Chapitre 26 : Patricia, parfaite ménagère

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Louis doit dégager de notre appartement.
Comme disaient mes-meilleurs-amis-pour-la-vie, il faut qu'il craque, nous fasse une méga-tachychardie. Pour le moment, notre période d'essai-rattrapage dépassée, les engueulades ont cessé, il plane et croit que ça a marché. Je suis aussi beaucoup plus détendue depuis l'épisode Césario. A cela s'ajoute que ce dernier m'a proposé un véritable contrat de salariée, à durée indéterminée, une journée et demi par semaine - y compris le samedi matin ! Certes, je ne suis pas venue à Paris pour travailler six jours et demi par semaine, mais cela me fait trois mille Balles de plus par mois.
Comment procéder pour Louis ?

Il s'avère que le Professeur Avicennes, son toubib pour la tête - mais de quoi se mêle-t-il ? - a suggéré à Louis de « repimenter notre vie sexuelle ». Louis me l'avoue et me demande si j'aimerais le faire à trois, avec une femme...
« - Il faudrait qu'elle soit très autoritaire », je réponds, « genre mannequin interminable qui prend les choses en main... Pas le genre Aphrodyte... »
Pourtant, je vois bien que c'est cela qui l'émoustille : ses deux petits bijoux préférés ensemble, se faisant des calins et se tenant à sa botte...
« - Et deux hommes qui te prendraient en sandwich ? »
Alors là, je vais te le dire, P'tite Gueule : il me fout en deux secondes à la limite de l'orgasme. Il ouvre des yeux ronds, mais ronds... Aussitôt, il rétropédale :
« - Non, non, c'est moi qui ne le supportera pas. Je suis à la limite de la crise d'angoisse... »
Pauvre chou. Voilà qui est intéressant ! Non, P'tite Gueule ?
En tout cas, c'est l'avis de mon Goblieu. J'insiste :
« - Ton idée, quand même, elle me tente pas mal... »
Puis, devant son visage butté, je lui dis, afin de lui faire revenir quelques couleurs :
« - Pour toi, à quelle actrice je ressemble ? »
« - Tu es un peu un mélange... Bon, déjà, tu fais dix ans de moins que ton âge. Ensuite, disons que tu tiens pas mal de Jane Fonda, quand elle avait la vingtaine... Tu rajoutes un peu de Brigitte Bardot et de Nastassia Kinsky - sur la photo qui me faisait délirer, ado, où on la voit enroulée toute nue avec un python, je l'avais placardé dans ma chambres à cette époque. Tu es ni trop grande ni trop petite, un mètre cinquant-neuf pour cinquante-quatre kilos et tu as un rapport mathématique de zéro virgule sept entre la poitrine, les hanches et les fesses... Mets toi debout, chérie ? Retires ton pyjama.... »
Arthur étant, ce dimanche, avec son grand-père, encore et toujours au Parc Astérix, j'ai toute la journée pour mener à bien ma petite affaire...
« - Galbes-moi ces fesses en arrière... Tiens mets tes talons, ceux de sept centimètres, et rejette tes omoplates en arrière, bien cambrée... Bon, tu as le ventre plat, malgré ton accouchement, et tes seins sont ni trop petits, ni trop gros. Tu as des yeux verts magnifiques en amande, une bouche gourmande en cœur, une chevelure bien blonde, une peau '' à l’espagnole '', c'est-à-dire un peu mate - donc, toi, tu n'es pas prête d'avoir des rides… Voilà ! Enfin, bref, t'es un vrai canon. Et quand tu sues, on dirait que tu exsude du musc... Ecoutes, je sais que, d'ordinaire, ça te fais chier, mais on va aller au Musée d'Orsay.... Attends, ne gueule pas... Pas pour les peintures ! Tu vas mettre ta tenue mi-transparente, tu sais, celle que je t'avais acheté place de la Madeleine pour la soirée de Jérôme, et tu vas allumer à tout va.... »
« - Ah oui, mais même pour moi, elle est trop transparente... »
« - C'est pour ça... Ca va nous mettre dans des états pas possibles et on le fera dans un coin... Ca va aller dans le sens de ton phantasme, en ce sens qu'on se débrouillera pour être un peu vus... mais tout de même pas trop... Je tiens à ma santé mentale, moi... »

