Le 9 janvier,

Dame Elerinna,

Nous avons quitté Salh en milieu d’après-midi sous les cris des habitants. Notre route ne fait que commencer dans ces terres où la vermine se cache pour mettre en œuvre un sombre dessein. Nous avons marché pendant longtemps, d’abord sous un puissant soleil puis sous les larmes du ciel de lavande.

À la vesprée venue, je me suis reposée à l’arrière de la roulotte, bercée par les murmures de mes braves compagnons. À peine endormie qu’on m’a réveillé. Quatre heures passées à rêver de vous, Elerinna.

Pendant le reste du voyage jusqu’à la Vallée du Dernier Souffle, j’ai pu m’entretenir avec le commandant. Il vous a évoqué ainsi que la pression que vous subissez pour n’avoir encore aucun prétendant. Il est très étonné que nous nous sommes vus, vous et moi, au moins neuf fois sans que nos deux clans n’en soient informés. Il m’a également parlé de quelque chose que vous ne m’aviez pas dit concernant votre emploi à la Tente des Guérisseurs. Vous m’en parlerez, j’en suis sûre.

Pour accéder à la vallée, il faut traverser un long pont suspendu. Le Pont Étoilé est une véritable antiquité, de plus quelques trous pimentent le chemin. La bonne nouvelle, c’est que les villageois des deux rives se chargent de le rénover. Quand Aspoilin se meurt, une infime partie de l’espace nous enveloppe dans un cocon et cette dernière scintille jusqu’au matin suivant.

Avec cette lettre, je vous fais parvenir une photographie de ce lieu magique.

Salahris sonne les trois dernières notes ; obligation de joindre Morphàs pendant quelques heures afin d’être en forme à l’entrée de la Vallée du Dernier Souffle.

Que ce baiser te parvienne, Elerinna.

Votre chère et aimée,

Astal

Guerrière du Premier Cercle

Clan Astarshk