Chapitre 4
Finalement cette soirée a été vraiment chouette, je n'avais pas autant ri depuis bien trop longtemps.
Quelques heures en compagnie de Hugo et on réalise très vite que c'est un type vraiment extra.
Sur le chemin du retour, alors qu'il me raccompagne chez moi, le brun me fait part de son envie d'aller au cinéma prochainement. Un petit rire moqueur s'échappe de moi sans que je ne puisse le contrôler. Hugo se stoppe et hausse un sourcil d'un air interrogateur.
- Quoi ? Qu'est-ce que j'ai dit ?
- Rien ! C'est juste que...t'as une drôle de façon de m'inviter !
- Non ! Je...bon, ok, tu m'as démasqué ! En fait, j'imaginais que tu allais me dire "Oh ça fait longtemps que je suis pas allé au ciné, on n'a qu'à y aller ensemble, qu'est-ce que t'en dis" ? déblatère-t-il en tentant de m'imiter.
J'éclate de rire sans me retenir et lui me rejoint dans mon hilarité. C'est fou, je n'arrive pas à m'arrêter, pourtant ce n'était pas si drôle que ça. Lui se calme rapidement et m'observe avec un sourire en coin.
- Quoi ? je demande entre deux spasmes.
- J'aime ton rire ! J'aime te voir rire comme ça.
Je m'arrête soudainement, sa déclaration me pousse à reprendre immédiatement mon sérieux. Ses mots, ses paroles me replongent plusieurs mois en arrière.
Flashback - Quelques mois plus tôt
- Mais non, je suis sûr que t'exagère.
- Je te jure qu'il a dit ça.
Je ris de plus belle, me tenant presque les côtes. C'est notre premier rencard avec Flynn et je dois dire que je suis déjà sous le charme. En fait, je l'ai été dès notre rencontre et le courant est tout de suite passé entre nous, c'était une évidence. Je savais qu'on allait être amené à se revoir et que cela allait vite évoluer, je le voulais de toutes mes forces.
Sans que je ne m'y attende, le blond me prend la main pour la serrer dans la sienne.
- J'aime te voir rire comme ça.
Il s'arrête brusquement, alors qu'on n'est plus qu'à une vingtaine de mètres de mon immeuble, et se poste face à moi. Je me fige et cesse de rire alors que nos regards se croisent sans pouvoir se lâcher.
- J'ai juste envie de t'écouter encore et encore et puis...
Il ne rajoute rien, laissant un silence loin d'être gênant s'immiscer entre nous.
- Et puis quoi ? murmuré-je, mon cœur s'emballant au fil des secondes.
- Je voudrais te prendre dans mes bras et t'embrasser...chuchote-t-il en se pinçant les lèvres.
- Alors, fais-le...le supplié-je presque.
Il s'avance vers moi et m'attrape par la taille pour me coller contre lui. Sa main remonte le long de ma colonne vertébrale pour finir pas se poser sur ma nuque. Je retiens mon souffle lorsque ses lèvres frôlent les miennes et ferme les yeux lorsqu'elles entrent en contact.
Je lâche un soupire d'aise et sors les mains de mes poches puis, viens serrer mes doigts sur sa veste pour l'empêcher de mettre fin au baisser. Lentement, sa langue me titille pour avoir accès à sa jumelle. Je ne me fais pas prier plus longtemps et entrouvre légèrement la bouche, désireux de laisser nos nerfs jouer ensemble et se découvrir. Je me sens fondre intérieurement, me liquéfiant sur place. Je me sens bien à ce moment précis, c'est comme si j'avais enfin trouvé ma place, là, dans ses bras. Plus rien autour de moi n'a d'importance, le monde peut bien s'écrouler autour de nous que ça ne me ferait absolument rien. Je n'avais jamais ressenti une telle chose auparavant, ni auprès de mes rares ex petits-copains et encore moins auprès des filles avec qui j'avais pu sortir avant de faire mon coming-out. Avec Flynn, je vis quelque chose de nouveau et d'intense, comme un feu incandescent qui brûle jusqu'à mon âme. Une flamme qui consume jusqu'au dernier reste de ma raison pour faire exploser la passion et la laisser envahir chacune de mes cellules.
À contre cœur, nous nous détachons l'un de l'autre, essoufflés par notre échange fiévreux. Sonné, je colle mon front contre le sien, mes doigts toujours accrochés à ses vêtements. Tout mon être me hurle qu'il me faut plus de sa part, je dois me faire violence pour ne pas lui sauter dessus et lui dévorer la bouche. Je prends alors sur moi pour taire mes pulsions et maîtriser le tremblement de ma voix.
- Tu veux monter ?
