Chapitre 4

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Marguerite Capaldi accueillit agréablement Caroline dans son salon. C’était à ce moment où elle s’appliquait du vernis rouge sur ses pieds, puis enchaîna avec ses mains. Tout en les faisant sécher, elle discutait volontiers avec l’enquêtrice.


- Trois semaines plus tard, j’ai toujours du mal à réaliser que mon époux est mort, dit elle en regardant ses ongles. Ca sera très compliquée pour moi de trouver un meilleur homme que lui.

- Sans être indiscrète, vous allez rester en France ou vous préférez retourner en Belgique ? Demanda Caroline, amicalement.

- Je vous avoue que je n’ai pas songé à cette possibilité. La France est un très beau pays. J’ai eu la chance de le voir évoluer, pour le meilleur et pour le pire. Cela fait plus de soixante-dix ans que je vis ici ! Au début, c’était très calme, aujourd’hui c’est devenu huppé. Peut être même trop.

- Je me suis toujours demandée pourquoi les vampires n’écrivent pas des livres d’Histoire. Vous avez eu la chance de voir l’évolution d’un pays ! C’est pas donné à nous, les humains.

- Je me suis toujours demandée si j’avais fait le bon choix en acceptant de faire partie des vampires, fit Marguerite en enfilant sa paire de talons. Mes parents ne voulaient plus me voir, j’ai appris la mort de mes parents, de mes frères pendant la Première Guerre Mondiale, mes sœurs qui sont mortes naturellement à la fin des années 50… Le tout sans pouvoir assister à leur funérailles. C’est très dur pour moi. Bon, parlons de mon mari, vu que vous étiez venu à son sujet, reprit-elle quelques secondes plus tard.


Caroline expliqua l’entrevue qu’elle avait eue avec le chasseur de vampires de Lyon, même si elle trouvait ça très délicat d’aborder ce sujet. Cependant, Marguerite l’écoutait attentivement. Cela la surprit même de connaître le passé militaire d’Igor !


- Je n’ai jamais compris comment Salvatore pouvait apprécier un mec comme lui, réagit la Belge. Je l’ai toujours trouvé malsain comme type. Igor a toujours été un mec toujours distant, secret avec nous. Mes enfants ne l’ont jamais aimé, et de toute façon, il ne voulait pas devenir proche d’eux. Je peux donc difficilement le considérer comme un ami de la famille.

- Vous n’êtes donc pas surprise qu’il soit un chasseur de vampire ?

- Absolument pas. La seule chose que je puisse vous dire actuellement, c’est que je souhaite venger la mort de mon mari, confia-t-elle en regardant ses ongles rouges brillants. Je sais que vous êtes là pour arrêter des criminels, mais j’espère vraiment que justice sera faite. Peu importe qu’on le tue ou qu’on l’envoie en prison.


Caroline ressortit du domicile des Capaldi songeuse. C’était normal d’arrêter Pulaski, mais ils ne savaient pas qui étaient exactement les autres complices qui avaient tué l’Italien. Au moment où elle eut cette réflexion, la PJ de Nice lui téléphona pour lui donner de nouveaux renseignements sur les autres compagnons de Pulaski. Les six hommes étaient des Serbes. Ils n’étaient pas là pour tuer Capaldi, mais pour semer le désordre au Gasoline. Le but était de faire peur à d’autres vampires propriétaires de boîtes de nuit qu’ils pourraient subir la même chose en cas de problèmes avec des mafias locales.


Les Serbes avaient été arrêtés trois jours plus tôt par la police croate, durant un simple contrôle routier où le conducteur n’avait même pas cherché à fuir. Une extradition serait à prévoir. Ce fut à ce moment-là que Caroline décida de partir rapidement voir si Pulaski n’avait pas tenté de fuir à son tour. Le domicile d’Igor était à Aubagne, derrière la zone commercial de la ville, en direction de Géménos. En s’approchant de la maison, elle constata que la seule lumière qui sortait était la lumière bleu d’une télé qui sortait par les interstices des volets métalliques.


Pendant toute la nuit, elle veilla sur la maison, en envoyant des SMS à Rossi qui disait avoir contacté Lemarchal pour savoir comment capturer Pulaski. Lemarchal répondit qu’il leur donnerait rapidement un point de rendez-vous qui était sur le parking d’une aire de repos de l’autoroute A52, dans le sens Aix-Toulon. Lemarchal les attendait à l’intérieur de la boutique, attablé et avec trois cafés. Il les accueillit avec un petit sourire, puis une fois le café bu, il les invita à le suivre jusqu’à sa voiture où il présenta le piège qu’il avait concocté pour piéger Pulaski. Le coffre de son Audi avait des cagoules avec une ouverture sur la bouche, ainsi qu’un sac à mettre sur la tête, des cordes pour lui attacher les mains et une boule à mettre dans la bouche pour l’empêcher de crier.


Jacques se rappelait très bien où habitait son ennemi. L’heure de rendez-vous était fixée à vingt-trois heures. Ils ne se retrouveraient pas directement devant la maison, ils se retrouveraient dans la zone commerciale située à l’arrière de la maison de Pulaski. Jacques avait un ami présent dans les alentours prêt à lui fournir un fourgon pour transporter leur otage. Ainsi, ils finirent par quitter chacun de leur côté le parking où stationnaient des camions qui venaient et partaient.


En voyant Lemarchal partir, Rossi regarda sa partenaire puis lui dit « Ca me paraît assez violent ce qu’il veut faire. Je me demande s’il ne vaudrait pas mieux qu’on appelle les flics pour ça. »

- On ne risquera rien, répondit Caroline en s’attachant les cheveux.

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