Pour continuer sur mon idée d'accélération, je fais :
« - OK-d'ac, mais après on ira manger des macarons Place de la Madeleine, là où ils sont si bons... »
« - Ah oui, chez Ladurée... si tu veux... »
J'ajoute :
« - Comme ça, on se garera dans le parking de la Place de la Madeleine... De là, on ira au musée d'Orsay à pieds en traversant la Seine et, en en revenant, on s'arrêtera à la pâtisserie... »
L'accélération est là ! Ne voyant pas où je veux en venir, Louis tombe dans le piège et dit :
« - ... Ce qui nous évitera de chercher deux fois une place dans deux parkings différents. Tu es géniale : on ira à pieds à Orsay, avec toi quasi à poils... »

Maintenant, passage à la « culture-gé », comme disait mon frère quand il préparait Polytechnique. Cela me rappelle mon arrivée à Paris de Serzon avec armes et bagages. Louis avait décidé de me culturer, comme l'on dit. Cela m’ennuyait tant que Louis me traîne dans les musée, pour « m’ouvrir les yeux » (quel prétentieux !), que j'avais très vite mis fin à ces sortes de sorties scolaires. Je lui avais dit, moqueuse :
« - Mais tous tes tableaux ne veulent rien dire ! Il y a pas de langage secret dans tes tableaux, il y a juste là quelqu’un qui te regarde sans te voir ou qui fait quelque chose. »
Mais, cette fois j'ai mon idée dans la tête. Semi-dénudée entre les « oeuvres », je vais lui improviser de l'inattendu, moi, la scuplture-canon qui marche sur ses talons-aiguilles, petit sac Vuitton à la main, moi qui devrait faire mannequin international - si je n'étais pas trop petite. Je mets une culotte, un sou-tif assorti, mon haut transparent. On voit encore mes fesses et presque mon sexe. Mais j'enfile le pantalon, qui m'arrive à mi-molets. Comme la tunique le recouvre, gaze aur gaze, ça bouche la visibilité - excepté le bas des cuisses. Restent mes seins, mais des fleurs là où il faut les rendent aux trois-quarts invisibles - donc ils n'en sont donc que plus présents ! Et nous voici partis. Après nous être garés, avoir franchi la Seine, nous entrons dans le musée d'Orsay. Note bien ceci, P'tite Gueule : au lieu de prendre l'escalier qui débouche sur le côté de l'église, nous sommes passés côté voitures - là où il y a les guichets avec les guichetiers. Ce sont ceux-là qui m'intéressent, dont l'un en particulier : je voulais m'assurer qu'il était bien là...

