27. Indolente Mélie dans son hamac
Nous marchons dans la rue avec Mélina un midi. Un pochoir sur un mur dit : « Ne cherchez pas d’histoires avec une fin heureuse : soyez heureux sans faire autant d’histoires »
Mel me dit qu’elle ne sait pas encore si elle veut d’un enfant. Elle a 38 ans, et elle n’est pas convaincue par le monde dans lequel nous vivons.
- Je peux te faire un enfant si tu veux
- Ha mais non, je te parle pas de ça, tu vas l’élever ?
- Non
- Alors tu vois, tu prends tout à la dérision. Moi je te parle sérieusement.
Elle me dit qu’elle part au Brésil à Noel. Voir sa famille, son frère vient d’avoir un bébé. Tout le monde lui demande quand ce sera elle. Elle va voir son mari aussi, ses amis. Elle va faire la fête.
- Je vais te manquer, tu crois ?
- Bien sur F, pourquoi tu demandes !
- e sais pas, je te sens déjà loin.
Elle me dévore la bouche en guise de réponse. Je retourne à mon boulot et elle au sien. Je la regarde s’éloigner car je sais que je ne pourrais pas la revoir avant son départ. Son petit cul moulé dans un jeans’ vert. Elle se retourne et fait une photo de moi. Me fait un grand sourire avant d’être avalée par la bouche du métro.
Quelques jours plus tard, je reçois une photo d’elle dans un hamac. C’est l’été là-bas, elle profite de la douceur. Elle a l’air radieuse. Elle revoit sa grande amie Flavia et qu’elle lui avait manquée. Je lui dis qu’elle pouvait lui parler de moi si c’était sa confidente. Tu crois, je ne sais pas si j’ose tout raconter ? Si c’est ton amie elle acceptera.
Je lui envoie une histoire que j’ai imaginée en pensant à elle :
Indolente, Melie se balance dans son hamac.
Nonchalamment allongée au-dessus d’un parterre de petites fleurs jaunes et d’herbes hautes dans cette partie du jardin peu entretenue. Les odeurs printanières font frémir ses narines et des souvenirs remontent en elle.
Alanguie, elle se balance, le regard tourné sur le ciel qui l’accompagne. De petits nuages voilent les rayons et l’empêchent d’avoir trop chaud. Somnolente, elle aperçoit une farandole de petits nuages qui défilent devant sa rétine. A la forme particulière d’un nuage, elle croit y reconnaitre le sexe d’un de ses amants et sourit dans sa demi-conscience. Oui, elle se rappelle son prénom, Armand - quel prénom, déjà … - il n’était pas très doué dans ses caresses, mais il avait le sexe le plus énorme qu’elle ait jamais vu. Si démesuré, qu’il lui donnait aussitôt des sensations qu’elle n’avait jamais connu, la remplissant tant et partout à l’intérieur qu’elle montait très rapidement à l’orgasme. Et c’était tant mieux car il jouissait rapidement lui aussi. La dernière fois, elle s’en souvient c’était dans une clairière au milieu de la forêt, le parfum des herbes hautes écrasées sous le poids de leurs corps chatouillaient ses narines.
C’est cette même odeur qu’elle sent à présent, et elle se met à respirer plus fort.
Puis le vent chasse le nuage et elle pense à autre chose…
Une de ses jambes pend nue et nonchalante hors du filet qui la soutient, et la cambrure de son pied forme un dessin si parfait qu’on aurait envie de le dessiner. Sa peau lisse à cet endroit ressemble à la peau d’un fruit que l’on aurait envie de manger. Tout d’abord le lécher du bout de la langue pour en tester la saveur.
Une herbe vient frôler la plante de son pied et la chatouille agréablement. Melie pense aussitôt à Guillaume, à sa langue incroyablement agile, et à sa façon qu’il avait de la lécher, à la fois tendre et ferme… Prenant tout son temps, en donnant de petits coups du bout de sa langue entre ses lèvres… avant d’appuyer plus fort mais dans un rythme aussi lent…
Melie écarte inconsciemment les jambes et le soleil vient chauffer l’étoffe de se culotte. Elle se cambre légèrement et son rêve ordonne à son amant de lui donner du plaisir. Sans qu’elle s’en rende compte sa propre main se pose entre ses cuisses réchauffées par la caresse des rayons ardents du soleil.
Et son désir prend forme, elle sent glisser la langue de Guillaume, glisser sur le haut de son coup de pied délicat, remonter le long de sa jambe, contourner son genou rond, aborder la partie charnue de sa cuisse. Elle sent une source de chaleur prendre naissance dans son ventre, se répandre et ruisseler depuis son mont de vénus jusqu’à la fente de son sexe. Posant un doigt dessus, elle sent cette moiteur et retire le tissu qui la recouvre.
Son doigt rejoint la langue rêvée de son amant simultanément à l’orée de sa fontaine de joie. Ecartant sans pudeur aucune ses cuisses dorées, elle caresse cette intimité dévoilée aux nuages ses amants et au ciel, qui en est le témoin.