Pour toute réponse, il attrape mon visage entre ses mains et m'embrasse une nouvelle fois. Il me faut quelques secondes pour reprendre mes esprits lorsqu'il se sépare de moi.
- Okay, je souffle
Je lui prends la main et le tire à ma suite, accélérant le pas pour arriver le plus vite possible à l'appartement. J'ai chaud et je me sens de moins en moins à l'aise avec tous ces vêtements sur le dos. Je ne veux plus qu'une seule chose, qu'il me déshabille entièrement et sentir ses mains parcourir chaque partie de mon corps.
Les murs de l'immeuble doivent encore se souvenir de notre passage, nos corps les heurtant de temps à autre alors que nos baisers se font de plus en plus enflammés. Enfin, nous arrivons devant le numéro 48, je m'empresse de sortir mes clés et tente de déverrouiller la porte tandis que Flynn m'agrippe fermement les hanches tout en butinant mon cou, pinçant parfois ma peau avec ses dents.
Je me mords les lèvres pour tenter de canaliser le désir qui monte en moi et me concentre sur ce foutu verrou. Quand enfin il cède, je me retourne pour retrouver les lèvres sucrées du blond et l'attire à l'intérieur, refermant la porte à coup de pied. Je balance mes clés sur le meuble à ma droite et retire ma veste comme si elle était en feu, il m'aide en la faisant glisser le long de mes bras avant de saisir les pans de mon tee-shirt et le remonter jusqu'à l'ôter complètement. Je l'imite et commence à le déshabiller puis, me met à faire glisser mes doigts sur son torse dont j'ai une envie folle de découvrir le goût mais, avant que je ne songe à le faire, Flynn me devance. Il me colle au mur et se penche sur moi pour couvrir mon buste de plusieurs baisers mouillés. Lorsque je sens sa langue sur ma peau brûlante, je laisse échapper un petit gémissement qui s'intensifie au moment où il se met à mordiller mon téton. J'enfonce mes doigts dans ses cheveux, le suppliant de continuer sa douce torture. Le bas de mon ventre se tord tandis qu'une chaleur insupportablement délicieuse s'en empare, avec une petite pression, je l'intime à descendre encore et encore jusqu'à ce qu'il finisse à genoux.
Avant que je ne le réalise mon jean et mes chaussures traînent déjà un peu plus loin, je me retrouve alors en boxer, ma virilité tendue et irradiante.
De ses dents, Flynn attrape le scalp de mon sous-vêtement et commence à le baisser. Ma verge est enfin libérée et dans un mouvement brusque, bute contre sa joue. Il s'arrête alors dans son geste, mon sexe collé à son visage et il termine de retirer mon boxer, cette fois à l'aide de ses mains, ne bougeant pas le haut de son corps. Je retiens ma respiration tandis qu'il tourne la tête légèrement et que je ressens son souffle chaud sur mon membre.
Du bout de sa langue, il parcourt ma verge de tout son long, m'électrisant sur place. J'appréhende impatiemment l'instant où il la prendra en bouche. Mais on n'en est pas encore là. D'une main, il fait glisser ma peau pour découvrir entièrement mon gland avant de le lécher avec délectation.
- Oh putain...m'exclamé-je sans retenue.
Le blond poursuit sa tâche avec une lenteur qui m'est insoutenable avant d'exercer une pression sur mon gland, tout en effectuant des mouvements circulaires. Je sens mes jambes trembler légèrement alors que mes doigts se crispent un peu plus sur sa tignasse, prêt à l'obliger à aller plus loin.
De sa main, il effectue quelques va-et-vient et je laisse échapper des petites plaintes étouffées.
Soudainement, il prend mon sexe en bouche, m'arrachant cette fois-ci un cri de surprise.
- Merde, Flynn...
Ses lèvres se resserrent comme un étau autour de ma virilité et glissent tout du long, remplaçant ses mains expertes. Un frisson me parcourt des pieds à la tête lorsque je le vois me fixer avec envie et me dévorer ainsi la queue.
Mon cœur bat à cent à l'heure et ma respiration est saccadée, suivant les mouvements que le blond enchaîne sur mon organe gonflé au maximum.
Je fais glisser mes mains sur l'arrière de sa tête et me mets à tirer sur ses cheveux pour le forcer à se rendre sur mon gland avant de ramener sa tête vers mon entrejambe et recommence encore et encore, lui imposant la cadence que je désire. Il se laisse faire volontiers et cela m'excite un peu plus d'être celui qui mène la danse.
Mon amant me surprend en venant malaxer mes testicules en même temps que sa bouche s'acharne sur ma verge. La combinaison des deux me rend fou et c'est automatiquement que j'intime au blond d'accélérer le rythme, voulant obtenir satisfaction en atteignant l'orgasme.