Mais, au Musée d'Orsay, devant les tableaux, voici que Louis oublie que nous étions venus là pour des choses sexuelles, et se met à faire du Louis - c'est-à-dire aller de tableau en tableau, en les commentant. Je le remets illico à sa place :
« - Je veux pas savoir pourquoi il y une salamandre là, un crâne là, ça me prend la tête de regarder dans la boule si je vois le peintre… »
« - Mais, dans chaque œuvre, tu as une intention : regardes celui-là à côté de celui-là, c’est exactement le même paysage mais, pourtant là, c’est le tableau d’un grand maître, et là dans celui-là à côté il y a rien. C’est le style, c’est énorme ! » Je dois quand même dire « oui » : je sais pas pourquoi, mais oui il est vrai que le deuxième est une croûte. Pour autant je m’en fiche, je ne vois pas ce que cela change pour moi : jamais je n’aurais assez d’argent pour montrer ces tableaux dans mon intérieur.
Louis m’intéresse un peu tout de même en me montrant une fille de mon âge avec un sein nu et posant devant elle un gros bébé joufflu. Elle est entourée par des soi-disant anges - tout rouges. Donc pas des anges ! Et Louis de faire :
« - Elle ne te ressemble pas extérieurement mais, ce qui est intéressant dans ce tableau, c’est qu’il montre le contraire de ce qu’il semble montrer. Eh bien c’est un peu comme toi. »
« - On se tire pour aller baiser », je réponds.
Pendant ce temps, je remarque qu'il y a de plus en plus d'hommes seuls qui se mettent à nous suivre, ne se gênant pas pour mater - pour certains. L'un, pas mal, me rappelle Césario, par son côté râblé et ses cheveux noirs et drus : je lui souris et je vois, au gonflement du pantalon, que je ne lui suis pas indifférente au petit bonhomme costaud qui se cache là-dessous. J'approche mes lèvres des oreilles de Louis et, tout en regardant l'obsédé droit dans les yeux, je fais :
« - Celui-là, on pourrait le recruter pour un plan à trois : il n'arrête pas de nous suivre. Regardes un peu la barre qu'il a dans son pantalon... »
Je fais à Louis un petit bisou dans le cou, continuant à tellement matter le mec que Louis le regarde à son tour...
« - On fout le camp, Patricia ! »
Dehors, il fait la gueule :
« - Mais il était répugnant... En plus, il a un faux air d'Escarpito jeune, on dirait une sorte de Corse obsédé... Mais il nous suit, en plus ! »
Je regarde en arrière et sourit au bonhomme... Louis s'en aperçoit :
« - Mais je t'interdis de lui sourire ! Il va croire que nous sommes intéressés ! Merde, alors... »
« - Ah Monsieur l'intellectuel ! Tu n'as que de la gueule. T'es là pour la théorie, mais dès que la pratique arrive, tu prends tes jambles à ton cou... Je crois bien qu'il est intéressé autant par mon cul que par le tien, mon chéri », lui fais-je en lui pelotant les miches - toujours sous les yeux du bonhomme, qui se tient un moment la verge par au-dessus de son pantalon.
« - Arrêtes de le re-mater et de lui sourire encore ! Tiens-toi bien, Patricia ! » Louis réagit exactement comme Charles en Thaïlande. Mais qu'il me font chier, ces mecs ! Le sexe n'a rien à voir avec l'amour, et l'amour... celui-là, je ne sais pas avec quoi il a à voir.
« - Accélère, accélère encore ! », me souffle soudain mon Goblieu. Sûre de chez sûre, je tiens le bon bout !

Place de la Madeleine, nous mangeons deux macarons, après une attente interminable.
Louis semble avoir oublié l'incident de l'obsédé qui avait la gueule de Césario. Il prend son ton de guide touristique hautement cultivé (je sens que ça va être d'un chiant) :
« - Je vais te dire ce qu’il avait ce tableau, tout à l'heure : il montrait une Madone à l’enfant, d’accord ? Virginité = pureté. Disons le vite. Mais si la fille dévoile son sein, mais ce n’est pas pour allaiter le bébé, puisqu’elle nous le présente. En même temps, elle regarde un peu de biais le peintre. Ce tableau, je crois que c’est le plus excitant de toute la Renaissance : je ne sais pas comment le peintre l’a vendu vu le contexte… Cette fille c’est une mère, enfin peut-être, c’est très incertain, mais tu sais à coup sûr qu’elle est incroyablement salope, pas une Vierge à l’enfant. Tu sais qu’elle va te faire des trucs pas possibles. Elle un charisme sexuel seulement gigantesque. Eh bien c'est exactement comme toi. Tu as un charisme sexuel incroyable ! Je n’ai jamais vu ça nulle part chez personne… »
« - Accélère, Pat' ! » , me souffle mon Goblieu.
« - Louis, j'ai jamais autant mouillé, regardes ! »
Louis jette un oeil vers mon siège. Je remonte un peu ma tunique pour lui montrer.
« - C'est la tenue que tu m'as fait porter, j'ai l'impression d'être toute nue avec... Et en plus, après la rencontre de Césario - euh, du type qui lui ressemblait -... plus ce que tu viens de me dire... J'en peux plus : il faut que je fasse l'amour tout de suite, il faut que quelqu'un me prenne, n'importe qui ! »

Nous retrournons au parking souterrain, où je décide de laisser mon Goblieu prendre mes commandes. Je me vois alors pivoter et, tirant Louis par la main, au lieu d'entrer par l'un des accès-piétons, je l'entraîne sur le trottoir étroit qui longe la rampe des bagnoles. Avec mes sept-centimètres, difficile de ne pas me tordre une cheville... Arrivée au premier sous-sol, je me dirige droit vers la guérite où se trouve le gars que je vise.

