19

2 minutes de lecture

Nous montons. Ce soir, avec l'arrivée des parents, je me sens beaucoup mieux. Ça va aller. Par la porte ouverte (car je dors toujours la porte ouverte depuis que j’ai fait, il y a longtemps, d'horribles cauchemars. J’ai encore peur.) je les entends causer en bas. Fort, mais pas comme quand ils se disputent. Ça a l'air grave. Je pense qu'ils parlent de Rob.

Nous, pendant ce temps, on est bien, l'un dans l'autre. Je veux dire qu'on s'est complètement emmêlé les jambes et les bras, totalement collés. Je sens sa tension, et la mienne est très très forte. Finalement, c'est agréable de sentir ça contre soi. Il a sa tête contre mon épaule. Il me la caresse très doucement.

— Zo, tu sais, je suis rassuré. Je suis bien avec toi.

— Moi aussi, Rob.

— Tu as la peau toute douce. Tu as les cheveux très longs. Tu sens ton produit à laver. Pour moi, tu es un peu comme une fille.

— Euh, non ! Je suis complètement un mec !

— Je sais. Mais vous êtes tous comme ça, ou toi tu es spécial ?

— Tu sais, maintenant, on est tous un peu spécial.

Je me rends compte que je ne sais pas ce qu'il veut dire avec ce mot. Lui a une peau plus épaisse. Ce n'est pas désagréable à caresser. On sent du solide, du robuste.

Comme je me tais, il s'endort. Je commence à plonger quand j’entends les pas de mes parents et que la porte s’entrebâille. Je les entends murmurer :

— T'as vu comment ils sont ?

— Ils sont trop mignons ! Tu crois qu'il y a quelque chose entre eux ?

— Oui ! Ça c'est sûr. Je n'ai jamais vu Zozo aussi rayonnant. J'ai l'impression qu'il a grandi brusquement, qu’il est devenu un jeune homme.

— Je veux dire : ils ont une relation sexuelle ?

— Je ne crois pas ! Zozo m'a dit que non, mais que Roberto était son grand amour, comme un frère.

— Oui, ça se voit ! Bon, de toute façon, même s'il est gay, l'important est qu'il soit heureux. Et il l'est. C’est trop beau ce sentiment ! À quatorze ans, c’est encore entièrement et totalement ! Ils sont beaux, très beaux !

— Allez, viens ! Laisse-les. Leur relation fait partie du problème et on est vraiment mal.

— Oui, mais on va trouver une solution ! Ce nouveau garçon, je l'aime comme mon Enzo !

Ils s'éloignent. J'ai vraiment des parents extraordinaires. Mais ils m'ont foutu les chocottes avec leur histoire de problème. C'est grave ?

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Jérôme Bolt ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0