Chapitre 14 : L'hôpital
Je n’ai pas réussi à dormir de la nuit. En effet, de savoir ma mère hospitalisée, très malade et qu’elle me l’a cachée a fait que j'ai juste tournée dans mon lit. La moindre notification sur mon téléphone, me fait sursauter.
Je vais au travail, mais tel un zombie. Je termine ma journée et Monsieur Martin me demande d’aller dans son bureau pour discuter. Je n’ai pas envie mais je ne peux pas refuser, c'est le directeur adjoint. Alors je le suis.
Il s’installe et je me mets en face de lui. Je ne veux pas le regarder. Il commence à me parle.
- Tu n’as pas l’air bien aujourd’hui, il y a un problème.
Je me mets à pleurer devant lui. Il contourne son bureau pour me prendre dans ses bras. Je n’ai pas la force de le repousser alors je pleure de plus belle dans ses bras. Je mouille sa chemise et je m’éloigne d’un coup. Comme si quelque chose me ramène à la réalité.
- Pardon, je n’aurais pas dû réagir ainsi.
- Je vois bien que tu ne vas pas bien, explique-moi.
J'essaye de contenir ma souffrance et finit par craquer :
- Ma mère a été hospitalisée hier soir, son état est assez préoccupant selon ses médecins, dis-je en pleurant.
Il me reprend dans ses bras. Je veux me retirer mais il me serre plus fort. J’entends son cœur battre. Cela m’apaise quelques secondes.
- Je suis désolé, tu veux que je te raccompagne chez toi ? Si tu veux, tu peux prendre ta matinée demain, je prendrais ton relais.
- Merci mais non ça va aller. J’ai besoin de m’occuper.
- Bon courage et si vraiment tu ne vas pas bien demain, tu me préviens.
- Merci.
Je ressors de son bureau et rentre chez moi. Pas d’appel de l’hôpital, c’est déjà une bonne nouvelle non ?
Je prends une douche froide pour me réveiller et ne pas éveiller les soupçons sur mon état. Je conduis jusqu’à l’hôpital. Je demande à la réceptionniste si je peux aller dans la chambre de ma mère. Elle m’indique son numéro de chambre et je m’y dirige.
J’arrive dans sa chambre et la vois toujours sous ses machines. Une infirmière passe et je lui demande des nouvelles.
- Son état n’a pas changé depuis hier, c’est déjà une bonne nouvelle, elle m'informe, le visage neutre, en lui faisant ses soins.
Je passe plusieurs minutes avec ma mère jusqu’à ce qu’on m’informe que les visites sont terminées
Je rentre chez moi, et finis par m’endormir par la fatigue. J’entends mon téléphone sonner mais je pense qu'il s'agit seulement de mon rêve. Je l'entends de plus en plus. Je me réveille en sursaut et décroche.
- Bonsoir Mademoiselle Garcia, je suis le médecin de l’hôpital qui soigne votre mère.
Je pense que j’ai compris. L'hôpital n'appelle pas pour rien. Alors j'écoute ce qu'il a à me dire.
- Je suis désolé de vous l’informer de cela mais l’état de santé de votre mère s’est dégradé, il ne lui reste peu de temps à vivre, vous pouvez venir la voir dès que vous le souhaitez, m’informe-t-il.
- Merci à vous, j’arrive toute suite.
Le temps du trajet me parait tellement long. J’arrive enfin à l’hôpital, le médecin me voit et je comprends dans son regard.
- Je suis désolé mais elle vient de nous quitter.
Non ce n’est pas possible. Je vais jusqu’à sa chambre, je cours dans les couloirs. Je la vois, endormie, aucune machine autour d’elle. Elle me paraît apaisée.
- Maman s’il te plait, ne me laisse pas, tu n’as pas le droit.
Aucune réponse, je l’embrasse, lui prend sa main dans les miennes, elle est froide. Je constate la vérité, ma mère m’a quittée. Elle n'a pas le droit de me faire celà.
Je ressors de l’hôpital et me dirige vers les pompes funèbres. Il faut que j’organise son enterrement.
J'appelle ma tante pour lui informer que maman nous a laissée. Elle ne veux pas me croire. Je lui indique l'hôpital. Elle vient et constate elle-même les choses. Le temps que je passe aux pompes funèbres afin de tout choisir, ma tante choisis ses derniers vêtements.
Heureusement que je peux compter sur elle, je ne sais pas comment je peux m'en sortir seule.
Annotations