Chapitre 4 : Les échos d'une transformation

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 Les jours, les semaines, et les mois ont défilé avec une telle rapidité que, parfois, j'avais l'impression que tout se confondait, que le temps se dilatait, me laissant suspendue entre deux réalités. D'un côté, il y avait ma vie d'avant, mon quotidien presque anonyme, avec ses rythmes habituels, ses habitudes, et de l'autre, il y avait cette relation naissante, vibrante et nouvelle, qui m’avait plongée dans un tourbillon d’émotions.

Je savais que je m'étais éprise de lui. Cela s’était fait sans prévenir, presque sans crier gare. Au début, je l'avais peut-être rejeté comme une simple illusion, une distraction passagère. Mais il m’avait fait découvrir quelque chose d’incroyable : moi-même. Au fond, ce n'était pas seulement lui qui me captivait, c'était ce qu'il avait révélé en moi. Il avait allumé une flamme en moi que je ne connaissais même pas, cette flamme qui brille maintenant avec une intensité nouvelle. Chaque message, chaque appel, m’apprenait davantage sur la personne que j’étais et celle que j’étais en train de devenir.

Au fil des jours, chaque moment passé à ses côtés, même à distance, me transformait. Je devenais plus forte, plus consciente, plus éveillée. C’était comme si, à travers cette relation, j’avais découvert une nouvelle version de moi-même, une version de moi qui n’attendait plus, mais qui s’épanouissait dans l’instant présent. J’avais arrêté de me soucier de ce que les autres pensaient, de me demander si je faisais bien, si j’étais dans la bonne direction. Tout cela avait disparu. Ce que j’avais avec lui me suffisait. Cette connexion, ce lien invisible, n’avait rien à voir avec ce que j'avais connu auparavant. C’était bien plus que des simples échanges ; c’était un partage profond, sincère, et libérateur. Chaque conversation, chaque instant passé à ses côtés m'apportait une dose d'énergie nouvelle.

L’amour à distance a quelque chose de particulier, de puissant. Si la distance nous sépare physiquement, elle nous rapproche autrement. Nos échanges étaient remplis d’une intensité rare, que je n’avais jamais ressentie. C’était une sorte de feu qui brûlait plus fort à chaque message, chaque appel, chaque mot échangé. Parfois, nous parlions des heures durant, parfois en silence, chacun absorbé dans ses pensées, mais toujours reliés par un fil invisible, ce lien qui semblait se renforcer au fur et à mesure que le temps passait. Je m’étais accrochée à ce fil comme à une bouée de sauvetage, et lui aussi semblait me tenir à bout de bras, malgré la distance.

Les petits moments de doutes ont fait surface à plusieurs reprises. Ce n'était pas toujours évident de garder foi en une relation qui ne se vivait pas dans la réalité palpable. Nous échangions souvent sur la crainte que tout cela ne soit qu'un rêve, une illusion, une fugue sentimentale. Parfois, je m’interrogeais : Et si tout ceci s’effondrait ? Et si ce n’était qu’un feu de paille ? Mais ces doutes n’étaient pas des obstacles insurmontables. Ils étaient là, certes, mais ils n’arrêtaient pas le chemin que nous avions tracé ensemble. Ils faisaient partie du processus, de cette exploration mutuelle de ce que pourrait être notre futur, et surtout, de ce que l’on était en train de devenir l’un pour l’autre.

Il n’y avait pas de retour en arrière possible, pas de dérobade. Je n'avais jamais été aussi sûre de quelque chose. La vie semblait me dire : Tu as trouvé quelque chose d'unique ici, n’aie pas peur de t’y engager. Et je m’engageais, petit à petit, de manière consciente, mais en même temps, presque instinctive. J'étais prête à suivre ce chemin, malgré les imprévus, les incertitudes, et tout ce qui pourrait venir.

Je me souviens de ces journées où tout semblait possible, où l’on se racontait des rêves sans filtre, sans crainte de l’avenir, en se disant que, peut-être, ce qui nous arrivait était plus grand que nous. Chaque échange m'aidait à grandir, à comprendre que l’amour pouvait être bien plus que ce que j'avais appris dans les livres, dans les films. L’amour pouvait être une exploration de soi-même, une quête pour s'accepter et s'aimer tel qu'on est, sans artifice, sans jugement. Il m’a appris à être plus douce avec moi-même, à ne pas me culpabiliser pour des erreurs du passé, à me dire qu'il est normal de ne pas avoir toutes les réponses. Chaque message, chaque mot qu’il me disait me renforçait dans cette conviction que, dans ce monde fou, il existait des moments de pure beauté, des moments où tout avait un sens.

Les doutes, les peurs, mais aussi les certitudes, les élans de cœur, tout cela se mêlait dans un tourbillon d’émotions. Et même dans les moments de calme, je savais que j’étais en train de vivre quelque chose d’unique, quelque chose de puissant et de pur. Au fond de moi, une petite voix me répétait que, même si tout cela n’était encore qu’un rêve en construction, il en valait la peine. Parce qu’à travers lui, j’apprenais à m’aimer, à m’accepter, à m’ouvrir à tout ce que la vie avait à offrir.

