Chapitre 9
La salle était tapissée de ses exploits. Ici, il trônait, triomphant devant les Elfes Lunards et là, couronné Roi d’Olfondor par Atadras elle-même. Ses vêtement était d’or, son diadème d’argent. L’hermine recouvrait ses manches, les bagues les plus précieuse ornaient ses doigts. Dans toute sa gloire, il régnait en maître sur le pays d’Olfondor, mais aussi sur le monde. La carte sur laquelle il étendait son sceptre représentait également les pays orientaux et occidentaux des Hommes, la Forêt d’Argent au-delà des Terres inexplorées, les pays d’Iriman et de Garratifa sans oublier l’île de Finduil. De la mer avait surgit de grands et magnifiques navires, des trois mâts, terribles comme la tempête les corsaires de l’océan venaient lui rendre hommage. La terre, jusqu’aux extrémités de l’océan lui appartenait et tous les peuples l’adoraient, lui seul.
Et enfin, suprême espoir enfin assouvit, devant lui se prosternait un lieutenant à la chevelure d’ébène. A son cou, un pendentif d’or blanc finement taillé, dessinant une orque sortant hors de l’eau ; à sa dextre, un anneau d’argent de la garde royale. Sa senestre lui tendait en signe de soumission la flèche d’Eriardon.
Il triomphait enfin de celle qu’il haïssait entre tous.
Mais voici qu’elle se releva et le toisa, méprisante. Un seul cri d’elle, et tous relevèrent la tête ; un seul geste et il fut précipité à bas de son trône de gloire. Tout disparu. Sa gloire, ses vêtements d’or, ses victoires, son règne, son pouvoir s’étaient envolés.
Alors Erriardur se réveilla et son cri de rage ébranla la tour dans laquelle il demeurait.
- Achéhis !
De loin, une silhouette encapuchonnée de noir suivait avec satisfaction l’évolution du traitement spécial qu’elle avait réservé à cet Elfe orgueilleux. Bientôt, il deviendrait plus redoutable que celui qu’elle avait déjà envoyé aux frontières d’Olfondor et qui en son absence avait l’affront de se faire appeler « Grand Chef ». Le Mal Incarné était l’Orgueil même mais ne supportait pas qu’un de ses subordonnés se donna un titre pompeux, aussi il se décida, sous sa cape sombre, à supprimer dès que possible cet esclave pour un autre plus soumis : Erriardur.
Le Mal Incarné était aussi esclave que ceux qui lui étaient soumis : esclave de l’Orgueil, vice au dessus de tous les vices et esclave de sa soif de pouvoir, jamais tarie.
Bientôt, le monde des Elfes pliera sous ses armées et ainsi, il pourra régner sur le monde. L’heure avait sonné. Le règne de l’Orgueil et du désespoir allait s’installer pour toujours.
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