L'action se passe à Paris entre 05h00 et 6h00 du matin

Ma Gréta s'est tapée trois cafés et lèche furieusement le fond de la tasse avec la langue d'un varan. C'est trop tard, on ne peut plus rien pour elle, le poison a fait son effet et la pauvre s'écroule comme une crêpe pendant la fête du grand pardon à Quimper. Elle a un souffle d'animal blessé qui attend qu'on vienne l'achever. Sofia la regarde en souriant et dit:

— Détachez moi et je vous donne l'antidote, sinon elle va mourir dans moins de cinq minutes.

Je suis liquéfié de voir ma Gréta échouée près du canapé et je n'ai qu'une envie, c'est de la revoir reprendre la mer.

— Mais qui êtes-vous Bon Dieu ! dis-je.

— J'appartiens à l'ordre de Banyuls qui veut rétablir le chrétienté au Vatican. Donnez-moi le Pape et je sauve Gréta.

Gréta a de plus en plus de mal à respirer par ses branchies. Gunther l'arrose régulièrement.

— Détaches-la Gunther !  On n'a pas le choix, il faut sauver Willy !

Gunther détache Sofia qui sort une petite capsule du talon de sa chaussure et fait avaler le liquide à ma Gréta. Quelques secondes plus tard et sa respiration repart tel un groupe électrogène après une coupure de courant. Pas de doute ma Gréta est un deux temps. Elle se réveille en me regardant et dit : 

— J'ai faim !

Sofia s'approche du Pape avec une autre capsule qu'elle a sortie de l'autre talon de sa chaussure et tente de l'introduire dans la bouche de celui-ci mais s'écroule dans ses bras. Un couteau entre les omoplates vient de l'arrêter dans son geste.

— Touches pas à Youssef, salope ! Gunther est dans tous ses états, il vient de trucider Sofia. 

j'attends comme une ado excitée et impatiente devant un chippendale, que ce chapitre se termine. Nous voilà bien avec une morte sur les bras , du Pape en plus.

Lui dort comme un bébé, il entoure la morte comme si c'était un oreiller. Impossible de lui enlever sa nounou.