident les harceleurs. Qui n'a pas eu au moins un prof qui l'a dévalorisé devant tout le monde??

 Aujourd'hui on parle... Mais hier?? Et avant-hier?? Parce que ce genre de pratiques existe depuis si longtemps. Je suis certaine que nos parents l'ont vécu ou vu vivre.

 Quand on sait que porter plainte ne sert à rien, qu'on n'est pas crus et qu'il faut qu'on ait un pied dans la tombe ou qu'on ait sauté le cap pour avoir un peu de crédit, j'ai peur. Peur pour la prochaine génération, peur pour l'actuelle qui souffre au moment où j'écris ces mots.

 L'école devrait être un havre de paix et de connaissances, loin des conflits familiaux devenus omniprésents. En maternelle, on apprend les bases de la vie et on continue dans les classes supérieures, engrangeant les connaissances. Je dois avouer que je ne sais toujours pas à quoi me sert de connaître le théorème de Pythagore ou la date de naissance de Louix XIV dans mon quotidien, mais ça peut servir au Trivial Poursuit !

 Petite, je rêvais de devenir professeur des écoles. J'ai même fait un stage en ce sens quand j'étais au collège. Chez mon ancienne institutrice. Mon frère était dans sa classe. Je vous laisse imaginer le malaise, surtout qu'il ne pouvait plus mentir en disant qu'il n'y avait pas de devoirs. La vie en a décidé autrement, malheureusement, mais je sais que les enseignants luttent pour leur travail et pour apprendre des choses à leurs élèves. Malheureusement, ils ne sont pas formés à voir si il se passe quelque chose de grave. Ils ne voient pas, dans leurs classes surchargées, si un élève va plus mal qu'un autre, et même, avec la conjoncture actuelle, ils peuvent penser que c'est quelque chose qui se passe à la maison...

 Je sais qu'on est sensé choisir une classe et développer, mais le harcèlement se passe dans toutes les classes, et les plus immatures continuent d'être des bourreaux à la fac. C'est une réalité qui mérite d'être entendue. Les élèves qui subissent ont peur d'aller à l'école, peur d'ouvrir la bouche de peur que ça soit encore pire, peur de participer en classe parce qu'ils ne veulent pas être remarqués, peur d'aller à la récré, peur de rentrer chez eux parce que cela signifie être seul, sur le chemin, avec le risque d'être suivi, frappé, insulté.

 Parents, si vous lisez ce texte, encouragez vos enfants à parler qu'il s'agisse d'eux ou d'un camarade de classe, vous ne devez pas laisser passer ça. Mes parents n'ont rien fait, j'ai 35 ans et j'en souffre encore. Montrez que vous croyez votre enfant. Si il sent qu'il n'est pas cru, il ne dira rien et continuera de souffrir ou de voir souffrir en silence.

 Enseignants de toutes sections, même si ce n'est pas évident vu les réformes des programmes et le nombre d'élèves à gérer, pitié, gardez les yeux et l'esprit ouverts. Montrez que vous restez accessibles si un élève veut se confier, n'ignorez pas le problème et faites le nécessaire s'il-vous-plaît et surtout, ne rentrez pas dans le jeu du "Bouh tu as eu une mauvaise note, tu es un mauvais élève". On ne peut pas être bons partouts. J'ai eu 18 en littérature et 2 en maths au bac, les notes ne veulent rien dire...

 Elèves, parlez ! A vos parents, à vos profs, à vos amis ou à leurs parents, à un adulte en qui vous avez confiance. Ne vous laissez pas faire, vous avez plus de pouvoir que vos bourreaux ne le pensent. Votre intelligence, votre différence, votre handicap... tout ça c'est votre force ! N'ayez pas peur de parler, jamais.

 Désolée si ce texte ne remplit pas les conditions du défi, à l'auteur d'en juger, mais je devais parler de cette réalité, et ça me semblait le bon moment et le bon endroit.


NB : Le 3018 est le numéro vert national de prise en charge des victimes de cyberharcèlement et de harcèlement à l'école. 100% anonyme, gratuit et confidentiel, il prend en charge des milliers d'appels par an afin d'écouter, informer et conseiller ces publics, du lundi au samedi de 9h00 à 20h00. Vous pouvez également composer le 17 ou le 112 si besoin.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Athaliel Haradelle ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0