5. Douce comme le miel

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Cela avait inspiré Mélina. Elle voulait que je vienne chez elle, un après-midi. Quand j’ai sonné elle m’a juste entrouvert la porte et sa main est apparue avec un foulard par l’entrebâillement : « mets ce foulard sur les yeux, je t’attends dans ma chambre, tu refermes la porte derrière toi. »

J’ai noué le foulard et entendu qu’elle déverrouillait la porte. J’ai attendu quelques instants avant de rentrer. La porte s’est ouverte sur son hall d’entrée. Je ne voyais rien et me suis cogné contre un meuble bas. Je l’ai entendu rire et me crier : « je te guide, marche avec les mains devant toi. »

Je me suis cogné plusieurs fois contre les murs ou des meubles, des étagères ? avant d'arriver au bout du couloir.

 Tourne à droite et tu es dans ma chambre !

Je pénètre dans la pièce et sens la lumière du soleil qui m’inonde. « Tu dois me découvrir juste avec tes mains et ta bouche… »

J’approche de son visage, et l’embrasse. Je rate sa bouche et trouve son nez. Plus bas. Je baise ses lèvres, elles sont sucrées. Elle me repousse : "je suis à ton gout ? c’est du nutella. J’adore ! Et maintenant suis le chemin du nutella."

J’entendais son rire brésilien, plein de soleil. Une ligne de nutella suit la commissure de ses lèvres… et glisse le long de sa joue, puis son cou… elle est entièrement nue.

 Je t’attendais nue, Félix et tu dois nettoyer tout ce nutella que j’ai sur moi... Felix meu amor, minha felicidade, eu quero que você coma o meu sexo, foda minha buceta. colocar sua língua no meu pequeno rosebud e lamber-me.

 Ton accent brésilien me donne envie de te dévorer, querida.

 Appelle-moi par mon prénom brésilien alors : Mélina.


Deux noisettes de nutella enrobent ses tétons que je m’empresse de lécher. Je les fais rouler sur ma langue, un après l’autre, suçotant, tétant. Les nettoyant entièrement. La ligne de nutella coule entre ses deux seins et file vers le bas, suivant la courbe de ses frissons jusqu’au nombril. Je la sens respirer plus rapidement et creuser son ventre. Le petit duvet léger se met à frémir sur sa peau, se relevant comme un fanal annonçant les prémisses de la tempête à venir.

Ayant bien léché son nombril je continue ma route toujours plus bas, jusqu’au triangle pubien annonçant son Mont de Vénus. La ligne bifurque évitant cette touffe que je sais n’être pas un triangle mais seulement un ticket de métro. Le chemin de nutella contourne cette zone, et se dirige en oblique vers son aine, que je chatouille en l’atteignant, elle glousse doucement : « o tu me chatouilles Félix »


La ligne se poursuit jusqu’à son exquis genou et s’arrête là.

 "C’est fini ? » interrogé-je.

 Il y avait un pont en nutella entre mes deux genoux, mais il a rompu... Change de genou... por favor

Ma bouche bondit sur son autre genou telle un félin affamé et ma langue lèche son autre genou, remonte le fil de cette intrigue, le long de sa cuisse, à l’intérieur. C’est si doux. Ma langue atteint le creux où la jambe est attachée au corps. Mélina a un frisson involontaire.

Mes lèvres approchent et se soignent aux siennes, ses lèvres verticales et en introduisant ma langue je sens une autre saveur en sus du Nutella. Une saveur iodée. Je lape comme un félin et Mélina halète comme une petite chatte.

Elle relève ses jambes et m’attrape la tête en minaudant : « Felix, ô Félix, meu amor… »

Je relève mon visage :

 Chante pour moi, Mélina. Je veux que tu chantes ton plaisir en brésilien, chantes moi une chanson d’amour brésilienne…

 Ooooh oui, tu me donnes tellement de bien…

Et elle fredonne :

Um passo, uma ponte, um sapo, uma rã
Im belo horizonte, uma febre terçã
São as águas de março fechando o verão
É promessa de vida no teu coração[1]


Je sens son corps onduler au rythme de mes coups de langue et ma tête bientôt suit la mélopée qui s’échappe de sa bouche.

Quand elle accélère, je vais plus vite, quand elle reprend son souffle ou ralentit je fais de même. Et quand elle m’implore je l’achève de plaisir. Je n’entends pas la fin des paroles mais le son de son extase est la plus exquise des chansons…


Quand je retournai chez moi, je fredonnai cet air sur tout le trajet et lui composai cette ode :

Ils diraient avec dédain relation extraconjugale
Mais moi je conjugue ta langue avec extra!
Elle n'a pas de verbe à l'imparfait, Mélina
Elle se nourrit aussi de sexe, au sens littéral

Quand ta bouche fait gonfler le mot Vit
Entre tes jolies lèvres arrondies,

Ou que, toute pilosité ôtée, petite chatte
Je te fais connaitre la mienne de langue...
Devient reine ta jouissance en mon palais

Se répand et coule ton miel sur mon menton,
Verts tes yeux dans lesquels je me fonds
J'ai alors, envie de te surprendre
Et de te baiser sans plus attendre

Que la passion nous dévore
Et que nos baisers reviennent encore!

Je le lui envoyais par WhatsApp. Et j’ajoutais : en parlant de miel, voici ce que j'ai trouvé sur la toile mondiale qui nous prend dans ses rêts: Melina es un nombre femenino de origen Latino. El significado de Melina es: "Mujer dulce como la miel"
Melina, tu es donc douce comme le miel qui s'écoule de toi. Baisers.


[1] Aguas de Março, Tom Jobin § Elis Regina

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