Les berges, après des mois interminables de travaux, ce afin de les végétaliser, pas suffisamment, ayant le même rendement thermique qu’avant ou presque comme l’indiqueront plus tard des études menées en ce sens. Seulement, aux voitures posées là en désordre et sans façon dans des odeurs à peine supportables, désormais les gens peuvent profiter du fleuve et d’un peu de repos sur les bancs ou les pelouses. Et elle lit. Les gens passent, papotent, rient, les enfants crient dans les aigus que s’en est à peine supportable. Mais elle lit. Absorbée. Plus loin des cygnes, parmi les plus gros oiseaux volants, font la monstration de leur capacité à décoller en marchant sur l’eau ou à l’« atterrissage » en skiant dans de grandes gerbes d’eau, souvent en formation de plusieurs individus. Leur ballet est impressionnant de puissance et de grâce. L’un d’eux, se détache du groupe, cherche à se poser, rate visiblement sa cible et, faisant ce qu’il peut, en battant des ailes, atterri littéralement dans les bras de cette jeune fille, qui lit. L’animal est en panique, la jeune fille est en panique, les gens autour sont stupéfaits et interdits, les enfants un court instant oublient même de crier à tue-tête. Mais rien de grave en dehors de cette grosse frayeur. Des plumes volent, certes, l’oiseau se dandine jusqu’à l’eau, à seulement quelques mètres, escorté par une petite foule partagée entre curiosité et crainte. Le livre, à terre est ramassé, la jeune fille rassurée. Il est trop loin, se ravise d’intervenir, ne voulant pas rajouter à la cacophonie, et de sourire intérieurement. En effet, la situation n’est pas sans lui rappeler Zeus et Léda.