Chapitre 37 : La disparition d'Andrée

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P’tite Gueule, tu comprends que, submergée par le soucis de mon devenir, je n’ai pas le temps de me demander ce que devient Andrée. Je sais qu’elle m’appellera, que sa famille découvre ou non qu'elle a vendu des bouteilles.

Mais c'est Paulo qui appelle :
« - Tu sais où est Andrée ? »
« - Ben chez elle… »
« - Pas du tout : ça fait trois jours que j’appelle, rien du tout. J’ai appelé l’Office du tourisme : ils ne savent pas non plus où elle est ! J'étais inquiet, en fait, après le déjeuner à l'Assemblée... »
« - Nom de Dieu de nom de Dieu : Andrée a disparu… »
« - Et sa famille ? »
« - J’ai appelé, pardi… »
« - Alors ? »
« - J’ai pas eu le temps de dire ‘‘ Andrée ’’ que c’était raccroché. »
« - Oh-la-la-la : c’est donc qu’y s’est passé quéque chose ! Tu peux pas faire l’enquête, toi ? »
« - C’est compliqué : si j’appelle les collègues en Territoriale, ils vont se dire qu’il y a quelque chose. Étant donné la situation que nous avons découvert, l'autre fois à l'Assemblée, pas mal de trucs sont possibles… »
« - C’est qui qui t’a répondu dans sa famille ? »
« - Je sais pas… On a décroché et on a rien dit. »
« - Ouh-la-la-la : c’est mystère… »
« - Ce qui m’inquiète, tu vois, c’est que soyons impliqués.. »
« - Nous ? On a rien fait… »
« - Nous deux, non, mais Heinrich... Mais on est au courant, et moi mon cas est particulier : je suis particulièrement tenu à signaler quand il y a préparation d’un délit, ou si quelqu'un est en danger… Si je ne le fais pas c'est du pénal : même si c'est très théorique... »
« - D’un délit ? T’y vas fort… »
« - Pas seulement un, mais tout un tas, ça peut être très grave. Ça peut partir en couille d’un moment à l’autre, il y a du vice chez les Lecornus… De toute façon, dans le pire des cas je dirais que j’étais aux toilettes et que je n’ai rien entendu… Ou que j’ai pensé qu’elle délirait… »
« - Tu peux faire ça et ils te croiront ? Ils sont cons, alors, les gendarmes. »
« - Cons, je dirais jamais ça d'eux… mais fraternels, c'est certain… Et toi tu étais là… Tu donnais des idées… »
« - Et alors ? C’était juste bavardage, où est le problème ! Puis même si, qui irait le dire ? »
« - Pardi : Andrée… »
« - Elle ferait jamais ça… »
« - Involontairement, si elle cause elle ne se rendra pas compte. Tu imagines pas ce que c’est, une garde-à-vue... Si on venait t’interroger, tu diras pareil que moi, d’accord ? … Tu ne te souviens de rien… Quand Andrée est comme ça, personne ne la prend pas au sérieux… ça lui arrive souvent de vriller. Je confirmerai qu’elle perd souvent les pédales, qu’elle a des problèmes d’enfance, etc. Heinrich, bon, pas la peine de lui faire un dessin. »
« - Ouh-la-la-la : si j’avais su ! »
« - Je n’aurais quand même pas dû appeler l’Office du tourisme… Cela étant, je ne me suis pas présenté. »
« - Qu’est-ce qui pourrait se passer ? »
« - Pour que ça remonte en gendarmerie, il faudrait que quelqu’un fasse un signalement pour ‘‘ disparition inquiétante ’’. Sinon ils ne la rechercheront pas. Donc personne ne la recherchera. »
« - On peut disparaître comme ça en France : d’un coup, chao bye-bye, et tout le monde s’en fout ? »
« - Oui, ça arrive souvent... »
« - Qu’est-ce qu’on peut faire ? »
« - Pour l’instant, tu ne bouges surtout pas : si elle t’appelle, tu me mets au jus. Il ne faut pas bouger. Et même pas s’appeler ! »

Ah l’angoisse ! Pour le coup, j’arrête de préparer mon poulet au citron.
Oui, je cuisine depuis que Jeannot me fréquente. Je prends quatre cours de cuisine par mois, pour lui faire quatre bons petits plats, différents à chaque fois. Cette fois, je met le tout au congélateur. Je suis trop préoccupée. Demain, quand il arrivera, ce sera restau - et après-demain, pareil.

