Pourquoi se presser ?

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Course à pied, le long d’une route, tôt le matin, à la fraîche. La route est droite, mais curieusement vallonnée, ce qui fait qu’on ne la voit pas filer à l’horizon. Bordée de forêts, épaisses, sombres et denses. Il sait que la configuration de ce long ruban de bitume lui permet de travailler spécifiquement les fractionnés, sur la pointe en montée en levant bien les jambes et en fréquence, et en s’asseyant dans la descente avec les cuisses absorber les chocs et la vitesse. Et il avale chaque bosse, et il essaye d’appliquer ce qu’il a appris pendant l’année en club, dernière côte, il lève le nez, s’arrête. En haut, avant que la pente ne redescende à nouveau, se détachant dans le blanc du ciel ceint de l’ombre des ramures de feuilles, un chevreuil traversant avec une tranquillité digne d’un moine bouddhiste l’asphalte. Il s’arrête, tourne la tête vers lui, prend le temps de l’examiner et poursuit son chemin et disparaît dans les bois.

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