Chapitre 12 - Idan

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Ce mercredi-là, deux professeurs sur quatre étaient absents, accompagnant une classe de première à un voyage scolaire d'une dizaine de jours. Meane, comme d'habitude, avait préféré ne pas venir, mais cela n’étonnait pas du tout Idan. Il la voyait bien, en ce moment même, en train de se perdre dans un manga tout en jouant à un jeu vidéo avec ses amis en ligne, confortablement installée chez elle.

De son côté, Elias et Idan avaient été contraints de venir. La mère du blond, bien qu'elle savait qu'il n'y avait que deux cours aujourd'hui, n’avait pas voulu les laisser sécher. Elle leur avait fermement demandé de venir au lycée, qu’ils le veuillent ou non, insistant sur le fait qu'il valait mieux être là, même pour une journée tranquille. les deux amis avaient bien tenté de protester, de se justifier, mais rien n’y faisait : la décision de la mère d'Elias était prise.

Un bruit de toc-toc se fit soudainement entendre à la porte. Le professeur de physique, un petit homme énergique aux longs cheveux blancs, ouvrit la porte. Contrairement à la plupart des enseignants, il n'aboya pas "Oui ?!" en réponse au coup frappé. La silhouette d’Aloïs apparut dans l'encadrement de la porte, et Idan ressentit un léger soulagement.

— D-désolé du retard... je ne trouvais pas la salle, monsieur, balbutia Aloïs.

Le professeur lui adressa un sourire large et accueillant.

— Pas de souci, jeune homme ! Tu dois être Aloïs, n’est-ce pas ? Enchanté, je suis Monsieur Aivy, ton professeur de physique cette année. Allez, entre, n’hésite pas !

Il fit de grands gestes pour encourager Aloïs à entrer dans la classe. Dès que ce dernier entra dans la salle, tous les regards se braquèrent sur lui. Idan sentit un frisson de tension envahir la pièce.

Le professeur se mit à scruter la classe pour trouver une place libre, son regard passant d'un élève à l'autre.

— Tiens, dit-il en désignant le fond de la classe, va t’installer à côté de Miss Rochelle, là-bas.

Mayli Rochelle, toute excitée, leva la main en se tortillant sur sa chaise.

— Monsieur ! Il y a déjà quelqu’un à côté de moi ! Il est juste pas là !

Le professeur hocha la tête, un peu embarrassé.

— Ah, mince, excuse-moi.

Ses yeux se posèrent alors sur la place vide à côté d’Idan. Ce dernier sentit son cœur manquer un battement. Le regard froid d’Aloïs se plongea directement dans les yeux d’Idan, qui se sentit soudainement mal à l’aise.

— Idan, la place à côté de toi est libre ? demanda Monsieur Aivy, la voix autoritaire.

Idan hocha la tête sans vraiment réfléchir, détournant brièvement le regard de celui d’Aloïs pour se concentrer sur le professeur.

— Parfait alors. Aloïs, tu peux t'installer à côté du jeune garçon là-bas.

Aloïs acquiesça timidement et remercia le professeur avant de s’installer à côté d'Idan. En le voyant s'asseoir, le cuivré lança un coup d’œil furtif à Elias, qui observait la scène avec un regard empli de jalousie. Mais dès qu'il croisa le regard de son ami, le jeune garçon détourna les yeux, enfouissant sa tête dans ses bras croisés, visiblement contrarié par la situation.

Idan détourna son regard de son ami pour observer Aloïs sortir ses affaires avec une certaine délicatesse. Monsieur Aivy commença son cours sur les atomes, mais Idan ne parvenait pas à se concentrer. Il n'arrêtait pas de jeter des regards à son voisin, qui semblait complètement ailleurs, les yeux fixés sur le professeur mais sans réellement écouter.

Idan se demanda ce qui se passait dans la tête d’Aloïs. Peut-être qu’il pouvait l'aider à se concentrer, peut-être qu’il pourrait alléger un peu l'atmosphère.

Il se pencha sur la table, croisant les bras et posant sa tête dessus tout en observant Aloïs. Là, il remarqua à nouveau un petit détail : une légère trace de fond de teint sur sa machoire. Lorsque Aloïs avait fait son arrivée dans la classe, Idan avait aussi remarqué ce petit détail. Cette pensée lui fit ressurgir un sentiment étrange de culpabilité. Il avait l'impression de ne pas savoir comment aider son camarade.

— Aloïs… ? tenta-t-il, d’une voix hésitante.

Le brun tourna la tête vers lui, visiblement surpris par sa position nonchalante.

— Oui ?

— On pourrait… on pourrait parler après les cours ?

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