Le lendemain, Jeannot arrive. Il repart le surlendemain. Passent deux semaines. Retour de Jeannot. La vie de famille reprend : bons petits plats, il fait joujou avec Arthur, on se couche. Après avoir fait l'amour, Jeannot s’endort illico. Il est un roc, un massif. S’il ferme les yeux, il dort. Comme moi, il ne rêve jamais. S’il les ouvre, c’est qu’il est réveillé. S’il les cligne, c’est qu’il est surpris. Ce qui jette n’importe qui dans les émois ne l’inquiète jamais. Sûr de lui au max, il fait toujours ce qu’il faut faire, chose après chose. Il est le routinier de ma crise permanente. Il fait ce qu’il faut pour me calmer. On dirait qu’il a dans la tête un manuel d’urgence. Sauf que, pour lui, l’urgence c’est comme le pas-urgent - c’est kif-kif bourricot. Il est vraiment l’anti-Louis : avec celui-là, chaque seconde était redoutée comme la prochaine destruction du monde.
Sur un point, ce dernier avait raison : je devenais comme lui, il fallait nous séparer.
Jeannot, c’est blanc ou noir, tout est à sa place. Louis, c’était toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, sauf qu’elles piquaient et qu’un jour tu te les prenais dans le cul - comme au tribunal. Mais, ce qui me rassure encore plus dans Jeannot, c’est qu’il n’a pas de doute sur les choses : elles ne veulent dire qu’une chose, qu’elles sont des choses - soit rien du tout. Elles ne disent pas le contraire de ce qu’elles sont, style Louis.
Chez Jeannot, il n'y a pas de langage secret. Il est tout le temps gentil, il ne joue jamais au psychologue : quand il y joue, c’est juste pour repérer le timonier qui va craquer - de manière à reprendre les choses lui-même. Avec ça, jamais de critiques : tu es comme ça, c’est bon, rien à dire et à faire, il organise son manuel d’instructions autour de toi, sans te dire : « Si tu te mettais-là, ce serait un peu plus facile en cas de naufrage ». Puisqu’il n’y a pas de naufrage : chez lui, l’idée de naufrage n’apparaît que quand il y a naufrage. Pas plus qu’il te dirait : « Sois pas toujours en colère ». Il laisse aller ta colère, ça ne lui fait rien - d’où finalement ta colère retombe elle-même.
Quand il est là, il me fait un bien fou. Quand il n'est pas là, je redeviens comme d’habitude. Je ne lui demanderai pas la Lune, puisque qu’il ne peut me l’offrir. Mais ce serait pas contre moi : il clignerait juste des paupières, en se demandant si je ne suis pas folle. Pour l’instant, sage, je ne lui demande donc rien. En soulignant bien au Stabiloboss mon désintéressement : il m’écoute, comme s’il pensait : « Pourquoi serais-tu intéressée puisque tu ne me demandes rien ? »
Louis, lui, me regarderait en se demandant où je veux en venir. Jeannot, non, puisque je ne vais pas plus loin. Il n’imagine jamais rien.
En sa présence, je n'ai plus cette angoisse horrible quand Arthur est là. Celle-ci s'est envolée... Comme ça, pfouitt. Terrassée, l'angoisse ! Et j'ai dressé mon plan, impeccable : Jean-Philippe sera le nouveau père d'Arthur. Il m'ôtera de son poids, et je ferai ainsi mentir la prophétie du pépé de Césario, en Corse : je n'aurais pas à le balancer par la fenêtre. Et, quand Jeannot sera devenu le seul père d'Arthur, Louis en sera privé comme si je l'avais tué de mes mains. Belotte et rebellote.
Je n’arrive pas à m’endormir. À qui le dire ? Cela ne peut être à Jeannot, puisqu’il dort. Je passe dans la moitié-séjour du salon, celle où est le canapé : Arthur dort derrière la double porte-vitrée, sur les carreaux de laquelle Jeannot a collé des morceaux de papier multicolores - les dessins du Petit. Tout est paisible, paisible. Sauf moi. Je suis certaine que quelque chose va se passer. L’angoisse monte, monte, monte : je prends un Lexomil. Entier, le bonhomme. Je saisis mon portable pour appeler Paulo… Puis non, me rappellant ses instructions.
Heinrich ? Paulo ne m’a pas interdit de l’appeler… Tant pis, je m'en fous...

