Lune
En mère attentionée, sur moi, le soir tu veille
Tu effraye parfois le monde quand les nuages te cachent
Soupoudrée de quelques cratères, qu'on croirait vermeil
Comme Un bijoux de nacre, comme le sang, tu fais tâche
tu éclaires le monde de ton aura diaphane
Dans la nuit noire qui s'impose, tu sais faire contraste
À la manière d'une rose blanche, qui s'endore, se fane
Tu brilles sans artifices de tes rayons si chastes
Alors même que sous tes yeux, on commet des crimes
Tu observe les faits, témoin de l'ignoble humanité
Ne ratant rien du spectacle, empreinte d'une joie infime
Pensant au lendemain sans toi, à la victime oubliée
Il t'arrive parfois, le soir, quand tu te lèves de penser à la fin
De ces tours infinis qui seront un jour vainc, au moins y-en-a-t-il une ?
Il t'arrive, taciturne, de songer à ta retraite, le matin
Mais s'il y a bien une chose que tu sais, c'est que tu es seule, ma lune .
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