Le Grenier (4)
En deux pas de course, je me retrouvai près de la Clio.
- Excusez-moi !
La personne se retourna, surprise de mon interpellation. C'était une femme d'une trentaine d'années. La chose qui me frappa, c'était qu'elle tenait contre elle un objet emballé comme s'il s'agissait d'un très précieux trésor.
- Oui ? me demanda-t-elle.
- Est-ce vous qui venez d'acheter le coffre en bois ? Celui qui se trouvait dans l'allée ..
- B42 ? Oui c'est bien moi.
- Pourrais-je vous le racheter ?
En prononçant ces paroles, je me rendis immédiatement compte de l'incongruité de ma demande. Il était d'ailleurs heureux qu'elle ne se soit pas barricadée dans son véhicule au vu de ma dégaine.
- Non, je suis désolée, il n'est pas à vendre.
Je comprenais parfaitement sa réticence, mais il me fallait absolument voir ce coffre.
Je me grattais la tête, ne sachant comment formuler ma requête sans passer pour un fou.
- Je vous en prie, accordez-moi quelques minutes, je dois vous expliquer pourquoi je tiens tant à cet objet.
Me regardant d'un oeil soupçonneux, elle ne parla ni ne fit aucun signe d'encouragement. Prenant son silence pour approbation, je poursuivis hâtivement l'empêchant de réfléchir.
- Tenez ! Je vous invite à aller plus loin dans ce café pour boire un thé, une tisane... enfin ce que vous voudrez... Je vous raconterai tout.
Je lus sur son visage l'hésitation. Ce qui me sauva peut-être était la sincérité dans mon regard et l'air implorant que je lui adressai.
- D'accord, on se rejoint là-bas.
Poussant un soupir de soulagement, je rejoignis mon véhicule.
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