16. L'amour à la brésilienne
Mel avait disposé des bougies un peu partout dans son appartement, et cette lumière diffuse et tremblotante rendait l’atmosphère douce, et mystique. Dans ses haut-parleurs diffusait une musique brésilienne que je ne connaissais pas.
- C’est normal F, je dois t’initier aux chansons brésiliennes.
Nous trinquâmes avec un verre de caïpirinha. Et nous dansâmes l’un contre l’autre. Nos bustes collés, et nos jambes entremêlées.
- C’est quoi l’amour à la brésilienne ?
- Haha tu es intrigué F !? ça veut dire que tu peux me faire tout ce que tu veux, mais en écoutant de la musique brésilienne
- Aaah …
Je l’embrassais dans le cou et l’enlaçais en lui caressant les fesses. Elle se laissait aller entre mes bras. Elle portait un petit top blanc à bretelles près du corps et une jupe courte. Je passais mes mains dessous
- Tu as la peau douce, j’aime ton petit cul, Mel.
- Mmmm, il est à toi.
Je la faisais se retourner pour coller son cul contre moi. Je lui enlevais son petit haut en lui demandant de lever ses bras en l’air.
- Restes ainsi ne bouge pas.
Je caressais ses seins dont les tétons pointaient. Je me servais de son haut pour lui attacher les poignets, bras toujours levés. Je la dirigeais vers le canapé et la fis s’allonger sur le ventre : « Ton petit cul est à moi. »
Je voyais son dos aussi, avec son tatouage qui me faisait de l’œil. Je persistais à trouver que ça lui faisait comme des ailes, même si ce n’était pas le motif recherché. Je m’assis à califourchon sur elle. Mes mains sur ton dos, je commençais à la masser. Entre les omoplates à l’endroit de son tatouage et faisant tourner les paumes de mes mains en cercles concentriques je descendais peu à peu vers ses reins.
Mel accompagnait mes massages d’une voix alanguie : F tu es mon dando carinho[1], mmm si dando carinho…
Quand j'attaignis la chute de ses reins, je lui retirai sa jupette. Le frottement du tissu contre la peau de son cul faisait des grésillements, des petits éclairs de lumière dans la pénombre. Des étincelles. Comme lorsqu’on retire un pull en acrylique : électricité statique…
"Tu es à moi ce soir, je fais ce qu’il me plait, tu es une page blanche, je vais graver sur ta peau mes sentiments pour toi."
Je pris un stylo bille, à la mine ronde, pas trop dure ni pointue, mais capable d’écrire sur la peau. Je cherchais une place libre, sous son tatouage qui prenait la moitié de son dos. Je commençais donc :
Dans le silence velouté de ton dos, les ailes du désir !
De mes mains entourant ton cul doré je te mire
Me croyant Appolon je bande mon arc et tire
Déclenchant ton courroux et ton ire !
Toi Artémis, déesse chasseresse et vierge du cul
Je suis Ardant ton amant compagnon
Ne me transforme pas en cerf tel Actéon[2]
Que par tes chiens tu as fait dévorer tout crû
J’atteignis l'arrondi de ses fesses à la fin. Mon dernier vers dut cheminer par monts et val de son cul. Alors prenant le stylo à l’envers, de son extrémité je parcourus tout le vallon en titillant sa raie. Je lui fis suivre cette ligne jusqu’en la chaleur de son antre-jambes, moite et entrouverte. Et l’y fis pénétrer délicatement. L’ayant ainsi lubrifié dans ce petit abricot fondant je revins alors sur son petit trou, où le stylographe s’enfonça et disparut presque entièrement. Je jouai avec, tel un thermomètre, déclenchant non pas son ire mais ses gémissements, et je sentis sa température monter. Lisant et relisant à haute voix mon poème je glissai, en plus de l’appendice stylographique, mon pouce entre ses lèvres et la masturbai. Fiévreuse, attaquée de toutes parts, elle partit en transe très vite et ne put plus contrôler ses cris et trépidations du bassin. Je devins spectateur extasié de ses spasmes de plaisir. Je remplaçai le stylo par mon sexe. D’abord son extrémité dans ce petit orifice. Je me retirai et rentrai à nouveau. Un peu plus profond. Je recommençai, et chaque fois j'allai plus au fond. Je lui donnai de vigoureux assauts. Elle sentit ma vigueur en elle. Je lui donnai des coups. Très vite je la sentis proche de jouir. Sentant son sexe se resserrer sur mon pouce. Je lui donnai des coups plus forts et plus brutaux. Elle orgasma en mordant le canapé entre ses dents. Je jouis et ma joie se répandit en elle.
