29. Les jours s'en vont je demeure
15 février
Avec le temps va, comme dit la chanson, tout s’en va
Tu as coupé le lien, tu pars au Brésil
Et me voici titubant, fille d’Ipanema
Le temps passe je crie je hais le temps qui passe
Tu avais raison le temps emporte tout
Mais tu avais tort notre amitié colorée comme on dit en brésilien
Une amitié avec privilèges comme tu m’expliquais
Cette amitié n’existait pas, elle était plus que cela
Entre homme et femme, n’existe pas l’amitié
Seule la passion, le sexe ou l’amour extra conjugué
Tu ne romps pas, tu coupes, car il n’y a pas de lien à rompre
Tu coupes cette amitié, tu me coupes de toi
Toi, astre solaire, habituée à ce que les planètes tournent autour de toi
Vénus, ton air ambiant m’a drogué et maintenant je suis empoisonné
Planète sombre et solitaire je suis abandonné
Je ne veux pas que le temps passe et emporte avec lui
Mes souvenirs de toi
Nous sommes en hiver le 16ème jour de février et hier, tu as dû atterrir à l’aéroport
Te savoir revenue à Paris, et savoir que rien ne pourra te faire revenir
J’enrage je crie je pleure la nuit je pense à toi le matin en mirant mon visage
Dans le miroir de la salle de bains ne pouvant penser à d’autre que toi
Je veux aller voir l’expo Claudia Andujar dans l’espoir vain de te croiser
A la fondation Cartier non loin de ton quartier
Mais si loin de moi planète égarée
J’attends que le temps passe et emmène avec lui cette souffrance
Que je ne peux exprimer nulle part
J’avais écrit ce poème pour toi avant ton départ à Noel pour le Brésil
« Ils diraient avec dédain relation extraconjugale »
Tout cela n’est plus rien, que le temps m’emporte comme le ressac et n’en parlons plus
« La passion va passer » tu m’as dit. On ne rompt pas une amitié… mais tu coupes car tu ne veux plus entretenir, et la coupure est vive.
J’espère que tu seras heureuse Mel, idéal fantasmé.
La nuit je rêve que je t’étrangle et que tu prends plaisir dans cette extase de la petite mort
Enfin Mars qui amène avec lui des promesses de printemps
Ton souvenir ne m’a pas encore fui mais je pense à toi différemment
Quand je prononce ton prénom j’ai envie de t’insulter à présent
Avant l’indifférence et après l’abattement, vient le temps de la colère
J’associe ton prénom à l’adjectif de salope, Mélina
Et pourtant si tu m’appelais et me disais de venir, je viendrai tel un chien fidèle
A notre relation infidèle
Je cherche des traces de toi sur la toile mondiale et j’en trouve, nous ne sommes plus invisibles dans le monde merveilleux des Data
Je ne suis plus triste, seulement mélancolique, vivement le printemps
« J’espère que tu seras heureux » … Sophie Calle et le mail de rupture de son amant : ‘Prenez soin de vous’ qu’elle a transformé en expo…
On ne coupe pas avec ses amis, seulement avec ses amants
Tu ne veux pas qu’on interfère dans ton amour retrouvé avec ton mari
Tu ne veux pas t’encombrer d’un amant amoureux
Mais, pauvre petite fille à papa, quand tu auras besoin de moi, tu m’appelleras
Pasionaria passionnée et engagée, petite fille éduquée de la bourgeoisie brésilienne,
Etudes payées par papa, petite-bourgeoise toi-même tu t’enflammes
Cause Gauchiste ou féministe tu fais feu de tout bois
Tu es dans la vie comme dans le sexe, embrasée
Puis quand les braises retombent, plus rien
Tombent les amants, partent les amours
Tu reviens au confort bourgeois
Licencieuse salope, j’aurai dû te crier des injures en te faisant l’amour,
J’aurai aimé et toi aussi, petite chatte
Plus ne t’est rien
Découvrant sur ma messagerie, mes échanges avec Mel, ma femme me fait une scène et me quitte avec fracas. Je me retrouve seul face à moi-même. Je vais au bord, au bord de la seine, là où nous nous étions promenés avec Mélina, et où elle m’a fait jouir avec sa main, debout contre le mur du quai
Je regarde passer les eaux vert sombre voire noires du flot, je me récite à moi-même :
L’amour s’en va comme cette eau courante
L’amour s’en va
Comme la vie est lente
Et comme l’Espérance est violente
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
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