Mon père, entre ses mains, tenait une photo jaunie.

J'étais comédien de métier. Ma voix ne trahirait pas mon émotion.

Depuis l'accident, il avait perdu la vue.

Oui, le village avait été reconstruit après le barrage et l'inondation.

Oui, les cygnes prenaient toujours leur envol au ras de l'eau.

Oui, comme sur ta photo, papa, les parents promènent de nouveau sur la digue.

Tu sais comment sont les enfants, turbulents, audacieux, avec leurs rollers.

Oui, la guinguette qui attire les touristes avec ses parasols vintage jaune fleuri.

Dans l'au revoir, mon père percuta mon coeur, en me murmurant :

- Merci pour ce doux mensonge.