« - Mais où va-tu, Patricia, ce n'est pas par là ! », me dit Louis, qui peine à me suivre, tant je plane sur mes talons haut qui font un bruit de mitraillette. Arrivée à la guérite, le gars, un grand black costaud, me reconnaît - combien de fois ne suis-je pas venue stationner ici, car l'un des bars à vins, derrière la Madeleine, avait été notre repaire, à Césario et moi - avant le Sofitel - ? En outre, cela me permettait de faire du shopping après. A chaque fois, juste pour le fun, je m'ingéniais pour ne pas payer au distributeur, mais toujours à lui, avec de la monnaie. Donc, deuxième avantage, je me délestais de ma ferraille. Voici bien un an que durait à présent ce petit manège. Quant à mon black, un mec magnifique soit dit en passant, il m'avait vu soit seule, soit avec Césario, qui a pour habitude de toujours poser la main sur ma cuisse droite quand je conduis - et inversement. Aujourd'hui, il me voit rappliquer avec Louis. Il me regarde, puis regarde Louis qui arrive, essouflé. Je vois son regard chercher l'annulaire de Louis, où se trouve l'anneau de mariage. Or, depuis notre période d'essai-rattrapage Louis l'a remis... D'où le guéritier comprend qu'il est mon marI-cocu - et non Césario. J'ai l'impression de suivre une à une les déductions de son esprit. Je mets ma tête dans sa petite fenêtre, découvrant au passage des tas de bouquins de sciences - le mec est pas con, me dis-je. Mais ce n'est pas pour compter ses neurones que je fais cela. Je demande :
« - Pardon, Monsieur, les distributeurs sont en panne... On pourra vous payer directement ? »
Question grotesque : je le paye toujours directement pour l'allumer à chacun de mes passages. Il le sait parfaitement. Mais l'essentiel n'est pas là : tandis qu'il me répond, je fais tomber mon pantalon. Et ce n'est pas difficile : il est juste serré par un élastique et ses pattes sont larges. Je m'accroupis pour le ramasser et le rouler dans les mains puis me redresse. Si mon guéritier voit juste mon visage disparaître et réapparaître devant lui, Louis, qui est derrière, sait exactement tout ce qu'il se passe. C'est comme si, au Guignol, les enfants étaient derrière - et Louis est un bébé, je l'ai enfin compris. Je l'entends s'exclamer mais, déjà, je me suis redressée pour remercier mon black magnifique. Et je pars vers une cage d'escalier, moi juste en tunique et en sept centimètres, Louis à ma remorque. Je n'ai pas besoin de regarder derrière moi pour savoir que le black me matte.