Les gémissements étouffés de mon partenaire se mêlent aux miens qui se veulent de plus en plus nombreux et bruyants jusqu'à ce qu'un râle ultime quitte mes lèvres, signe de ma jouissance.
Je me délivre dans la bouche de Flynn qui se relève désormais et avale ma semence sous mes yeux charmés par cette vision. Il attrape délicatement mon visage humide de sueur et vient poser ses lèvres sur les miennes, rapidement sa langue trouve la mienne.
J'enroule mes bras autour de son cou et m'y accroche de toutes mes forces, collant mon corps au sien.
- Tu es exquis, me susurre-t-il avant de m'embrasser à nouveau.
Sans crier gare, il me soulève du sol, me tenant fermement les cuisses et nous dirige vers le canapé d'angle sur lequel il me pose plus ou moins en douceur. Assis sur le bord de l'asseoir, je me retrouve avec le blond debout entre mes jambes et d'un geste pressé, je déboucle sa ceinture avant de baisser son pantalon. Le blond retire ses chaussures à l'aide de ses pieds et les envoie valser ainsi que son jean à l'autre bout de la pièce.
Quant à moi, je pars déjà à la découverte de son corps, ma main malaxant ses fesses parfaitement rebondies. Je laisse ma langue courir sur sa peau légèrement salée et descends jusqu'à son nombril que je contourne sensuellement pendant que les doigts de mon amant m'effleurent la nuque, me provoquant de petits frissons agréables. Passant une main dans son boxer, je resserre ma prise sur sa fesse et lui mordille la peau du ventre, me coulant jusqu'à son aine. Je finis par tirer lentement sur son boxer, dévoilant un peu plus de chair sans pour autant le lui retirer entièrement. J'aperçois le début de son sexe que je n'hésite pas une seconde à frôler du bout de ma langue. Le son de sa voix me parvient comme une mélodie délicieuse, il gémit et je ressens son impatience vibrer dans mon propre corps. Je décide alors de lui ôter son sous-vêtement pour libérer l'objet de ma convoitise, je m'en saisis délicatement et viens apposer quelques baisers mouillés sur son membre fièrement dressé. Il gémit de plus belle et continue ses caresses dans mon cou alors que je poursuis ma tâche sur son gland. Je m'y attarde, le capture entre mes lèvres et le suçote de temps à autre. La main de mon partenaire remonte le long de ma nuque et s'arrête sur l'arrière de mon crâne. Je souris en appréhendant sa réaction avant de faire rouler mon piercing sur son gland. Il réagit aussitôt. Surpris, il m'agrippe fermement les cheveux mais, au lieu de m'obliger à ouvrir la bouche pour le prendre entièrement, il me tire en arrière, vient trouver mes lèvres et m'embrasse avec passion.
De ses bras puissants, il m'entoure la taille et me soulève pour m'allonger complètement dans le canapé, j'écarte aussitôt les jambes, prêt à l'accueillir au plus près de moi. Son corps se colle au mien, son sexe frôlant le mien encore un peu sensible, mais cela m'excite et je sens déjà la naissance d'une nouvelle érection. Timidement, j'emprisonne Flynn de mes cuisses et ondule légèrement du bassin pour me frotter un peu plus à lui.
- Tu me rends fou, me souffle mon amant, sa bouche quittant la mienne.
Je l'attire à nouveau vers moi et enroule nos nerfs ensemble pour une danse endiablée, mes ongles s'enfonçant dans son dos. Je donne un nouveau coup de rein involontaire, je brûle de l'intérieur, je veux le sentir autant qu'il m'est possible. Cessant notre échange buccal, je lui attrape le visage et le fixe dans les yeux. Ses iris posés sur moi me font frémir et me tordent le ventre. Tendrement, je l'embrasse en surface.
- Flynn ! soufflé-je contre sa bouche. Je te veux...prends-moi.
Mes derniers mots avaient tout l'air d'une supplication et peut-être qu'au fond s'en était une, peu m'importe, je le veux, et je ne veux faire qu'un avec lui, qu'il me fasse l'amour comme personne avant ça.
Il se détache quelque peu de moi et retire une de mes jambes avant d'introduire un doigt en moi avec précaution, puis un deuxième. Il effectue quelques va-et-vient et bouge ses doigts de façon alternée, les ouvre et les ferme comme des ciseaux, je me tords sous lui et gémis de plaisir mais, ce n'est pas assez pour moi. Je suis déjà disposé à le recevoir, excité au plus au point, il le remarque et retire alors ses doigts pour se saisir de son membre. Je sens son gland humide buter contre mon orifice et y effectuer des mouvements circulaires sans pour autant le pénétrer.
- Flynn...
