14. Rencontre imaginaire

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J’avais été beaucoup pris par mon boulot. Et ma vie de famille. Nous n’avions pas pu nous voir beaucoup. Elle avait eu des déplacements à Bruxelles comme interprète au parlement européen, et avait été absente aussi. Nos plannings fittaient mal.

Elle me manquait. Nous avions envie de nous voir. Mais j’avais peu de temps. Je lui ai donné rendez-vous après mon travail dans le quartier Pigalle, en dessous. Il pleuviotait, l’automne arrivait, je n’aimais pas cette saison. J’y suis arrivé en avance. Je reçus un texto à peine installé : "Contretemps F. Très très désolée, on se voit vite. Baisers. Mel. Je t’invite chez moi pour me faire pardonner. Bientôt."

Je suis resté assis, ai commandé un verre de vin rouge, et lui ai écrit ce récit :

Mélina,

J'étais assis sur ce fauteuil moelleux rouge sombre au bar de cet hôtel, dont on dit qu'il était une maison close au 19ème siècle. Maison Souquet.

Je me demandais si c'était vrai ou juste un argument marketing pour exciter l'imaginaire des certains

Aux murs des tapisseries épaisses et rouges sombres, pour l'aspect cosy et confort, et aussi l’intimité. Moquette épaisse au sol, un endroit confort pour des rencontres.

Quand tu entras dans le hall, mon regard se fixa aussitôt sur toi et ta silhouette moulée dans cette robe

Tu te dirigeas alors vers ma table, et t'assis sans hésiter, même si je devinais un trouble semblable au mien sur ton visage

Assise en face de moi, tu me demandas ce que je buvais. Du vin rouge dis je

La même chose, je veux tout comme toi

Ton verre arriva bientôt et nous trinquâmes

Tu semblas alors nettement plus détendue que lorsque je contemplais ta démarche en arrivant

Tu me dis: me croirais tu si je te disais que je ne porte pas de culotte sous ma jupe?

Je déglutis, et ouvris la bouche... Derrière le bar le grand miroir reflétait mon étonnement muet

Je répondis : oui car me voici, déjà plein de désir pour toi, et mon instinct ne me trompe jamais

Nous nous fixions du regard

Tu me dis alors: tu ne peux pas savoir comme je sens une chaleur dans mon ventre quand tu me regardes ainsi plein de désir

Je me rapprochais de toi : viens, embrasse-moi

Nos lèvres vibrèrent quand nous nous embrassâmes

Je sentis ton corps entier frissonner

Tu dis : excuse-moi, j'ai ressenti ton baiser comme si tu posais ta bouche entre mes cuisses...

Je regardais tes lèvres entrouvertes, et j'imaginai en effet qu'elles étaient la corole de ton sexe, rouge passion, gonflée de désirs

Et mon excitation gonfla également entre mes jambes

Tu me dis : tu as trop chaud on dirait

Nous nous embrassâmes encore, nos langues se mêlant comme dans un manège incontrôlable

En relâchant mon étreinte, j'avais l'impression de sortir la tête de l'eau, essoufflé

Nous finîmes nos verres et en recommandâmes aussitôt

Nous bûmes pour refroidir nos pensées

Mais bientôt, nos bouches se rapprochèrent à nouveau et je sentis ta respiration haletante contre moi, ton ventre se soulever et descendre comme une vague qui monte

Mon sexe, de plus en plus à l'étroit dans mon pantalon cela en devenait presque douloureux

Je retirai brusquement me lèvres en cherchant l'air

Tu me regardais bouche ouverte

Tout en rapprochant ton siège du mien, tu me dis, les yeux fixés dans les miens

Donne-moi ta main.

Je te la donnai, et tu la guidas sous la table, puis la posas, sur la peau de tes cuisses

Tu ne pus retenir un frisson quand je sentis la douce chaleur de ta peau

Ma main glissa comme animée par sa propre volonté le long de ta cuisse, remonta, passa sous le tissu de ta robe jusqu’à l'orée de ton sexe

Tu écartas un peu les jambes pour me laisser le passage et mon doigt pénétra entre tes lèvres comme dans une mer chaude

Tu n'avais pas de culotte en effet

Tu haletas encore plus et émit un petit soupir discret

Je voyais ta poitrine monter et descendre à chaque aller et retour de mon doigt en toi...

Nos regards l'un dans l'autre, tu murmuras : oh j'ai tellement envie de toi, que je vais jouir bientôt

Bientôt

Je n'avais jamais ressenti une telle excitation, et pourtant je n'avais pas besoin de venir, mon plaisir était plus grand à voir ton propre plaisir monter aussi vite

Cela me donnait des sensations incroyables

Tu fermais les yeux parfois et je te sentais au bord de l'extase

De te voir ainsi, je me sentais à l'unisson, et je crus jouir sans jamais que tu touches mon sexe

Ton corps se mit à trembler, je sentais ton corps fusionner autour de mon doigt, plus rien n'existait, tu t'arcboutas, des soubresauts firent bouger le siège et tu jouis contre ma main en retenant ton cri, mordant tes lèvres... nous étions au milieu du bar, heureusement désert à cette heure

Je sentais des gouttes de plaisir perler au bout de ma queue raide et douloureuse de frustration

Tu repris ton souffle et aperçus ma frustration.

