Prologue

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* Début de l'année 4254 du Premier Temps, au nord du pays d'Olfondor*

" Oyez Elfes d'Olfondor, le roi elfique et sa dame organise les jeux olfondorics arc ! Ils auront lieu dans un mois, au sud de Palandar, près de l'Alonduil. Ceux qui veulent s'inscrire sont les bienvenus ! Les récompenses seront la flèche d'Eriardon et un arc royal !

Pour ceux qui veulent y participer veuillez me suivre. Inscription aujourd'hui et toute la nuit !"


Fou de joie, galopant en serpentant le long des pavés de la route,Vannur se précipita vers la demeure familiale. Plutôt petit pour son âge, mais avec une solide carrure, Vannur était apprécié des enfants du village pour son humour et son imagination débordante. Mais derrière sa carrure imposante se dissimulait une âme timide et sensible qu’il avait bien du mal à cacher. Seule son admiration pour son grand frère, Erriardur, si doué pour le tir à l’arc, lui faisait oublier sa timidité.

Erriardur n’était pas aussi apprécié que son frère, car sa violence et son orgueil lui faisaient ombrage. Cela n’avait pas étouffé l’admiration de Vannur qui, malgré le caractère de son frère, souvent violent avec lui, gardait intact son amour fraternel. Il aperçut enfin son aîné, marchant dans les rues de la ville, toujours son arc à la main.

« Erriardur, Erriardur ! Les jeux seront dans un mois et les inscriptions ont commencé ! cria-t-il, hors d’haleine.

- Les jeux olfondoric arc ? Depuis le temps que je m’y entraîne, voici l’occasion de montrer enfin de quoi je suis capable : je suis le futur champion d'Olfondor et du monde entier. Bientôt tout le monde saura qu’Erriardur, avant simple peintre de vulgaires poutres, va devenir le maître des armées de la terre ! s’écria Erriardur pendant que ses yeux s’allumaient d’une étrange lueur.

Il caressait amoureusement son arc, traçant de ses doigts les lignes gravées dans le bois.

- Et là, calme toi ! Qu’as-tu donc pour dire des choses pareilles ? S’inquiéta Vannur en reculant.

-Je n’ai rien, voyons, ne t’en fais pas petit frère, je te ferai second lieutenant … répliqua Erriardur en partant dans un éclat de rire effrayant. Puis ses yeux devinrent froids comme la glace et il demanda sèchement : où sont les inscriptions ? Allez, réponds donc, pressa-t-il.

- Je ne sais pas : le messager a demandé de le suivre, mais demande au père Arriud, il saura sûrement.

- J’y cours.



Alors que son frère se dirigeait vers la demeure du père Arriud, Vannur alla au devant de lui pour annoncer la bonne nouvelle à sa mère.

- Mère ! Erriardur s’en va pour s’inscrire aux jeux, aux jeux olfondoric arc ! Les récompenses seront la flèche d’Eriardon et un arc royal !

- Hmm…

La mère des deux Elfes ne parut pas aussi excitée que son cadet à l’annonce de cette nouvelle, et prit au contraire un air maussade. Intrigué, Vannur n’ouvrit plus guère la bouche et l'aida à disposer le couvert sur la nappe verte qu’elle venait de poser sur la table de la salle à manger.



Une heure plus tard, Erriardur revint triomphant :

- J’ai été qualifié ! La victoire est assurée, petit frère.

- Tu as l’air si sûr de toi, mais comment peux-tu l‘être autant ? Il y aura des Elfes venant des quatre coins du pays, sans doute y en aura-t-il de plus fort que toi, non ? J’ai entendu dire que le Lieutenant Achéhis, tu sais, celle qui a sauvé la capitale, il y a trois ans, serait là. Elle est tellement forte, es-tu sûr de pouvoir la battre ? demanda innocemment Vannur.

- Petit imbécile, siffla son frère en le prenant par le col ; douterais-tu de mon talent ? Je dis que je gagnerai, compris ? Et je gagnerai, même si pour cela je dois m’allier au mal, tu entends ? Et ne prononce plus ce nom devant moi ! Achéhis n’est qu’un pauvre lieutenant qui a eu suffisamment de chance pour ne pas encore mourir.

Et lâchant Vannur qui tomba au sol essoufflé il s'adressa à la maîtresse de maison :

- Au fait, mère, je pars ce soir.



Et il se servit sans un regard pour sa mère qui avait passé la matinée à préparer le repas ; ni pour son petit frère qui s’était réfugié dans ses jupes. Erriardur était ce qu’on pourrait appeler un bel Elfe si ce n’était ses yeux plissés et mauvais qui n’inspiraient que méfiance et son rictus cruel qui s’affichait souvent sur le bord de ses lèvres.

- Ce soir ?! Qui terminera les poutres et les peintures que tu devais livrer demain ? Je ne suis pas d’accord, tu partiras demain, après avoir tout fini. D’ailleurs, tu décides de ceci sans que je te donne mon accord et je suis contre ta volonté de traverser la moitié du pays pour remporter un concours. Quand au Lieutenant Achéhis, Vannur a le droit d’en parler, c’est le meilleur soldat du Roi Aramion et puis, que tu l’aimes ou non, c’est une héroïne nationale, et je suis fière qu’elle fasse autant d’effets sur ton frère ! Et tu sais pertinemment que tu as interdiction de parler à Vannur comme tu viens de le faire, est-ce clair ?

- Mère, je vous signalerai que dans trois jours j’aurais 87 ans, donc ma majorité et il est grand temps que je prenne ma vie en main. Je parle à mon frère comme je veux . J’avais oublié de vous le dire, mais, tant qu’on y est, après le concours, je m’engagerai dans l’Armée Elfique. Si tous les Elfes pensent qu’Achéhis est le meilleur soldat, je vais leur montrer qu’ils ont tort : le meilleur c’est moi. Bonsoir et adieu, répliqua Erriardur, froidement.



Et alors qu’il préparait sa monture, un homme en noir, qui avait tout entendu, lança son destrier au galop et arriva dans une citadelle où un homme, si laid qu’il ne ressemblait pas à ses semblables lui accorda audience.

- Bonsoir, Grand Chef. L’Elfe est fin prêt à servir les desseins du…

- Tais-toi ! Ce nom ne doit pas être prononcé ici !

- Bien, alors il es est fin prêt à servir notre cause...

- Servir notre cause ?! Que me chantes-tu là ? Ton Elfe est certes orgueilleux, bagarreur, insolent et rajoute-lui si cela te chante tous les vices du monde mais ça ne signifie pas qu’il veuille servir notre cause. Or cela est essentiel qu’il le veuille !

- J’ose insister, Chef, néanmoins car voici ce que j’ai entendu ;

et il chuchota la conversation.

Le Chef sourit sarcastiquement :

- Parfait, mon Maître sera content. Dispose et espionne-le !

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