Il aimait la musique, et moi aussi. Ce point commun, pourtant si simple en apparence, est devenu le fil conducteur de notre relation. Un lien presque magique, presque palpable, qui nous unissait d’une manière profonde et sincère. Ce n’était pas juste un détail, c’était la clé de beaucoup de choses entre nous. J’ai découvert qu’il jouait de la guitare et qu’il chantait, et cela a été comme une révélation, un morceau de son âme qu’il m’offrait sans retenue. À chaque note qu’il faisait vibrer, chaque mélodie qu’il laissait s’échapper de ses lèvres, il m’ouvrait une porte vers son monde intérieur, vers cette part de lui qu’il n’avait pas besoin de dire, mais qui résonnait pourtant si fort dans sa voix.

Il y a des choses qu’on ne peut pas expliquer avec des mots. Des sensations qui sont trop puissantes, trop profondes pour être capturées par des phrases. La musique était l’un de ces moyens. Nous avons commencé à échanger des morceaux de musique, des chansons qui nous faisaient penser à l’autre, des morceaux qui résonnaient dans notre cœur, des morceaux qui nous reliaient encore plus profondément. C’était notre petit jeu, notre manière de nous dire des choses sans vraiment avoir besoin de parler. Chaque chanson envoyée était une déclaration, une image de ce que nous ressentions, de ce que nous vivions. Elle portait en elle un message, même si ce n’était pas toujours évident à déchiffrer. Mais c’était là, dans cette musique, dans ces morceaux qui défilaient.

Et puis il y avait ces moments où il prenait sa guitare. Ce son. La guitare, cet instrument simple mais tellement magique, qui semblait se fondre avec sa voix, qui lui donnait une puissance douce et presque envoûtante. Il jouait pour moi. Oui, il jouait pour moi. Pour que je puisse entendre cette part de lui qu’il avait tant à offrir. Il ne le faisait pas par obligation, mais parce qu’il voulait vraiment que je ressente ce qu’il avait en lui, ce qu’il ne pouvait pas toujours exprimer par les mots. Je pouvais entendre la nervosité dans ses accords, la douceur dans ses doigts qui glissaient sur les cordes. C’était une manière d’être vulnérable, de se dévoiler sans crainte, sans artifice. Et moi, j’étais là, captivée par chaque mouvement de ses doigts, chaque mot de sa chanson, chaque note qu’il laissait flotter dans l’air. Ce n’était pas seulement la musique, c’était lui. Sa voix, sa façon de chanter, de vibrer avec la mélodie, tout en lui devenait un tourbillon d’émotions.

Je me souviens, c’était une sensation presque envahissante, un besoin impérieux d’entendre sa voix. Chaque chanson qu’il jouait était comme un baume apaisant, comme une respiration qui me calmait. Les journées se passaient parfois dans le tumulte, mais dès qu’il commençait à jouer, tout se calmait. C’était vital, presque nécessaire, comme si chaque note était une bouffée d’air frais. Et ce besoin grandissait de jour en jour. J’avais envie de l’entendre encore, de l’entendre toujours. Ce n’était pas un simple désir, c’était devenu une partie intégrante de mon quotidien. Il était ma berceuse, mon ancre, mon moment de paix. À travers chaque chanson, il me permettait de respirer, de me retrouver. Il devenait ce que je n’avais jamais su que j’avais besoin.

Et puis il y avait Sleep On The Floor de The Lumineers. Cette chanson… Elle n’a pas juste marqué notre relation, elle l’a définie. Les paroles parlaient de partir, de prendre des risques, d’abandonner le confort pour vivre pleinement. C’était une chanson sur l’amour, mais pas l’amour comme on l’imagine souvent. C’était un amour plus libre, plus sauvage, plus vrai. Les mots résonnaient en nous, ils nous touchaient d’une manière inexplicable. Chaque fois que nous l’écoutions, il semblait que le monde autour de nous s’effaçait. Les paroles s’entrelacaient avec nos propres sentiments, nos propres désirs. Cette chanson parlait de ce que nous vivions, de ce que nous ressentions. Elle était l’écho de notre histoire, de ce début timide mais tellement intense.

Je crois qu’il y a des chansons qui marquent des moments de vie. Des morceaux qui restent dans la mémoire, qui deviennent des symboles. Sleep On The Floor était devenue "notre" chanson. À chaque fois qu’elle commençait à jouer, je fermais les yeux et je laissais les mots s’imprégner en moi, je laissais chaque accord m’envahir. Elle nous donnait des ailes, elle nous donnait l’impression que tout était possible, même si nous n’avions encore rien vécu ensemble, si tout n’était encore qu’une promesse.

Aujourd’hui, chaque fois que j’entends cette chanson, il y a comme un retour en arrière, un instant suspendu dans le temps. C’est comme si un morceau de lui revenait à travers ces premières notes, et je ressens encore ce frisson dans ma poitrine, comme si je pouvais entendre sa voix, sentir sa présence à travers la musique. La musique, avec lui, était plus qu’une simple distraction. Elle était une partie de nous, une part de notre histoire, une part de cet amour naissant et puissant. Et peu importe le temps qui passe, la musique ne me quittera jamais. Elle reste là, dans les souvenirs, dans les émotions. Et chaque fois qu'elle résonne, je sais qu’il est toujours là, quelque part, à travers chaque mélodie.

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