Je commence à faire son numéro quand, je te le jure, P’tite Gueule, il me semble qu'on frappe à la porte. Car on ne sonne pas, on frappe ! La police ? Non, je ne pense pas, car ils taperaient certainement à grands coups. Ce sont plutôt de petits « toc-tocs », comme une sorte de lapin de compagnie qui gratouillerait… Sur la pointe des pieds, je vais coller mon oreille à la porte. Ça continue à toquer. Comme Jeannot est énormément baraqué, je ne risque rien à ouvrir. J’entrebâille :
« - Pat’ », j’entends, « c’est moi Andrée… »
Andrée ?? Bon Dieu, mais que fait-elle ici ? A une heure pareille ?? Le coeur battant, affolée, je sors aussitôt sur le palier. En effet, elle est là, en baskets, jean, sweat-shirt et blouson - avachi et usé, miteux. D'abord, il ne faut surtout pas qu’elle entre : que se passerait-il si Jeannot la découvrait ? Il ignore même son existence... À grands signes de bras rabaissés, je lui dis de se taire. Elle tient une petite valise à la main. Je n’ai jamais eu aussi peur de ma vie. Où l’emmener ? Je prends alors mes clés et descend l'escalier, elle derrière. J'ouvre la porte des caves, nous filons vers mon box - que ferment des planches disjointes. Il n'y a même pas de cadenas. Il fait froid sous mes pieds : d’abord, le froid des marches de granit, après le tapis de l’escalier, puis le froid humide de la terre. Je regarde autour de moi : on se croirait dans une cave de Vinneuf.

Je remarque alors qu'Andrée est en train de trembler.
Une surprise complète se lit sur son visage, qui prend le pas sur sa peur :
« - Pourquoi on peut pas aller chez toi, Pat' ? »
Je me laisse tomber sur une caisse à vin renversée.
« - Bon Dieu d’bon Dieu, Andrée : comment tu sais que j’habite là ? »
Elle ouvre de grands yeux :
« - Mais la fois où nous sommes allé déjeuner à l'Assemblée, j'étais si angoissée que, pour me distraire, tu m'as emmenée faire du shopping rue de Rennes... Ensuite, tu m’as ramené chez toi. J’ai passé la nuit avec toi, dans ton lit et j’ai repris mon train le lendemain. On a rigolé comme quand on était gamines ! »
Bon Dieu d’bon Dieu : je ne me souviens plus de rien. J’essaie, j’essaie, mais rien ne vient : je me rappelle pourtant bien de chaque magasin. Ceux vers la place Saint-Germain, ceux de la place Saint-Sulpice, des rues attenantes, puis tous ceux de la rue de Rennes que j’ai remonté jusqu’à apercevoir la Tour Montparnasse... Au Mac Do de l'angle, je me souviens avoir tourné les talons, être redescendue boulevard Saint-Germain, traversé la Seine pour prendre la ligne 1, avoir changé à Daumesnil pour la ligne 8, être descendu Porte Dorée pour revenir chez moi à pieds... Mais, pour moi, j’étais seule ! A mon souvenir, j'étais totalement seule !!
Il ne reste qu'une solution : Andrée est en train de me mentir. Logique.
« - Tu crois que j’invente, Pat’ ? »
Pour me convaincre, elle me décrit tout mon appartement : WC, salle-de-bains, ma chambre, mon placard, comment je range mes affaires, pourquoi je ne plie jamais mes sous-vêtements, etc.
« - En fait, t’es venue en mon absence ? », je fais, « Comment tu t’es procurée mes clés ? »
« - Ma petite Pat’, reviens-moi, reviens-moi… », dit-elle en me secouant doucement. « C’est le choc de me voir à deux heures du matin alors que tu t’y attendais pas, c’est ça, c’est ça ? »

Voilà que revient mon Goblieu, mais pas sympa là…
Dans le quasi-noir, je vois Andrée devenir immense sous les yeux, mais comme si, en même temps, je la voyais de plus en loin - je sais que cela semble contradictoire, pourtant c'est ainsi. Je me sens devenir géante, de plus en plus. Énorme… Mais la cave est toute petite, bien trop petite pour mon nouveau corps, il faut que je sorte de là, que j’aille vite prendre l’escalier en colimaçon pour retourner dans mon lit avec Jeannot : là, j’en suis sûre, il est si calme que tout rentrera dans l’ordre ! J’ai une crise de panique à la Louis, moi ! Je me refourre un deuxième Lexomil dans la gueule. Avec juste ma nuisette (celle de mes noces), je tremble de froid. Andrée met son blouson sur mes épaules. Elle me prend les mains, les réchauffe, me frictionne. À force, oui, je commence à me ressouvenir : enfin peut-être… Oui, il y avait quelqu’un, avec moi... On est allée tous deux - ou toutes deux - vers la gare Montparnasse en faisant du shopping…
« - Tu te souviens : tu voulais que je m’achète une robe, moi je voulais pas… »
« - Oui… je crois… Tu l'as prise quand même… »
« - Tu m'as conseillé de prendre des lentilles, au lieu de lunettes… Tu vois, je n'ai plus de lunettes... »
« - Oui-oui… »
Maintenant, les souvenirs remontent, mais c’est encore comme un rêve… Pas un souvenir certain. Mais est-elle vraiment réelle, Andrée ? Elle ne devrait pas être ici… Comme dirait Louis (qui ne se souvient même plus s'être autant moqué d'elle à Vinneuf), elle « représente un monstrueux anachronisme ». Elle ne fait pas partie de mon monde de région parisienne à la minuit passé. Est-ce même sûr que c’est elle ?