Sitôt à notre étage du parking, on le fait contre un pilier. Je lève ma tunique jusqu'à mes épaules, retire mon sous-tif. Sur ma peau, le vent des pâles du ventilateur derrière m’affolent. Plus de limites. Bien obéissant, Louis s’affaire. Il ne remarque pas que nous sommes sous la caméra de surveillance, que je fixe pour bien montrer au black que je sais qu'il nous voit. Dans ma tête, j’ai les images de quelque chose de massif, comme des pec’ bien musclés, mais aussi de quelquechose de tout doux, puis gros, dur. On fait tout dans toutes les positions, rapides-rapides, avec en perle des orgasmes - j’ai ai toujours très vite et en série. À la sortie du parking, quand Louis s’arrête devant la guérite du surveillant pour payer, je vois tous les écrans à droite : le gars n’en a pas perdu une miette. Et comment il me regarde ! Ah l’étalon, « l’Apollon », ce grand black parfait d’un mètre quatre-vingt-dix, gaulé comme un athlète. Et là il m’arrive la chose la plus incroyable de toute ma vie : mon cerveau frémit, comme si une main toute douce et chaude le caressait de l’intérieur, à l’arrière bien précisément. J'ai à nouveau hyper envie... En regardant l'étalon et en lui souriant, je mords dans le bout blanc de mon string qui dépasse de mon poing où je l’ai gardé tout ce temps. De sa position, il le voit forcément très bien. Louis le regarde, le voit qui me regarde et me regarde enfin : ses yeux, quand il saisit la complicité entre le guéritier et moi !
Il redémarre, nous prenons la rampe de sortie et il me dit :
« - Tu le connais ? »
« - De vue, pas plus. Quand je viens faire du shopping, c'est là où je me gare... »
« - Je n'en reviens pas de celle-là... »
Ce que je peux dire P'tite Gueule, c'est que, pour la première fois de ma vie, je viens de me montrer telle que je suis à l'homme avec lequel je vis. Cela me fait un bien fou, de dire enfin cela... C'est comme si, soudaint, la couvercle de la cocote-minute vient de lâcher sa pression. Et tout ceci grâce à mon Goblieu.

Nous sortons à l’air libre. Je regarde Louis :
« - Tu le croiras jamais, j'ai encore envie de jouir. Je vais me le faire, toute seule, ne t'inquiètes pas. Tiens, regarde, ça reprend. Mon bas-ventre se contracte encore, juste quand je pose ma main dessus, tellement je suis excitée ! »
Je me masturbe dans la voiture pour faire passer ça, tandis que nous attendons devant Chez Maxim’s que le feu passe au vert pour nous engager place de la Concorde.
Ah mon charisme… Quand un homme veut aller au fond de moi, ma mécanique dit oui. On pourrait penser que je suis une salope : mais il m’est impossible de résister à son désir de me remplir. Je vois son… enfin, tu sais quoi… occuper mon imagination, prendre déjà toute la place, et ça jaillit, je veux. La preuve ! Aujourd’hui, il y a un nom pour cela : sexe-addict. Il paraît que ce genre absurde de pseudo-maladie se soignerait. À l’époque,je le soignais - mais gratuitement, en disant « oui ». Donc inutile de te dire que je reviendrai dans le parking en voiture seule dès la semaine suivante. Mais le gars ne sera plus dans sa guérite, ni dans aucune autre. À la troisième fois, toujours pas. Je demanderai au gardien où il était allé : il avait pris un nouveau travail. L'homme me donnera son téléphone. Je l’appellerai, nous fixerons un rendez-vous. J’irai, mais il n'y sera pas. Je l'appelerai plusieurs fois, mais il ne me répondra jamais ! Si je l'avais eu, celui-là, pourtant, j'te le jure, P'tite Gueule, j'aurai quitté Césario, Louis, abandonné mon P'tiet, rénié ma famille, arrêté la dentisterie. Rien de la suite ne serait alors arrivé ! Car, celui-là, son charisme dépassait de mille le mien, à coup sûr. Avec lui, j’aurais été pauvre toute ma vie, sans plus faire d’histoire. Comme dirait Louis, le « jouir » aurait remplacé à jamais « l'avoir ». « Putain d'esclave », m'avait même dit une fois mon Goblieu.

Retour au présent : nous passons le pont de la Concorde pour prendre le boulevard Saint-Germain. Arrivé sous l'immeuble rouge de sa maison d'édition, qui fait un coin, Louis s'arrête. Ses doigts tremblent. il plonge la main dans la poche de son pantalon pour en sortir sa boîte de Lexomil et s'en fourre carrément un dans la bouche.
« - Rentres toute seule, Patricia. Je sais pas à quelle heure je rentrerai. il faut que j'aille voir un pote. »
Et il fout le camp de la bagnole, me laissant en plan sur le siège-passager.
Je sors la tête de la portière et lui crie :
« - Le dimanche il est fermé ton cher docteur Dupuy. Manque de bol ! »

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