Chapitre 2 : La Chose
- Bon d’accord, mais pas trop longtemps alors … lançai-je sans réfléchir aux conséquences désastreuses de cette réponse totalement aveugle .
C’est ainsi que l’homme me fit signe de le suivre, tout en me scrutant de la tête au pied d’un regard interrogateur, comme s’il essayait de saisir quelque chose qui lui échappait . Ou peut-être lui avai-je tapé dans l’œil ?
Il ouvrit la porte d’une pièce jusque là fermée à clé, et au milieu de ce bric-à-brac, se dirigea vers quelque chose d’assez haut, recouvert d’une bâche grisâtre qu’il enleva, dévoilant ainsi à mes yeux une espèce de cabine toute noire, contrairement à celle bleue d’un certain Docteur .
- C’est un photomaton ? dis-je en me demandant où pouvait bien être l’originalité d’une telle banalité qu’on peut trouver dans n’importe quelle grande surface .
- Oui mais j’ai quelque peu changé l’intérieur, me répondit-il en tirant le fin rideau bariolé de couleurs contrastant avec le noir de la cabine .
Une banquette, des écrans, des boutons, et même un clavier et des leviers …Un peu trop pour un simple photomaton, mais très inventif comme décorations, un genre steampunk qui n’était pas pour me déplaire, même si j’étais alors loin de m’imaginer que j’allais déchanter …
J’entendi un bruit sur le dessus du photomaton …Je reculai de trois pas pour apercevoir…deux oreilles pointues dépasser…
- Ah c’est ma petite Kitty, précisa l’homme, toujours là pour me tenir compagnie et me réconforter quand ça me prend un peu la tête !
La chatte à la robe noire et yeux comme des étoiles qui luisaient dans ma direction, me dominait du haut de son étrange trône de ferraille bâti par son humain . Je lui tendai ma main qu’elle tapota de sa petite patoune avant de la voir sauter sur la table chargée de matériels de bricolage à côté, et sauter ensuite au sol pour se frotter à ma jambe…Elle m’avait déjà adopté ! Pas farouche la petite damoiselle !
L’homme me dit qu’il ne voudrait pas abuser de moi, mais que si je voulais bien l’aider une dernière fois pour mettre cette maudite porte de fer dans son encadrement de la cabine . Je me tuai le dos mais après avoir fait ce sale boulot, je me rassis un moment pour récupérer .
L’homme me remercia et me demanda si ça me dirait de voir marcher son appareil.
- Puisque vous me tendez la perche, lui répondi-je ….
Il m’invita de la main à entrer à l'intérieur, mais je n’étai pas rassuré tout-à coup . Brièvement se pointa dans ma tête un scénario de séquestration où il m’enfermait dans cette cage ! On pourra me traiter de parano mais après tout, je ne le connaissais pas !
Puis, je me rappelai que d’après lui, ce n’était qu’une attraction de fête foraine, mais savait-on jamais …
Devinant ma pensée à mon air méfiant, il me sourit et me dit de ne pas avoir peur, et que pour prouver sa bonne foi, il allait entrer le premier, avant de s’exécuter . L’espace étant assez restreint, il ne pourrait pas sortir sans que je le fasse en premier.
Alors j’entrai à mon tour, et à sa demande je fermai la porte, balayant la pièce du regard en espérant que je reverrais la lumière du jour filtrant par les fenêtres …
La féline Kitty s’infiltra rapidement dans l’entrouverture encore restante de la porte que je finissai de fermer, comme si elle craignait de laisser aller son humain seul sans elle avec un parfait inconnu elle ne savait où …
(à suivre....)
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