— Idan ! Réveille-toi ! Je crois que j'ai oublié de faire mes devoirs !

— T'es saoulant, mec, répondit machinalement Idan, à moitié endormi. (Il se leva doucement, frotta ses yeux et enchaîna, les yeux toujours fixés sur son ami :) Je suppose que tu veux de mon aide ?

Avec un sourire malicieux, Elias posa sa main sur l'épaule d'Idan, et son sourire s'élargit :

— Poisson d'avril... en novembre ! C'était juste pour te faire bouger, gros paresseux !

Avant qu'Idan n'ait pu réagir, le blond partit en courant, quittant la chambre avec un rire en fond. Quel gamin... à 15 ans...

***

Après avoir salué Meane à la sortie du bus, les trois amis discutèrent de tout et de rien en rentrant au lycée. Meane, comme à son habitude, affichait un grand sourire plein d'énergie, laissant entrevoir ses dents parfaites. Elias, lui, arborait un sourire éclatant, capable de faire craquer n'importe qui, tout en observant son amie échanger avec elle. Quant à Idan, de son côté, il ne semblait pas vraiment écouter leur conversation. Il était ailleurs, tout simplement. Lui-même ne pourrait même pas dire à quoi il pensait.

En scrutant autour de lui, détaché de la conversation, Idan aperçut la petite silhouette qui lui était familière depuis peu.

— Je reviens, dit-il rapidement à ses amis avant de partir.

D'un pas plus rapide, Idan se dirigea vers Aloïs, assis seul sur un banc. À une dizaine de mètres de lui, ce dernier le remarqua. D'un bond, il se leva et partit dans la direction opposée. Même si cela le blessa un peu qu'Aloïs fuie en le voyant, Idan se lança à sa poursuite.

— Aloïs !

Avec un soupir de désespoir, ce dernier s'arrêta à contrecœur et se tourna vers Idan, sans être du tout essoufflé.

— Pourquoi t'es là ?

Amusé par la question du petit brun (qui semblait si petit à côté d'Idan), celui-ci esquissa un rictus.

— Pourquoi tu me fuis ?

Le regard bleu intense d'Aloïs plongea dans les yeux verts d'Idan. Puis, dans un souffle, il tourna les talons et reprit sa marche, sans prononcer un mot. Alors qu'Idan voulut le rattraper, la sonnerie retentit. Aloïs se tourna alors de nouveau vers lui, le regardant comme si c'était de sa faute. Il remit une mèche rebelle derrière son oreille, et Idan sourit, dévoilant toutes ses dents :

— Suis-moi, je vais te guider vers la salle.

Aloïs souffla un nouvel air d'agacement.

Idan ne put s'empêcher de lâcher un petit rire.