Tu avanças ta main sous la table et la posa sur mon sexe. Tu touchas mon pantalon et dézippas ma braguette : ce fut comme Dieu séparant la mer Rouge en deux pour Moïse, mon sexe fendit l’air dégagé

Caché sous la table, ta main me caressa avec douceur, me branla lentement

Je t’implorai du regard mais tu prenais un malin plaisir à me faire languir, retenant ta main et t’arrêtant dès que je me faisais haletant

Puis, cédant à mon imploration muette, tu actionnas ta main de haut en bas violemment, en tendant vers moi ton visage encore rougi de plaisir et ta bouche entrouverte tel un sexe offert à mes yeux

Tu me fis jouir aussitôt

Tu couvris mon cri rauque de jouissance par un rire pétillant

merci mon amour.

Je rédigeais notre rencontre fantasmée et lui envoyais par mail: "Dis-moi comment tu veux écrire la suite et la vivre ?Je te baise querida.

F."


Le lendemain, je trouvais sa réponse dans ma boite :

F, tu as réservé une chambre pour nous, le prix est indécent, mais notre amour n’a pas de prix, et j’ai le droit d’imaginer ce que je veux

Tu poses un foulard sur les yeux et me demande de te suivre. Je te suivrai jusqu’au bout du monde

Tu prends ma main et je m’accroche à elle pour te suivre aveuglément. Je sens les moquettes épaisses lorsque nous sortons de la salle, pour emprunter des couloirs sombres aux bruits étouffés. J’entends le cliquetis de la machinerie et le ting de l’ascenseur arrivant au rez de chaussée. Tu me tires dans la cabine. Mon estomac se cabre quand nous nous élevons. Tu en profites pour peloter mes fesses et me mordre les lèvres. Tu t’es reboutonné mais je sens que ton érection n’est pas vraiment retombée.

Tu m’entraines à travers de nouveaux couloirs. Bruit de clé dans la serrure ancienne. De penne qui coulisse dans son orifice. Porte qui grince. Parquet qui craque.

Nous sommes dans la chambre. Je sens la lumière de la fenêtre. Tu attaches mes mains avec le cordon des rideaux et les fixe sur le crochet.

Venant derrière moi, tu soulèves ma jupe et dis : j’adore ton cul.

Tu le caresses, passant un doigt dans ma raie, frôlant mon abricot humide. Et d’un seul coup tu me claques ! Gentiment mais la surprise me fait crier. Je ne me rebiffe pas, tu peux me faire ce que tu veux.

- Si tu veux me montrer comme ta chose, tu peux ouvrir la fenêtre, j’accepte tout de toi

Je sens le vent coulis qui s’engouffre quand tu ouvres un panneau. C’est le soir, et nous sommes dans la pénombre mais je peux entendre la rumeur de la rue pénétrer dans la chambre. Les passants pourraient apercevoir la blancheur de mes fesses si jamais ils levaient les yeux vers les étages.

- Ton cul est plus brillant que la lune, Mel. Et une nouvelle claque sur l’autre fesse.

Tu alternes caresses et doigtage. Je m’abandonne à ta main. Je suis à ta main. Je suis tienne et offerte à tes caprices. Mon cul est à toi.

- Je n’en peux plus, prends-moi

J’entends ton zip descendre, ton pantalon tomber et sans précaution tu enfonces ton sexe en moi. Jusqu’au fond, au plus profond de moi. Je me sens remplie. Entièrement. Et cette sensation s’intensifie sans que tu ne bouges. Complétude absolue. Tu ne fais plus rien et je tremble de joie. De plénitude. Je tremble de tout mon corps. Mon torse ma tête mon ventre mes jambes. Ascenseur émotionnel. Je crie mon bonheur. A la lune, aux passants. Je jouis de toi.

Je ne tiens plus debout. Tu me détaches et m’allonges sur le lit. Me retires ma robe. Tu t’accroupis au-dessus de moi. Te branles sur moi. Ton sperme coule sur mon ventre mes seins. Je jouis de ça aussi. De ton plaisir.

Besos à toi F

Melina

PS : Désolée pour l’autre soir, j’ai très envie de te voir. Je voudrai que tu passes une nuit entière chez moi. Je ne bouge pas la semaine prochaine. Et raconte-moi encore une histoire de toi quand tu étais jeune et innocent, j’aime beaucoup connaitre ça de toi.

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