Il en a vu des chats, une bonne petite troupe de greffiers au caractère bien différent. Lui, peureux mais tellement altier, l’autre froussarde à en devenir presque méchante, un autre minaudant des caresses, celle-ci ouvertement voleuse et sans vergogne. Il pourrait, comme l’avait fait Dubout par le dessin, dresser le portrait de chacun d’entre eux. Pourtant, c’est celui de cette petite demoiselle qu’il fera. Elle avait un morphotype plutôt particulier avec sa tête plutôt ronde, ses oreilles tout autant, d’une robe jaune-sable avec le bout des oreilles noires, des larmes noires, deux traits charbon sur les pattes antérieures, la queue légèrement annelée et au bout noir aussi, ressemblant ainsi à s’y méprendre au chat des sables. La première fois où ils l’ont vu, ils descendent de la voiture, file alors un trait isabelle dans les herbes qui saute dans les bras de son maître pour demander des caresses à force ronron et miaou. Elle filera quelque temps après dans les sous-bois. C’est une jeune, pas farouche, aimante et démonstrative, mais complètement indépendante et sachant parfaitement chasser seule. Sauf à ce que la souris se réfugie dans un buisson de houx. Et polissonne aussi. Il a rarement vu un chat avec un tel sens de l’humour, qui aime jouer et faire des blagues. Et bonne pâte, elle acceptait avec gourmandise les caresses ou s’invitait sans plus de façon sur des genoux pour sa sieste. Il n’a jamais vu depuis un chat aussi heureux d’être chat, aussi bien dans ses coussinets de chat.