Un poids sur l'esprit
"J'espère en avoir terminé avec les critiques, maintenant, j'aimerais recevoir des lettres intéressantes ; mais j'ai envie d'écrire de petites histoires ; tout de même, un grand poids vient de m'être enlevé de l'esprit."
"Oh, ma chère -- quelle somme de travail représente un gros livre ! -- j'ai l'impression qu'à l'avenir je serai incapable d'écrire plus de trois pages."
Je n'ai pour ma part jamais atteint le niveau des critiques, constructives ou non, ou des discussions d'analyse autour de mes productions. Pas en-dehors de la sphère intime.
Ce que me dit Virginia, ici, c'est combien la rédaction d'un roman lui occupait l'esprit. En cela, je m'identifie complètement à elle.
Les récits que je crée me tiennent au corps, au coeur et à l'âme. Tant et si bien que je ne peux plus, à ce jour, les remiser dans une boîte avec tous mes vieux cahiers. Je ne peux pas les abandonner. Pas avant d'avoir tenté tout ce qui était possible pour les coucher sur papier.
J'aimerais effleurer cette sensation d'en avoir terminé, comme elle. Sachant, évidemment, qu'une fois le poids d'un roman enlevé, un autre prendra sa place, inexorablement.
Mon cerveau mouline, quoi qu'il arrive. De nouvelles idées se forment, inlassablement nourries par un feu que je peine à maitriser, forgées par un Héphaïstos certes boiteux, mais en tous cas zélé.
Il y a des jours, j'aimerais qu'il chôme.
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