Soudainement, une brise plus forte vient soulever le volant léger de sa robe et fait naitre un frisson sur son ventre, hérissant le duvet blond qui part du nombril à son sexe.
Elle semble se réveiller mais il n’en est rien. Elle change simplement la position de son pied qui vient prendre appui sur l’arbre portant le hamac. Elle en donne de légères impulsions, qui font naitre un balancement lent et régulier.
Elle songe alors à Félix, son dernier amant en date, et sa manière si étrange de faire l’amour, rapide tout d’abord comme un lapin de garenne, puis ralentissant au fur et à mesure, et pouvant faire durer son plaisir aussi longtemps qu’il le souhaitait, ou presque. En diminuant son rythme ses coups de butoir devenaient plus profonds et plus intenses, il restait quelques secondes ainsi tout au fond d’elle à l’admirer dans sa jouissance, avant de reculer et de reprendre.
Elle qui adorait faire durer l’amour, était aux anges, jamais elle n’avait vécu cela avec quelqu’un d’autre. Lorsqu’elle venait le rejoindre, elle mettait ses boules de Geisha en elle, et tout au long du trajet, à pied, puis en métro, et à nouveau à pied, jusqu’à chez lui, chaque mouvement brusque qui contractait son périnée, lui donnait un spasme de plaisir, comme un coup de fouet. Mais ce n’étaient que des prémisses de leur rencontre.
Avec lui, chaque coup intense de son sexe en elle venait buter au fond de son con et déclenchait une vague puissante de sensations, elle sentait la pulsation de son sang battre dans ses veines, battant au rythme sourd de ses mouvements, vagues se renforçant pour déferler toujours plus fortes sur le rivage de sa jouissance, vagues montant toujours plus hautes dans leur fureur pleine et entière, refluant, se rengorgeant et repartant de plus belle, jusqu’au tsunami final qui l’emportait, tout en haut, et lui avec, dans un sentiment de toute puissance.
Ma voisine Melie se croit invisible dans le hamac de son jardin, cachée par les branches des arbres, mais d’où je suis chez moi, à ma table d’écriture, je peux l’apercevoir se caresser en toute joie tout bonheur…
Elle fait l'amour avec le ciel et j'ai envie de jouir avec elle. Je la vois ouvrir la bouche, se passer la langue sur les lèvres tant elle salive. Elle rêve de son amant, je le sens, à la façon dont elle s’offre ainsi sans pudeur.
Devant cette vision de rêve, j’ai aussi des frissons, et une chaleur qui me vient du ventre et pousse hors de son nid mon sexe qui grossit et gonfle quand je le libère de sa prison de tissu. Je me caresse en contemplant Melie se caressant en contemplant le ciel. Mise en abyme érotique…
Inconsciemment, ma respiration est en rythme avec la sienne, ainsi que le mouvement de nos mains synchronisé. Je la sens plus que je ne la vois, qui accélère sa main, et ma cadence suit inconsciemment. Son autre main caresse sa cuisse, son ventre, sa poitrine ; mon autre main inoccupée caresse également ces parties de mon corps.
Melie se cambre et ouvre la bouche d’où s’échappe un imperceptible gémissement ; mes reins se contractent et poussent mon sexe vers l’avant, je me sens haleter.
J’entends le ciel communier avec Melie et ses amants nuages l’inonder de leur semence quand elle crie son bonheur vers eux. Je jouis comme elle en déversant ma joie qui arrose son jardin, ensemençant son gazon : Ooooh ! Melie…
Quand je crie, elle se retourne et me voit alors, surprise. Mais au lieu de prendre peur ou s’enfuir, elle sourit, ferme les yeux puis se rallonge, fidèle à la croyance en son rêve.
Melie s’assoupit comme une petite chatte, bercée par la brise.
Nonchalante, une jambe nue pend hors du filet.
Indolente, Melie se balance dans son hamac.
Un jour nous arrivons à nous téléphoner. Elle me dit qu’elle fait la fête avec ses amis, que c’est génial car elle ne les a pas vus depuis si longtemps. Elle me dit aussi qu’elle n’a pas encore parlé à Flavia de notre histoire mais qu’elle va bientôt tout lui dire. Elle me remercie pour mon histoire, elle a eu des émois… Et d’ailleurs, elle me décrit combien son ventre est chaud et comme elle a envie de glisser un doigt sous l’élastique de sa culotte en pensant à moi. Je me caresse pour toi, F, j’ai envie. Bientôt je l’entends haleter et gémir doucement. Je bande aussitôt, et me touche à mon tour. Mélina, je me branle en t’entendant. Tu veux voir ou m’entendre. T’entendre est tout aussi excitant pour moi. Je veux t’entendre jouir F. Oh Mélina, Mélina, j’ai envie de toi, de ta peau, de ta petite chatte.
Je gémis à son oreille, et je l’entends aussi monter en gamme. Quand je jouis sur mon ventre, elle crie dans le combiné. Quelle douce joie tu me procures, Mel. Presqu’aussi bon qu’en vrai. Baisers, F.
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