Andrée regarde autour de nous :
« - Regarde Pat’, on se croirait dans not’ trou-grangier de quand on était mômes. C’est tout calme ici, tout-tout calme… », me dit-elle tout doucement, comme si j’étais un bébé. À présent, j’ose mieux regarder ma meilleure-amie-pour-la-vie, assise sur une caisse sous l’ampoule jaune. Oui, cela me rappelle quand, enfants, nous allions au fond du trou-grangier abandonné, dont nous avions fait notre repaire. Nous n'avions d'abord que bougies et allumettes, puis, ensuite, nous eûmes des lampes de poche - quand elles apparurent chez le quincaillier de Villeneuve.
Nous avions là notre coin, éclairé faiblement par un puits-grangier, soit quatre caisses sur un vieux tapis dégueulasse, et une table pour poser les bougies au milieu. Un fil électrique sortait par l'ouverture du puits pour s'accrocher aux branches d'un frêne. Cette antenne improvisée par Francis, montée par lui en profitant de l'étroite rondeur de l'orifice - pas plus d'un mètre -, il l'avait reliée à une vieille radio. Cela nous permettait d'écouter Europe Numéro 1 des entrailles de la Terre.
Je me sens mieux à présent, comme encore enveloppée par le noir de notre trou-grangier, comme si toute mon enfance accourait pour m'envelopper dans la chaleur douce de ses bras, avec Maman, Papa, la voisine, la mère Julia, le père Le Tambour, Mémé, Pépé, les voisins... Hoedic, la chienne cocker que nous avions, qui avait peur des coups de feu et n'allait à la chasse que si Maman venait, est là aussi. Elle pose la tête sur mes cuisses. Je sens sa truffe humide contre mes doigts.
Il me vient soudain une hypothèse : si ces fameux trous-grangiers qui, dans le village de mon enfance, font communiquer toutes les maisons avec leurs souterrains, boyaux, siphons... si ces fameux trous-grangiers, finalement, faisaient communiquer Vinneuf et Saint-Mandé par les caves ? Et, peut-être même, au-delà, d'autres ramifications mettent-elles en communication toutes les maisons du monde, passant même sous les océans... Dans ces couloirs, circulent fantômes, souvenirs et gens comme nous, résonnent encore les musiques des années 70, le bruit des disputes familiales, les pleurs de Francis qui cherchait son chemin sans le trouver, tandis que l'on entend derrière lui les bruits de pas d'un ogre qui le poursuivait. De temps en temps, nous parviennent les bulletins météo de la surface, énoncés par la voix criaillante d'Albert Simon, à jamais disparu, avant les trompettes de gloire du Journal de 13h ? Soudain, je murmure :
« - Andrée, je viens de voir Francis s'enfuir... Il connaissait par coeur tous les puits-grangiers... C'est impossible qu'il soit tombé dedans... Il savait même en remonter, en prenant appui avec son dos, en poussant des jambes et tirant des bras... Quelqu'un l'y a jeté, déjà décédé... »
Mais, au fond, je ne sais même pas si j'ai murmuré...
Peut-être n'ai je fait que penser ? Car Andrée ne répond pas...

Soudain, je sors de ce cauchemar… C'est comme si je m'éveillais.
Enfin, je peux expliquer à ma meilleure-amie-pour-la-vie :
« - Ça va mieux… Des fois, sous mes yeux, les gens se rapetissent et je deviens comme géante… Parfois, ils me parlent, mais je n’entends rien. Louis disait que les gens n’existent pas pour moi, dès lors que je ne suis pas d’accord avec eux… Mais là, c’est la première fois que j’oublie d’un coup vingt-quatre heures ! À te voir, alors que tu ne devrais pas être ici, ça m’a fait l'impression que j'étais devenue folle. Avec toute la peur qu’on a eu à ta disparition, je t’avais crue morte, moi… Voilà, c’est ça : c’est comme si morte et enterrée, tu revenais vivante au milieu de ma vie, réaparaissant ici dans cette cave. J'ai même cru voir Francis... J’ai cru que tu étais un fantôme, un Goblieu, voilà ! Rien de plus. Vas pas t’imaginer que je tourne psycho. Bon, voilà, OK-d'ac, c’est bon. On n'en parle plus ! La crise est passée, je suis d’attaque ! »
Vite, oublier que j’ai oublié vingt-quatre heures de ma vie. Je me sens bien, même si, malgré le blouson de mon amie à l'odeur fétide, j’ai vraiment froid, ici. Ici, dans ce putain de trou-grangier de Vinneuf, que j'ai passé ma vie à essayer d'oublier !
« - Bon, racontes-moi tout, Andrée ! »

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