La Grâce
La Grâce cherche Muse, effleure Délicatesse,
Et prend l'envol le coeur en liesse.
Avec Humilité, Distinction et Prouesse,
Elle frôle les côtes escarpées de rochers baignés d'hardiesse.
Jamais ne se laisse ni nommer ni capturer,
Seulement humer et transmuter,
Par nos sens éveillés chatouillés dans leur unicité.
La vue d'une arabesque légère, pointée, pirouettée,
Dans un décor de contes de fée,
L'odeur subtile des nuages de poudre de riz,
Effluve étuvée, exhalée des costumes de salons.
Le doux effleurement de la soie de cheveux blonds
Furtivement échappés du chignon long
Sur la nuque d'une nymphe en tutu de tafta brodé.
Le goût d'infuser en mémoire les sucs infiltrés des cellules d'une bouche gourmande.
Réminiscences des providences d'antan,
Les siècles des siècles ont passé,
Et j'entends au loin le son cristallin renouvelé de la Grâce
Prête à paraître en apparat, emplir le théâtre des tragicomédies humaines.
Une note, chanson de geste,
Courbures aux tracés pleins et déliés.
Que s'élève au paroxysme céleste
L'âme vibrante d'une corde tendue
Sur la Harpe de l'harmonie terrestre.
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Réponse à Printemps des poètes 2024
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