Plus tard dans la nuit, je lui dis :
- Qu’as-tu pensé de mon dernier mail ?
- Ton histoire était très mignonne, j’aurai aimé te connaitre quand tu étais jeune innocent.
- Et tu sais donc ce que je voudrais faire avec toi, Mel ?
- Oui.
- Mon plus grand fantasme…
- Si, j’ai bien compris. Je ne veux pas ça.
- Je croyais que je pouvais te faire tout ce que je voulais ?
- A moi oui, mais pas à une autre. Toi, serais-tu prêt à me partager avec un autre homme ?
- No lo so, pequenha.
- Tu vois !
- Je vois… tu aimes avoir le dernier mot.
- N’importe quoi.
- Alors dis-moi un de tes fantasmes inassouvis.
- Mon fantasme, c’est d’avoir un amant et de tout faire pour lui… Je vis cela avec toi, F, je réalise mon fantasme, je suis une femme épanouie.
- Tricheuse. Raconte-moi une aventure à toi.
- Je n’en ai pas vraiment, tu sais, je n’ai connu que mon prof, et ensuite je me suis mariée… Je n’ai jamais eu d’aventures comme tu dis, avant toi bien sûr… Et je ne vais pas te raconter mes histoires de sexe avec mon mari.
- Moi je te raconte tout.
- Non pas, tout. Pas avec ta femme. Mais je vais te raconter une histoire de moi plus jeune. Tu ne te moqueras pas hein !?
- Non, je vais l’aimer ton histoire je sens.
J’étais au lycée, enfin l’équivalent du lycée en France. C’était un institut catholique et j’étais interne. Je devais avoir 16 ans ou 17 ans. J’étais timide, et farouche, en plus mon éducation faisait que je ne connaissais rien à la sexualité, on n’en parlait pas chez moi. Il n’y avait que des filles dans ce lycée, et quand je rentrais chez moi, les seuls hommes que je côtoyais étaient mon père, et mon frère plus jeune que moi. Mes parents ne parlaient jamais des relations entre homme et femme. Même amoureuses. Parfois à Noel je les ai vus se donner un baiser sur la bouche, mais c’est la seule marque d’affection ostensible qu’il m’a été donné de voir.
J’étais donc vraiment innocente. En plus j’étais menue avec des petits seins, et les hommes dans la rue ne faisaient pas attention à moi. Je te le dis car aujourd’hui je me rends compte que ce n’est plus pareil, je n’ai pas plus de seins, mais je sais quand un homme mate mon cul en se retournant sur mon passage… Et toi tu fais pareil avec les autres femmes, je t’ai vu.
Il y avait cette fille plus âgée d’un an comme elle avait redoublé. Je la trouvais dévergondée. Elle s’appelait Dulcina. Ça veut dire Douce en brésilien. On racontait qu’elle avait des petits copains. Je l’imaginais embrasser des garçons sur la bouche, mais j’étais loin de concevoir autre chose. Ni tous les émois que cela pouvait déclencher, j’étais une oie blanche, évidemment, ne te moque pas de moi s’il te plait.
Nous dormions dans de grands dortoirs collectifs, mais il y avait des séparations à mi-hauteur et cela faisait comme des chambres de 6 lits. Un soir, je me trouvais donc assise sur mon lit. Les autres filles étaient parties à la douche collective et j’étais en culotte en train de déboutonner mon chemisier pour les rejoindre. Quand Dulcina est apparue devant moi, le visage en larmes. Je me suis levée instinctivement et l’ai prise dans mes bras. Elle a continué de pleurer contre mon épaule, je sentais ses larmes mouiller ma chemise.