Cette fois, il exerce une petite pression avec son sexe et je perçois ma chair s'étirer quelque peu, faisant accélérer mon rythme cardiaque. Je ne bouge plus d'un pouce et attends qu'il entre.
- Tu es à moi, Jay !
Ma respiration se fait plus saccadée lorsque je sens que le bout de sa virilité est enfin passée. Il patiente un moment mais très vite, je m'empale de moi-même, l'intimant explicitement de poursuivre et de s'enfoncer encore et encore. Je prends conscience de sa grosseur en moi et cela me galvanise complètement. Je fais onduler mon bassin pour lui faire parvenir toute l'immensité de mon avidité et en réponse à mon impétuosité, Flynn commence à effectuer de lents allers-retours en moi.
- Plus vite...
Le blond me sourit avant d'embrasser chastement mes lèvres mais il ne fait pas cas de ma requête, continuant à me torturer à petit feu.
- Flynn! Plus...
Il me fait taire d'un baiser fiévreux mais accélère tout de même, à mon plus grand bonheur. Nos souffles se mélangent, mes plaintes lascives font échos aux siennes, nos bouches se dévorant de part et d'autre alors que ses à-coups se font plus rapides et brutaux. Mon sexe qui se retrouve coincé entre nos deux corps, subit lui aussi des allées et venues, mon plaisir est décuplé et m'envahit de tous côtés.
Ma voix résonne de plus en plus dans l'appartement jusqu'à ce qu'enfin, j'atteigne mon point de rupture et qu'un cri plus aigu que les autres ne m'échappe. Une substance chaude et gluante s'étale entre nous ce qui finit d'exciter un peu plus le blond qui redouble d'efforts.
Un râle rauque et long finit par franchir la barrière de ses lèvres alors qu'il se laisse tomber sur moi et vient m'embrasser farouchement.
Il reste quelques instants en moi, profitant de cette proximité pour nicher son nez dans mon cou et reprendre son souffle. Puis, il finit par se retirer tout doucement. Je sens sa semence glisser entre mes fesses et je ferme les yeux, savourant cette sensation alléchante.
Flynn prend appui sur ses mains et se décolle quelque peu de mon corps, restant toujours au-dessus de moi, il plonge son regard intense dans le mien, me donnant l'impression d'être le seul habitant sur cette Terre. Il n'y a que moi et j'aime voir ce que je décèle dans ses yeux.
- Tu es à moi, Jay ! me répète-t-il
- Je le suis, oui, soufflé-je avant de prendre son visage entre mes mains et de l'attirer à nouveau contre moi pour un baiser langoureux.
Fin flashback
La voix de Hugo me ramène sur terre.
- Ça va?
Je rougis, totalement confus de voir tous ces souvenirs m'envahir et surtout de retrouver des similitudes entre mon ex et...et lui. J'ai l'impression de me retrouver dans une sorte de boucle temporelle. Les mêmes choses se produisent, certes pas avec les mêmes protagonistes, mais la situation reste là même. Et j'ignore pourquoi, mais, ça m'effraie.
Je ne veux pas revivre exactement les mêmes choses qu'avec Flynn surtout si ce n'est pas pour les vivre avec lui. Ça paraît peut-être bête, mais c'est comme ça.
Je reprends le chemin du retour, imité par le barman et lui réponds :
- Oui, ça va!
Je fuis son regard et accélère un peu le pas. Puis, quelques mètres plus loin, je me stoppe près d'un portique et enfonce mes mains dans les poches de ma veste alors que le brun a le nez sur son portable, pianotant quelque chose sur son clavier tactile avant de finalement le ranger.
- Voilà, soufflé-je. Je suis arrivé !
Hugo me sourit simplement avant de lui aussi fourrer les mains dans ses poches.
- Je sais que c'était pas prévu, mais...
Mon cœur s'emballe. Je prie intérieurement pour qu'il ne tente pas une chose pour laquelle je ne suis pas prêt. Qu'il ne fasse pas comme Flynn, par pitié. Je n'aimerais pas devoir le repousser.
- Je viens de recevoir un texto d'un ami à moi. Ils ont prévu une sortie de dernière minute. Ça te dit de te joindre à nous ?
Je le regarde, bouche bée. Je ne m'attendais pas à ça et j'avoue me sentir un peu con. Je m'étais fait tout un film, craignant que le brun oublie que cette soirée n'était censée se dérouler qu'entre amis. Je suis soulagé de voir que je me suis trompé et me détends légèrement sans savoir pour autant quoi lui répondre.
Devant mon mutisme, Hugo tente d'agir aussi naturellement que possible, mais je sais qu'il a compris que sa remarque d'un peu plus tôt avait rendu l'atmosphère bien étrange entre nous.
- Tu préfères peut-être rentrer chez toi ?
- Je…, pourquoi pas.
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