Il est temps

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Il est temps de finir cette histoire et pourtant nous n’en sommes qu’au début. Vous trouvez cela bien étrange ? Et si rien n’était plus beau que de se dire que la conclusion n'en est que plus somptueuse, lorsqu’elle appelle une suite.

En écrivant ces quelques mots, je réalise tout à coup que je prends la bonne décision. Je dois aller de l’avant pour me reconstruire à nouveau et laisser derrière au loin, ce qui depuis trop longtemps me pèse. Je me sens pousser des ailes lorsque mes doigts sur le clavier s’agitent pour raconter un peu de moi, un peu des autres, au travers de mes vers et de mes histoires.

J’ai trouvé là, un espace dans lequel mon cœur peut s’exprimer librement, pleinement. À chaque fois je vais puiser mon inspiration dans les petits riens de la vie, un oiseau, une fleur, une musique, un texte que je découvre, ou tout simplement un mot que j’entends. Je dépose jour après jour, toutes mes pensées sur le papier parce que j’ai découvert que c'est pour moi la plus belle façon de transmettre ce que je suis. Cette hypersensible qui laisse échapper une larme devant peu de choses qui pour certains pourraient passer inaperçues voir sembler anodines.

Et si finalement, c’était mon histoire que je venais ici vous conter, en vous dévoilant ce qui est au fond de moi. Petit bout de femme fragile, qui dans son cœur puise la force de vous livrer son plus bel espoir, celui de penser que rien n’est impossible, qu’il faut juste accepter de croire en soi et en ce que l’on est, pour pouvoir se relever et repartir , malgré les égratignures et les plaies. Je suis venue vous dire que rien ne sera parfait, que rien ne sera facile, et pourtant il n’y a pas d’âge pour essayer de rompre les amarres qui vous retiennent contre votre gré.

La première étape, je l’ai franchie il y a douze ans quand j’ai dû prendre une décision qui a surement fait souffrir ceux qui m’entouraient et qui partageaient ma vie à ce moment-là. Ils n’ont pas su accepter le choix que je faisais. Devais-je rester prisonnière de cette tour dorée, que l’on m’avait construite depuis tant d’années ? Rester cachée et me noyer jour après jour ou finalement bousculer ma vie pour gagner cette liberté que je méritais ? Ne voyez là aucun égoïsme, juste beaucoup de courage de devenir la femme que je me devais d’être.

L’écrire aujourd’hui, le partager pour exister et être cette personne à part entière. Ce choix, je l’ai aussi fait par amour, parce que c’est ce que nous cherchons tous. Trouver notre essentiel, celui qui nous apportera cette bulle d’oxygène qui nous permettra à nouveau de respirer. Et c’est ce choix que j’ai fait. Peut-être que pour vous il semble insensé, irraisonné, voir fou. Je n’attends pas de vous que vous me compreniez. Je veux juste vous dire que les liens du sang ne sont pas forcément ceux qui nous apportent le nécessaire. Moi, ce que je recherche avant tout ce sont les liens du cœur, ceux que je tisserai patiemment au fil de mes rencontres.

Un soir de mai, tout a basculé. Quelques petits mots posés avec toute la force qui me restait et qui m’ont enfin arrachée de ce monde dans lequel je me trouvais prisonnière, n’étant plus que l’ombre de moi-même. Ce que j’ai dû encaisser ce jour-là, aurait pu me terrasser, mais ces regards méprisants ont brisé cette carapace dans laquelle je me cachais. Enfin, je pouvais avancer la tête haute, gagnant cette indépendance dont on m’avait privée pensant sans doute me protéger.

J'ai claqué la porte sans regrets. Ils ne m'apportaient rien, essayant seulement de me faire douter de mon choix. Les derniers mots, même si je les entends encore parfois résonner en moi, ne sont plus que des souvenirs qui s’étiolent avec le temps. La rancune. Je ne connais pas, je la laisse à ceux qui n’ont plus que ça pour assouvir leur méchanceté. Le temps a passé, j’ai rouvert la porte à ceux qui ce jour-là m’ont détestée, parce je devais leur donner une nouvelle chance et même si l'entente n'est plus parfaite, elle a le mérite d’exister. Mes choix ne sont surement toujours pas compris et acceptés, mais ce n’est plus moi la responsable, les pardons je les ai offerts, maintenant je veux continuer à aller de l'avant.

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