Syrie
Une larme tombe, née des pleurs d’une enfant
Au milieu de bombes elle sanglote doucement
Son père est parti vers un pays meilleur
Sa mère est morte, de chagrin et de peur
Elle reste assise dans les gravats, sans nom sans famille
Une chose que les autres savent : c’est une fille
Anonyme mais humaine, on la dit mâture
À 5 ans, dans ses yeux une flamme pure
Elle connaît l’injustice, et aussi les armes
Un papier, un crayon, comme Cyrano, une larme
Emportant son panache comme on porte sa gouaille
Elle s’est construite une armure, un filet de maille
Tressé de douceur, d’amour de gentillesse
Il retient en son coeur une dangereuse tigresse.
Elle reste malgré tout femme et se met à écrire
Pour un peu de justice, mais aussi pour rire
À treize ans elle s’en va de sa ville natale
Elle construit une nouvelle vie, a la niak et la dalle
Mais continue de lire, et ses pensées s’évadent
Elle réapprend la vie, mais sans nuances : c’est fade…
Téméraire elle décide, de devenir avocate
Mais là encore une fois, ce fut une échec mat
Amoureuse du théâtre elle devient comédienne
Pour que son passé n’en fasse plus des siennes
Elle jète tout sur le texte la lumière les planches
Elle désire écrire une pièce mais : page blanche
Une larme tombe, née des pleurs d’une femme
Au milieu de la scène elle sanglote doucement
Son univers s’envole tout son travail, son âme
Elle s’écroule sur les planches : le dernier jugement
Le bois absorbe les larmes puis lentement les effaces
Place au spectacle de la vie : laisse ta trace
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