Elle a fini par se calmer, et m’a dit : tu es gentille toi, merci, Mélina.
- Tu connais mon prénom ?
- Bien sûr je t’observe depuis un moment. En plus d’être gentille, tu es belle.
- Moi ?...
- Oui, toi, et tu ne le sais pas encore, mais les garçons seront bientôt fous de toi.
- Hihihi…
- Ne rigole pas c’est vrai, regardes tes joues, tes lèvres.
Elle me toucha le visage, mes lèvres. Descendit sur mes épaules, en égrenant les qualités de chacune des parties de mon corps : désolé, je t’ai mouillé, mais ta peau est si douce là. Sa main se glissa dans l’échancrure de mon chemisier à moitié ouvert. « Et tes petits seins sont si mignons. » Elle caressa mes tétons qui pointèrent aussitôt. Ça m’était déjà arrivé mais je n’avais jamais associé cela à cette sensation de bien-être. Et là je me laissais faire, je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. Je trouvais cela agréable. Je ne faisais pas un geste. Même quand elle posa ses lèvres sur les miennes pour m’embrasser. J’ouvrais la bouche, légèrement surprise tout de même. Elle lécha mes lèvres et je ne trouvai pas cela dégoutant, bien au contraire, je sentis un tourbillon dans mon ventre. Je me sentis chaude et quand sa main caressa le petit duvet de mon ventre pour atteindre ma culotte. Je sentis que quelque chose suintait entre mes jambes. Je réussis à dire : « Attends je crois que j’ai fait pipi dans ma culotte »
- Mais non, tu es humide parce que tu aimes mes baisers. C’est normal, ne t’inquiètes pas, moi aussi, je suis humide, toutes les femmes réagissent ainsi.
Elle attrapa délicatement ma main et la posa sur sa propre culotte que je sentis complètement trempée. Je laissai ma main là sans la bouger.
Elle reprit ses baisers et je sentis sa main glisser sous ma culotte. Quand elle caressa mon clito, je ne savais même pas ce que c’était, je me sentis fondre. A la fois ramollie et si vivante. J’étais un iceberg détaché de la banquise et je dérivais lentement dans un océan chaud. Je fondais et c’était si délicieux.
Quand j’entendis les bavardages des autres filles qui sortaient de la douche, je me réveillai et sortis de mon rêve. Dulcina, se redressa aussi et nous nous éloignèrent l’une de l’autre en nous dirigeant vers le couloir de la douche. Faisant l’air de rien. Les autres nous bousculèrent sans faire attention à nous. Dulcina partit vers sa propre chambrée et j’allai à la douche, encore rêveuse. N’ayant pas encore compris ce qui m’était arrivée.
Une semaine plus tard, Dulcina était virée de l’école sans que j’ai pu la croiser ni lui reparler. C’est elle qui a éveillé ma sensualité, et avec qui j’ai eu mon premier baiser et mon premier vrai émoi. Je ne l’ai jamais revu, mais je n’ai jamais revécu la douceur de cet instant avec elle. Dulcina, son nom est vraiment associé à la douceur de ce moment si particulier…
J’ai embrassé tendrement Mélina sur les lèvres et l’ai remercié pour son histoire émouvante. Nous nous sommes endormis enlacés l’un contre l’autre.
[1] Carinho (ca-rin-yo) : Le mot portugais pour «affection» est carinho et est souvent utilisé entre des personnes qui partagent une relation de proximité. si vous caressez, massez ou calmez quelqu’un avec douceur, on vous dit que vous êtes dando carinho ou «donner de l’affection».
[2] la légende dépeint Actéon comme le compagnon de chasse de la déesse Artémis (ou Diane) qui, la voyant nue dans sa source sacrée, tente de la violenter. Pour cet orgueil démesuré, il est transformé en cerf et dévoré par ses propres chiens
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