Pause mentholée
Été. Il est parti à la fraîche avec son spad de course et aligne les « bosses » comme le dirait son coach, histoire d’être en capacité à les avaler ces « petites côtes », lui qui préfère le contre-la-montre et être tout à gauche, sur la plaque, concentré sur son pédalage et l’entretien de sa vitesse. Mais il se force, appliqué, il sait que plus il travaillera son explosivité, plus il sera efficace dans ce qu’il aime tant. Aligner du gros braquet. Il a choisi exprès ce terrain de jeu, vallonné et tout de collines. Il est un peu perdu et cherche, au moment de boire un peu d’eau, à ne pas se perdre dans sa navigation sur une méchante carte imprimée à la va-vite et scotchée tout aussi à la va-vite. Ça va, il n’a pas tourné au bon embranchement tout à l’heure, mais rien de bien grave. Il remet son bidon au cadre, un mouvement dans les herbes jaunes à ses pieds. Une tête massive le regarde de son œil noir, les écailles luisantes et semblant vernissées. Vert piqué de noir, presque jaune, citron, gueule et joues bleu turquoise. Mélange de calme et de nervosité, le lézard vert se déplace par saccade et se dévoile tout à fait au soleil, l’animal fait une bonne trentaine de centimètres. Les ombres sont noires et cette électricité des teintes dans le jaune paille des herbes semble surréaliste. Posément, il plongera dans le fouillis végétal. L’entraînement peut alors reprendre.
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