2020, déjà …Comment entamer sereinement cette nouvelle année sans évacuer ce qui me pèse depuis ce terrible et insolite jour où je découvris l’Effroyable vérité que j’aurais préféré ne pas savoir . Pourquoi moi ? Pourquoi cette folle aberration m’est-elle tombée sur la gueule des années après, alors qu’il y’avait des plombes que… l’on avait pu enfin tourner la page !!

Aussi, c’est par ces deux émotions contradictoires, effroi et soulagement, que j’entame ici le récit stupéfiant de cette affreuse mésaventure . Oui je dois, pour ma santé mentale, évacuer ce lourd fardeau, que je compte bien laisser derrière moi, là d’où jamais il n’aurait du ressortir .

C’était par une belle après-midi de ce maudit 10 octobre de l’an dernier, précisément, que je délaissais l’ordinateur pour aller prendre l’air en me baladant par les chemins de campagne, si propice à se ressourcer . Les oiseaux chantaient, le ciel bleu, le soleil rayonnant… Vraiment, tout était parfait sans que vienne taper l’incruste ce truc totalement dingue et horrible à la fois !

Perdu dans mes pensées, et le regard droit devant, je n’avais sur le coup pas entendu l’homme qui m’appelait depuis la cour de sa maison en bord de route sur ma droite . Je me souviens encore de ses tous premiers mots : «Pardon, Monsieur, pouvez-vous m’aider à porter ça, s’il vous plaît ? »

Des mots tout simples, une banale phrase qui pourtant s’avéra le tout début d’un merdier sans nom ! Je me retournais et vis un jeune homme, la quarantaine, bonne bouille, en train de galérer à essayer de porter une grande plaque en fer, une porte ou une table peut-être . Peu importe, cela ne me regardait pas .

« Bien sûr ! », m’empressais-je de répondre avec l’inconscience de la bonne poire de service ignorant qua sa bonté allait le perdre …Et c’est ainsi que j’aidais cet homme à porter cette plaque dans son atelier attenant à sa petite fermette . Pour me remercier, il m’offrit à boire un jus d’ananas bien frais, et ce n’était pas de refus car ce machin avait été lourd à charier .

De lui-même, sans que je lui demande quoi que ce soit, il m’expliqua que cette grande plaque était la dernière pièce à installer sur une ….attraction de fête foraine .

« Ah bon ?...quel genre d’attraction ? » fis-je pour manifester un minimum d’intérêt à quelque chose à laquelle je ne pensais pas du tout profiter puisqu’encore en chantier, et que je comptais laisser son auteur l’achever .

- Du genre surprise ! me répondit-il après quelques secondes d’hésitation.

Je souris poliment pour cacher ma déception face à cette réponse on ne peut plus vague, et comme pour me venger, je lui dis, tout en me relevant pour remettre la chaise à sa place :

- Bon, je vais vous laisser continuer, et moi poursuivre ma balade par ce beau soleil . Merci encore pour le jus.

- Avec plaisir, mais vous pouvez rester, je vais vous la montrer, je vous dois bien ça. », lâcha finalement l’homme comme pour se rattraper .

Soudain frappé d’indécision par sa réplique, je ne sûs sur le coup que faire …. J’avais bien quelques minutes de plus, le soleil n’allait pas se coucher encore . Et ce n’était pas la 1ere fois que je faisais le même chemin qui était depuis longtemps entré dans la liste des étapes cultes de ma morne routine . Il pouvait bien attendre, et ce vilain défaut qu’est souvent la curiosité ne cessait de me ronger .

Histoire de voir quelque chose faisant preuve de créativité, ce qui n’était pas pour me déplaire, et qui sortait de l’ordinaire … Ah, ça, pour ce qui est de sortir de l’ordinaire, j’allais être servi plus que de raison !

(à suivre)