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Boulevard Carl-Vogt, samedi 6 octobre 2018


Deux jours après leur rencontre dans sa maison de Conches, Jean Walder se rendit au commissariat du boulevard Carl-Vogt. Il avait prit rendez-vous avec Alice à 14h30. Assis dans leur bureau, la liste des membres du GDA entre les mains, la mine grave et ferme, il lui dit:

- Voilà. J'ai épluché toute la liste, eu des échanges téléphoniques avec les membres proches de moi, et, malgré que, au fond de moi, je ne puisse pas croire que cela soit possible, je vous dirais que, il serait très très éventuellement possible que deux membres du parti puissent soutenir la démarche de ce "E". Pour ce qui est d'en être l'auteur, permettez-moi de sourire...

Sur ce, il lui tendit la liste, en lui souriant effectivement, tout-à-fait ironiquement.

- Ce sont les deux noms stabylosés en jaune, ajouta-t-il. L'inspecteur Pfäfi n'est pas là ?

Alice prit la liste et lut à haute voix :

- Jean-Luc Fleischmann et Patricia Eckert...Fleischmann à Vernier et Eckert à Meyrin, pas loin de chez moi, fit-elle, étonnée. Euh...non...il est avec sa famille en suisse-allemande...

- Vous avez l'air étonnée ? demanda Jean Walder.

- Oui, fit Alice. Vernier et Meyrin sont deux cités populaires...

- Populaires, justement, objecta Walder.

- Oui. Justement. J'ai de la peine à imaginer "E" habitant dans un petit appartement HLM. Je connais les deux adresses : Mouille-Galant à Vernier, et rue des Lattes à Meyrin...des appartements de "pauvres" monsieur Walder. Je vois "E" dans une maison, avec un certain standing de vie. Quelqu'un qui a des moyens financier, pas quelqu'un qui rame pour finir le mois. Mais bon, vous nous avez donné ces deux noms, nous allons aller les interroger. Mais vous êtes sûr de vous ? Vous pensez vraiment que ces deux là pourraient avoir quelque chose à avoir avec "E" ?

Le président du GdA était légèrement mal-à-l'aise, Alice lui parlait sur un ton qu'il trouvait désinvolte. Elle n'en avait rien à foutre de sa position. Il était à la tête d'un parti politique qui avait de plus en plus son mot à dire à Genève; mais elle ne lui montrait aucun respect particulier, le traitait comme n'importe quel quidam. Et ça le froissait quelque peu :

- Oui. Je ne vois que ces deux là, comme vous dites. Je peux partir ?

- Oh ben oui, je pense, confirma-t-elle.

Jean Walder pouvait tout à fait quitter le commissariat. Et c'est ce qu'il fit. Sans prendre le soin de saluer l'inspectrice.


Alice appela ensuite, sur l'interphone, Abdel et Nicolas. Deux minutes plus tard, le premier retrouva l'inspectrice dans le QG de l'affaire "E", le bureau du cinquième étage. Elle était au téléphone avec Hans.

- Oui. J'ai la liste. Il m'a donné deux noms. On va les interroger. On verra bien.

Mais Hans, à l'autre bout de la Suisse, coupa la communication quelques instants, puis revint avec une autre idée :

- Bon. D'accord. Alice. Écoute bien. J'aimerais que chacun de vous trois choisisse une personne sur cette liste. Au hasard. Et ensuite, que vous alliez, chacun, séparément, interroger cette personne.

Alice fit une drôle de tête.

- ...des fois, il faut essayer le hasard, dit-il en rigolant. Il y a des gens qui disent qu'il n'existe pas... !

Alice raccrocha et questionna Abdel :

- Il est où Nicolas ?

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