14 mars 2017
14 mars 2017
Toi,
J’espère que tu vas mal et que cette lettre te rendra encore plus mal.
Tu m’as traitée comme une poubelle que l’on oublie dans la rue après le passage de la voirie, mais c’est toi l’ordure qui est partie. C’est une métaphore laide et qui pue, mais c’est celle qui te convient le mieux. J’aurais préféré me faire baiser par deux éboueurs que de patauger dans tes sales mensonges.
C’est dégueulasse ce que j’écris, mais rien que de penser à toi ça me fait si mal au ventre que je n’ai qu’une envie : te vomir dessus. Comme je ne peux pas le faire littéralement, je le fais métaphoriquement avec ces mots acides. Tu vois, des métaphores rien que pour toi, Monsieur-qui-aime-la-littérature. Tu veux une rime ? Littérature ça rime avec ordure.
Je m’en veux tellement d’être tombée sous ton charme. C’est vrai qu’on ne choisit pas qui on aime, mais nous, il ne le fallait surtout pas. J’ai tant de haine… envers moi que je m’en arrache les cheveux.
Je t’envoie cette lettre à l’adresse où nous avons passé tant de temps. C’était notre nid, notre sanctuaire, on disait. Quels clichés ! Quelle conne !
La première fois que nous nous sommes trouvés dans cet appartement, tu n’as pas voulu faire l’amour. Je suis restée confuse, car je m’attendais à ce que tu me sautes dessus. Tu m’as dit : « Je veux juste dormir contre toi. » et après tu as fait la plus belle déclaration d’amour : « Dormir, simplement dormir avec quelqu’un, profondément, puis se réveiller à ses côtés, au petit matin, est le plus bel acte d’amour qui puisse exister. »
Je pense à cette phrase à chaque fois que Fabrice me prend et me fait jouir. Encore une fois je deviens grossière, mais c’est la seule façon que j’ai trouvée pour te faire mal.
Brûle cette lettre et que tu brûles toi aussi, mon sale amour.
Sophie
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