18 mars 2017

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18/03/17

Papa,

C’est la première fois que j’écris une vraie lettre que je vais mettre dans une enveloppe et la poster. J’essaye de soigner mon vocabulaire et les "tournures de phrases" comme dit mon prof de français. Les fautes "d’ortografes", le correcteur automatique me les signalera.

Je vais bientôt avoir 15 ans et je sais que je suis censé grandir et comprendre tout ce qui m’arrive, mais c’est pas facile de voir ses parents séparés.

Mamie m’a téléphoné en me demandant de tes nouvelles. Je ne lui ai rien dit. Au fond, j’espère que tout s’arrangera.

À la maison, tout continue comme avant, mais sans toi. Comme quand tu as commencé à sortir tôt le matin et à rentrer tard le soir. C’est maman qui prenait tout en charge. Donc, y a pas vraiment de grands changements.

Quand tu étais là sans être là, maman allait jusqu’à te défendre pour me protéger. Je veux dire par là qu’elle voulait que je sois heureux, que je sente que j’avais un bon père. Mais c’était pas vrai.

Maintenant que tu es parti, maman ne parle jamais de toi. On dirait que tu n’existes plus pour elle. Quand je commence à parler de toi, elle s’en va faire quelque chose de l’autre côté de la maison.

Un soir que nous étions à table, tu as dit qu’elle t’étouffait et tu as lancé ton verre contre le mur. Les éclats de verre ont frôlé mon visage. Tu m’as regardé, blanc comme un cierge de Pâques (comme dans la chanson de Jacques Brel que tu écoutes tout le temps), tu as posé ta main qui tremblait sur ma tête et tu es sorti sans rien dire.

Depuis ce soir, tu as dormi dans la petite chambre pendant une semaine et après tu as quitté la maison. Ça fait 3 mois. Je compte les jours. C’est pas mon rôle de te faire la morale. J’ai pas l’expérience requise comme on dit.

J’ai un secret à te dire. Il y a environ six mois, je t’ai vu pleurer. C’était la première fois que je te voyais pleurer. La porte de ta chambre était entrouverte. Tu étais assis sur ton lit et tu tenais une lettre. Je ne l’ai raconté à personne.

J’attends que tu me dises quelque chose, si tu es heureux ou malheureux. Comme tu ne dis rien, je t’écris cette lettre juste pour te demander :

Comment vas-tu, papa ?

Ludo

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